Tournée d'inspection du ministre de la FOM en Afrique de l'Est
27 décembre 1950
02m 30s
Réf. 00210
Notice
Résumé :
Pierre Ichac à Orly interviewe François Mitterrand, ministre de l'Outre-mer. Ce dernier part en voyage d'inspection pour la Côte française des Somalis, Madagascar, les Comores, l'Afrique équatoriale française, le moyen Congo et le Tchad. Des klaxons et des appels par haut parleur troublent l'entretien.
Date de diffusion :
27 décembre 1950
Source :
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) puis les gouvernements de la IVe République sont confrontés à l'essor de divers mouvements indépendantistes dans l'empire colonial français. En Indochine, une guerre de sept ans entre les Français et le Viêt Minh, le mouvement indépendantiste communiste vietnamien, éclate en 1946. En Algérie, en 1945, et à Madagascar, en 1947, des insurrections populaires sont réprimées violemment par l'armée. Il y a des milliers de victimes.
Face aux aspirations des peuples colonisés à disposer d'eux-mêmes, la France ne trouve pas de réponses institutionnelles adéquates. La Constitution de la IVe République, adoptée en octobre 1946, instaure une Union française dans l'objectif de transformer l'Empire français en une libre association des peuples, donnant notamment aux populations indigènes davantage d'autonomie.
Lorsque François Mitterrand devient ministre de l'Outre-mer dans le gouvernement de René Pleven en juillet 1950, cette nouvelle construction juridique est restée lettre morte. L'administration coloniale, de nombreuses personnalités politiques et la majorité des Européens présents dans ces territoires bloquent toute évolution plus libérale. François Mitterrand, comme la plupart des Français, ne conçoit pas encore l'indépendance des colonies. Comme eux, il pense alors que la France ne survivrait pas à la perte de celles-ci, et surtout de celles d'Afrique. Pour autant, face aux partisans du statu quo, il est convaincu que des réformes sociales, économiques et politiques sont nécessaires si la République française souhaite conserver les territoires colonisés sous sa tutelle.
En décembre 1950, François Mitterrand entreprend une tournée d'inspection dans les territoires relevant de la compétence de son ministère. Dans un entretien enregistré à l'aéroport, entrecoupé de bruits de klaxons et d'appels passés par haut-parleur, le journaliste Pierre Ichac questionne François Mitterrand sur ses destinations. Ce dernier souhaite d'abord se rendre à l'est de l'Afrique, sur la Côte française des Somalis, l'actuelle République de Djibouti, à Madagascar et aux Comores, puis en Afrique équatoriale française (AEF) au Moyen-Congo, l'actuelle République du Congo, et au Tchad.
Cette énumération de pays est l'occasion pour le ministre de mettre en exergue l'étendue de l'empire colonial français en Afrique dont il ne visite qu'une partie. En effet, il ne se rend ni en Afrique occidentale française (AOF) ni au Maghreb. Si l'AEF concerne son ministère ce n'est pas le cas des départements d'Algérie, sous la responsabilité du ministère de l'Intérieur, ainsi que des protectorats marocains et tunisiens qui dépendent du ministère des Affaires étrangères.
Face aux aspirations des peuples colonisés à disposer d'eux-mêmes, la France ne trouve pas de réponses institutionnelles adéquates. La Constitution de la IVe République, adoptée en octobre 1946, instaure une Union française dans l'objectif de transformer l'Empire français en une libre association des peuples, donnant notamment aux populations indigènes davantage d'autonomie.
Lorsque François Mitterrand devient ministre de l'Outre-mer dans le gouvernement de René Pleven en juillet 1950, cette nouvelle construction juridique est restée lettre morte. L'administration coloniale, de nombreuses personnalités politiques et la majorité des Européens présents dans ces territoires bloquent toute évolution plus libérale. François Mitterrand, comme la plupart des Français, ne conçoit pas encore l'indépendance des colonies. Comme eux, il pense alors que la France ne survivrait pas à la perte de celles-ci, et surtout de celles d'Afrique. Pour autant, face aux partisans du statu quo, il est convaincu que des réformes sociales, économiques et politiques sont nécessaires si la République française souhaite conserver les territoires colonisés sous sa tutelle.
En décembre 1950, François Mitterrand entreprend une tournée d'inspection dans les territoires relevant de la compétence de son ministère. Dans un entretien enregistré à l'aéroport, entrecoupé de bruits de klaxons et d'appels passés par haut-parleur, le journaliste Pierre Ichac questionne François Mitterrand sur ses destinations. Ce dernier souhaite d'abord se rendre à l'est de l'Afrique, sur la Côte française des Somalis, l'actuelle République de Djibouti, à Madagascar et aux Comores, puis en Afrique équatoriale française (AEF) au Moyen-Congo, l'actuelle République du Congo, et au Tchad.
Cette énumération de pays est l'occasion pour le ministre de mettre en exergue l'étendue de l'empire colonial français en Afrique dont il ne visite qu'une partie. En effet, il ne se rend ni en Afrique occidentale française (AOF) ni au Maghreb. Si l'AEF concerne son ministère ce n'est pas le cas des départements d'Algérie, sous la responsabilité du ministère de l'Intérieur, ainsi que des protectorats marocains et tunisiens qui dépendent du ministère des Affaires étrangères.
Victor Delaporte