Mineur de creusement

18 novembre 1981
03m 40s
Réf. 00382

Notice

Résumé :

Cette séquence est extraite des Mémoires de la mine et a été réalisée dans une taille grâce à un matériel de tournage antidéflagrant. On assiste au travail du mineur de creusement, dans l'obscurité et le bruit. Il est payé au mètre d'avancement.

Type de média :
Date de diffusion :
18 novembre 1981
Source :

Éclairage

Les mineurs travaillant au creusement des galeries bowettes ou galeries secondaires sont appelés bowetteurs. C'est une des tâches les plus pénibles au fond d'une mine avec celle de creusement des bures (puits intérieurs) qui s'apparente au creusement des bowettes. Au début des années 1980 quand ces images ont été filmées, les conditions d'exploitation dans le Nord-Pas-de-Calais sont toujours difficiles malgré les progrès de la mécanisation. Il faut aller de plus en plus loin pour gagner le front de taille, descendre de plus en plus profond dans des tailles de plus en plus étroites.

La pénibilité de ces travaux provient de plusieurs facteurs.

– Le bruit : celui des perforateurs à air comprimé utilisés pour la foration des trous destinés à recevoir les mines. Plusieurs appareils travaillent simultanément dans un espace réduit qui amplifie le bruit. Les mineurs présents dans cet extrait portent des appareils de protection auditive, mais ces protections ne font que diminuer l'intensité sonore. En fin de carrière, ces hommes exposés à de tels bruits sont devenus sourds.

– La poussière : bien que les injections d'eau soient devenues courantes dans les dernières années d'exploitation, les poussières étaient quand même présentes dans ces chantiers qui n'étaient pas convenablement aérés car en cul-de-sac. Cette poussière est la plus dangereuse pour les poumons car ces percements dans la roche engendrent de la poussière de silice facteur d'une maladie atteignant les poumons, la silicose.

– La chaleur : ces lieux n'étant pas convenablement ventilés, la chaleur y est plus intense qu'ailleurs. Les hommes travaillent en petite tenue.

– L'eau : provenant de la foration ou emprisonnée dans la roche est présente partout. Les mineurs sont munis de bottes.

– L'obscurité : la seule lumière est celle de leurs lampes frontales. Plus tard, dès que ces bowettes auront été creusées, elles seront peut être éclairées avec des lampes.

Une grande force physique est nécessaire pour manier les perforateurs, les vibrations lors des percements sont importantes, et après le percement, l'extraction du fleuret (foret en terme minier) nécessite que deux ou trois mineurs unissent leurs forces pour le retirer.

Après les tirs de mines, les mineurs affectés au creusement doivent enlever les terres issues du creusement et les charger en berlines pour les évacuer vers le puits et également se protéger des chutes de pierres en installant des cadres de protection métalliques.

Ces tâches sont payées au mètre d'avancement, à chaque poste de travail, le chef de poste ou le porion mesure la longueur creusée et protégée par l'installation des cadres de soutènement. Les calculs de ces mesures d'avancement tiennent compte de barèmes établis en fonction de la section des galeries et de la dureté des terrains.

Jean-Marie Minot

Transcription

(Silence)
(Bruit)
Journaliste
Pour obtenir ces images, nous avons dû utiliser des projecteurs mais en réalité, le mineur travaille à la seule lumière de sa lampe chapeau.
(Bruit)
Jean-François Frere
Ils vont commencer la foration, on prépare le perforateur, c'est une machine qui fait une quinzaine de kilos, après il faut faire les branchements, l’air et l’eau, parce que les branchements sont à l’eau,
(Bruit)
Inconnu
Allez, l'air!, mais les hommes, ça va. Albert, tu me passes un peu les trucs-là, pour les oreilles, qui sont pendus à la mallette-là.
Jean-François Frere
Et ils attaquent la foration.
(Bruit)
Jean-François Frere
Avec le foret et toute la boue qui est à l’intérieur, il faut le retirer avec la force des bras et il faut quand même un effort assez conséquent, il faut être à deux pour retirer la machine, et voire trois même.
(Bruit)
Jean-François Frere
Et en principe, le gars commence sa foration et en fin de compte, il n’arrête jamais, du début jusqu'à la fin. Ils sont payés au mètre d’avancement. Plus ils font de mètres, plus ils sont payés. S’ils peuvent faire 1,50 mètres au lieu de 1 mètre, ben ils sont payés pour 1,50 mètres au lieu d’être payés pour 1 mètre. Ben, les gars se dépêchent, c’est pour gagner plus. C’est toujours pour l'appât du gain.
(Bruit)