Inauguration du tunnel sous la Manche
06 mai 1994
02m 09s
Réf. 00025
Notice
Résumé :
Rencontre de François Mitterrand et de la reine Elisabeth II d'Angleterre pour l'inauguration du tunnel sous La Manche. François Mitterrand et la reine Elisabeth II arrivent au terminal de Coquelles, à bord d'un TGV Eurostar en même temps. Suite à une cérémonie officielle, la Reine coupe le ruban tricolore pour ouvrir inaugurer ce nouveau réseau de communication.
Type de média :
Date de diffusion :
06 mai 1994
Source :
FR3
(Collection:
JT soir Nord Pas de Calais
)
Personnalité(s) :
Éclairage
Journée historique, « l’Angleterre n’est plus une île ! », l’ouverture du tunnel sous la Manche le 6 mai 1994 marque en effet un tournant dans l’histoire de l’Angleterre, désormais reliée au continent par un réseau de communication sous-marin.
L’inauguration très solennelle par François Mitterrand et la Reine Elisabeth II d’Angleterre rappelle combien l’événement est important pour les relations franco-britanniques. La construction du Tunnel vient, en quelque sorte, sceller par un lien matériel le rapprochement entre deux vieilles nations, longtemps ennemies et rivales. Elle montre, qu’en dépit des divergences de vue fréquentes entre Paris et Londres, sur l’Europe notamment, l’entente et la coopération la plus étroite sont possibles.
Car, pour réaliser « ce rêve vieux de plus de deux siècles », il fallut tout d’abord une volonté politique commune et forte, symbolisée tout au long du reportage par la présence côte à côte des deux chefs d’Etat. Le chemin fut long et semé d’embûches pour y parvenir tant sur les plans politique, technique que financier. Le premier projet de construction du tunnel fut proposé en 1751… Repris dans les années 1970, par Georges Pompidou et Edward Heath, le projet aboutit à la signature d’une convention pour la construction d’un tunnel ferroviaire (plutôt qu’un pont) et la création d’une société d’étude pour sa mise en œuvre, le groupement d’étude du tunnel sous la Manche (GETM), mais il fut de nouveau abandonné par le gouvernement britannique confronté à la crise économique.
En 1984, François Mitterrand et Margaret Thatcher rouvrent le dossier. Ils choisissent l’ouvrage (un lien fixe Trans-Manche, composé de trois tunnels, deux ferroviaires et un de service pour la maintenance), ils fixent les conditions de son financement qui sera privé, et confient son exploitation à une société franco-britannique, le Groupe Eurotunnel. En 1987, le traité franco-britannique signé par le président de République et Margaret Thatcher autorise sa construction, les travaux débutent quelques mois après. La jonction est réalisée en 1990. Quatre ans plus tard, l’ouvrage est achevé. Etendu sur une distance de 50 km dont 38 sous la mer, circulant à 160 km/heure à 40 mètres de fond, le "Shuttle" est un véritable exploit technique mis en avant dans le reportage. Il est l'aboutissement d'une coopération étroite entre Français et Britanniques dans les industries de pointe, illustrée dans le passé par la construction du Concorde.
Mais dans son discours, François Mitterrand préfère replacer cette collaboration dans le cadre européen, pour le chef de l’Etat, le tunnel sous la Manche, c’est d’abord une vision de l’Europe « à la pointe de la technologie », c’est surtout un pas de plus, vers une Europe « unie et solidaire », plus intégrée, dans le sillage de l’Acte unique et du traité de Maastricht signés respectivement en 1986 et en 1992, direction ardemment défendue par François Mitterrand et traditionnellement combattue par l’Angleterre.
L’inauguration très solennelle par François Mitterrand et la Reine Elisabeth II d’Angleterre rappelle combien l’événement est important pour les relations franco-britanniques. La construction du Tunnel vient, en quelque sorte, sceller par un lien matériel le rapprochement entre deux vieilles nations, longtemps ennemies et rivales. Elle montre, qu’en dépit des divergences de vue fréquentes entre Paris et Londres, sur l’Europe notamment, l’entente et la coopération la plus étroite sont possibles.
