Visite de Maurice Thorez au puits de l'Escarpelle et à l'École des jeunes mineurs d'Auby
Notice
Maurice Thorez secrétaire général du PCF, s'est rendu au puits de l'Escarpelle puis à l'École des jeunes mineurs d'Auby. Les jeunes élèves mineurs y apprennent les différents métiers de l'extraction.
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Éclairage
A l'occasion de la visite de Maurice Thorez à Auby dans le Nord, l'extrait montre l'École des jeunes mineurs installées dans la ville. Les écoles professionnelles pour les jeunes mineurs jouent un rôle considérable dès l'époque des compagnies privées. C'est un horizon accessible de la mobilité professionnelle qui permet d'atteindre les postes enviés de porion ou même plus encore. On notera l'aspect ludique et pionnier de l'apprentissage pour les plus jeunes enfants et l'aspect très professionnel de la mine-école.
Le document est diffusé le 8 mars 1946, soit la période où l'influence du Parti Communiste Français, que Maurice Thorez dirige, est à son apogée. A l'automne, pour les législatives, le PCF sera le premier parti politique du pays.
Maurice Thorez (1900 – 1964) est né à Noyelles-Godault dans le Pas-de-Calais. Il est élevé par un mineur, Louis Thorez. A 14 ans, il est confronté à la guerre et il se réfugie dans la Creuse avec sa famille. De retour, il exerce très tôt plusieurs métiers, des bureaux au fond de la fosse 4 de Dourges.
En 1919, il adhère à la CGT puis à ce qui deviendra le PCF. Autodidacte cultivé, orateur de talent, il monte rapidement dans la hiérarchie communiste. Il devient secrétaire général en 1930 avec le soutien de l'Internationale Communiste dirigée par Moscou. Il est député d'Ivry-sur-Seine en 1932. Acteur important du Front populaire, il est mobilisé en septembre 1939 à Arras avant de rejoindre Moscou qu'il atteint en novembre 1939. Il soutient le pacte germano-soviétique.
A la Libération, le Parti Communiste obtient qu'il puisse rentrer en novembre 1944.
Dès son retour, il met toute son énergie pour œuvrer avec le PCF et la CGT à la bataille de la production charbonnière qui avait été lancée dès le 28 août 1944 dans un appel de Londres par le député communiste du Nord, Henri Martel.
C'est en tant que secrétaire général du PCF qu'il prononce à Waziers, le 21 juillet 1945, le fameux discours aux mineurs où il lance un vibrant appel à la production, fer de lance de "la bataille du Charbon" : "Produire, c'est aujourd'hui la forme la plus élevée du devoir de classe, du devoir des Français. Hier, notre arme était le sabotage, l'action armée contre l'ennemi, aujourd'hui, l'arme, c'est la production pour faire échec aux plans de la réaction".
Il devient Ministre de la fonction publique en octobre 1945 avec rang de Ministre d'État. Il est ensuite Vice-président du Conseil dans le gouvernement de Félix Gouin en janvier 1946, après le départ du Général de Gaulle.
C'est donc quelques semaines plus tard qu'il rend visite à Auby, le 28 février 1946, entouré de Victorin Duguet, secrétaire de la Fédération nationale des mineurs, Auguste Lecoeur sous-secrétaire d'État au Charbon et Léon Delfosse (que l'on aperçoit furtivement dans l'extrait). Lors de sa visite il descend à la fosse de l'Escarpelle à Roost-Warendin puis se rend à Auby où il prononce un discours dans lequel il défend la prime au rendement (1) qui sera intégrée dans le statut du mineur voté en avril.
Dans cet extrait, on note son plaisir lorsqu'il dépose la lampe de mineur à la lampisterie, équipé de sa barrette. En se fondant sur son itinéraire biographique, Maurice Thorez et son parti ont souligné l'histoire de ce "fils du peuple", le titre qu'il a donné à ses mémoires.
(1) Le salaire au rendement avait été supprimé en 1936. Les Allemands l'avaient rétabli. Cette décision de maintenir la prime au rendement a été mal acceptée par une grande partie des mineurs.