François Mitterrand et le Rwanda
06 juillet 1994
10m 54s
Réf. 00285
Notice
Résumé :
En visite en Afrique du Sud, alors que les armées françaises interviennent au Rwanda, François Mitterrand évoque les relations entre la France et ce pays.
Type de média :
Date de diffusion :
06 juillet 1994
Source :
FR3
(Collection:
La marche du siècle
)
Personnalité(s) :
Éclairage
À l’été 1994, François Mitterrand se rend en Afrique du Sud pour la première visite d’un président français depuis la fin de l’apartheid. Afin de donner toute son importance à l’événement, l’Élysée a décidé d’organiser, depuis Le Cap, un entretien télévisé avec le Président et programmé dans le cadre d’une émission très suivie, La Marche du siècle, du journaliste Jean-Marie Cavada. Aux côtés du président français se trouve le président sud-africain Nelson Mandela - leader historique de la cause noire dans ce pays et engagé dans une politique de réconciliation entre Blancs et Noirs.
Lors de cette émission, François Mitterrand est interrogé sur le dramatique dossier du Rwanda.
En octobre 1990, le président a ordonné à l’armée française d’intervenir dans ce pays pour empêcher le Front patriotique rwandais (FPR), venu d’Ouganda et soutenu par ce pays, de renverser le pouvoir dictatorial du Président Habyarimana. L’action française comporte un second volet. À la suite du discours de La Baule de juin 1990, François Mitterrand annonce que l’aide de la France sera désormais conditionnée à l’évolution des régimes africains vers la démocratie. Paris et plusieurs autres capitales poussent donc le Président rwandais Habyarimana à libéraliser son régime et à négocier avec le FPR. Les accords d’Arusha, en août 1993, semblent couronner cette démarche de succès. Ils prévoient notamment le partage du pouvoir entre les opposants du FPR, qualifiés ici de Tutsis, et les autorités du pays, qualifiées ici de Hutus. À la suite de ces accords, les troupes françaises évacuent le pays, remplacées par une force de l’ONU.
Mais ces accords sont illusoires. Le 6 avril 1994, à la suite de l’attentat contre l’avion du Président Habyarimana, où se trouve par ailleurs le Président burundais - les deux sont tués - les milieux extrémistes rwandais prennent le pouvoir et appellent aux massacres systématiques de la minorité tutsi et des opposants politiques.
Le Président et le gouvernement de cohabitation d’Édouard Balladur lancent alors au Rwanda l’opération Turquoise. De juin à août 1994, sous mandat de l’ONU, les militaires français créent des zones sécurisées où les civils pourront trouver refuge et échapper aux massacres ethniques de grande ampleur, massacres qu’un rapport de l’ONU, publié au début du mois de juillet, qualifie désormais de « génocide ».
Lors de cette émission, François Mitterrand est interrogé sur le dramatique dossier du Rwanda.
En octobre 1990, le président a ordonné à l’armée française d’intervenir dans ce pays pour empêcher le Front patriotique rwandais (FPR), venu d’Ouganda et soutenu par ce pays, de renverser le pouvoir dictatorial du Président Habyarimana. L’action française comporte un second volet. À la suite du discours de La Baule de juin 1990, François Mitterrand annonce que l’aide de la France sera désormais conditionnée à l’évolution des régimes africains vers la démocratie. Paris et plusieurs autres capitales poussent donc le Président rwandais Habyarimana à libéraliser son régime et à négocier avec le FPR. Les accords d’Arusha, en août 1993, semblent couronner cette démarche de succès. Ils prévoient notamment le partage du pouvoir entre les opposants du FPR, qualifiés ici de Tutsis, et les autorités du pays, qualifiées ici de Hutus. À la suite de ces accords, les troupes françaises évacuent le pays, remplacées par une force de l’ONU.
Mais ces accords sont illusoires. Le 6 avril 1994, à la suite de l’attentat contre l’avion du Président Habyarimana, où se trouve par ailleurs le Président burundais - les deux sont tués - les milieux extrémistes rwandais prennent le pouvoir et appellent aux massacres systématiques de la minorité tutsi et des opposants politiques.
Le Président et le gouvernement de cohabitation d’Édouard Balladur lancent alors au Rwanda l’opération Turquoise. De juin à août 1994, sous mandat de l’ONU, les militaires français créent des zones sécurisées où les civils pourront trouver refuge et échapper aux massacres ethniques de grande ampleur, massacres qu’un rapport de l’ONU, publié au début du mois de juillet, qualifie désormais de « génocide ».
Georges Saunier