Car, pour réaliser « ce rêve vieux de plus de deux siècles », il fallut tout d’abord une volonté politique commune et forte, symbolisée tout au long du reportage par la présence côte à côte des deux chefs d’Etat. Le chemin fut long et semé d’embûches pour y parvenir tant sur les plans politique, technique que financier. Le premier projet de construction du tunnel fut proposé en 1751… Repris dans les années 1970, par Georges Pompidou et Edward Heath, le projet aboutit à la signature d’une convention pour la construction d’un tunnel ferroviaire (plutôt qu’un pont) et la création d’une société d’étude pour sa mise en œuvre, le groupement d’étude du tunnel sous la Manche (GETM), mais il fut de nouveau abandonné par le gouvernement britannique confronté à la crise économique.
En 1984, François Mitterrand et Margaret Thatcher rouvrent le dossier. Ils choisissent l’ouvrage (un lien fixe Trans-Manche, composé de trois tunnels, deux ferroviaires et un de service pour la maintenance), ils fixent les conditions de son financement qui sera privé, et confient son exploitation à une société franco-britannique, le Groupe Eurotunnel. En 1987, le traité franco-britannique signé par le président de République et Margaret Thatcher autorise sa construction, les travaux débutent quelques mois après. La jonction est réalisée en 1990. Quatre ans plus tard, l’ouvrage est achevé. Etendu sur une distance de 50 km dont 38 sous la mer, circulant à 160 km/heure à 40 mètres de fond, le "Shuttle" est un véritable exploit technique mis en avant dans le reportage. Il est l'aboutissement d'une coopération étroite entre Français et Britanniques dans les industries de pointe, illustrée dans le passé par la construction du Concorde.
Mais dans son discours, François Mitterrand préfère replacer cette collaboration dans le cadre européen, pour le chef de l’Etat, le tunnel sous la Manche, c’est d’abord une vision de l’Europe « à la pointe de la technologie », c’est surtout un pas de plus, vers une Europe « unie et solidaire », plus intégrée, dans le sillage de l’Acte unique et du traité de Maastricht signés respectivement en 1986 et en 1992, direction ardemment défendue par François Mitterrand et traditionnellement combattue par l’Angleterre.
Agnès Tachin
Transcription
(Bruit)
Journaliste
Première accolade franco-britannique au terminal de Coquelles : celle de deux Eurostar. L'un parti de la gare de Waterloo de Londres avec à son bord Sa Majesté Élisabeth II, l’autre emprunté par François Mitterrand dans la nouvelle gare Lille-Europe. Bruine, tapis rouge et chapeaux, extraordinairement famille royale, tout est en place pour célébrer en grande pompe cette étape historique de l’alliance franco-britannique. Le rêve vieux de deux siècles devient réalité, le tunnel devient officiellement la nouvelle frontière terrestre entre la France et l’Angleterre.(Musique)
Journaliste
Peu avant 13 heures, la coupure du ruban en dentelle de Calais symbolisera cette ouverture. Viennent ensuite les discours, et la reine d’Angleterre pour l’occasion, s’exprimera en français.(Bruit)
Elisabeth II
C’est la première fois, dans l’histoire, que les chefs d’État de France et de Grande-Bretagne se rencontrent sans avoir dû prendre le bateau, ni l’avion.François Mitterrand
Ce nouvel axe de communication, préfigure de manière exemplaire, une Europe à la pointe de la technologie... Elle pourrait faire tellement plus ! Unie et solidaire !Journaliste
Pour le voyage inaugural, la République emprunte un véhicule royal : la Rolls grenat qui entre dans la navette est celle de Buckingham Palace. Les acteurs de cette traversée historique auront la possibilité de se délasser, tout comme le feront, au mois d’octobre prochain, les automobilistes lambdas.(Bruit)
Journaliste
C’est parti, et la dépression d’air surprend Elisabeth. 35 minutes plus tard, ça y est, la Reine d’Angleterre et le Président français ont franchi la mer dans un train lancé à 160 à l’heure, dans un tunnel, creusé à 40 mètres sous terre. L’Angleterre n’est plus une île.(Bruit)