Finale du championnat d'Europe de football

28 juin 1984
02m 48s
Réf. 00300

Notice

Résumé :
Le 27 juin 1984, la finale de la coupe d’Europe de Football organisée par la France se tient au Parc des Princes, l’équipe de France l’emporte 2 à 0 face à l'Espagne. Avant de remettre la Coupe à Michel Platini, le Président François Mitterrand est interviewé à la mi-temps.
Date de diffusion :
28 juin 1984
Source :
Antenne 2 (Collection: JT 20H )

Éclairage

Dans les rues de Paris ce soir du 27 juin 1984 avait des airs de 10 mai 1981. La liesse était, là aussi, populaire pour ce premier titre national, non seulement en football mais également dans le domaine du sport collectif. Si aujourd’hui cette victoire est perçue comme le sacre qui a débloqué le compteur des titres français (très nombreux et dans presque toutes les disciplines) en sport collectif, en 1984 la partie n’était pas gagnée. La France du football abordait peut-être cette compétition avec un statut de de favori, mais elle était sortie meurtrie de la Coupe du monde 1982 et de son élimination dramatique par la RFA en demi-finale à Séville.

Le 12 juin 1984 François Mitterrand n’assistait pas au match de coup d’envoi de cette coupe d’Europe pourtant organisée en France. Le quotidien Le Monde, qui ne consacrait qu’un petit entrefilet à ce match d’ouverture, résumait le peu d’intérêt porté à cet évènement sportif en le comparant à « la Foire du trône ». Cependant deux semaines plus tard le Président de la République assistait à cette finale et remettait la coupe et le même quotidien qualifiait les commentaires prononcés par François Mitterrand à la mi-temps de « pertinents ». Durant ces deux semaines l’équipe de France s’est qualifiée pour la finale, remporte la Coupe et bat l’équipe du Portugal puis de l’Espagne. L’actualité européenne suit de près celle du football : le président français se rend à Lisbonne (le 27 juin) puis à Madrid (le 29) pour annoncer, après le Conseil européen de Fontainebleau du 26 juin, l’engagement des Dix en faveur de l’entrée de ces deux pays dans la CEE au 1er janvier 1986.

Si François Mitterrand a inauguré la présence du Président de la République lors de finales de championnat de France de Rugby, il assistait - une tradition - aux finales de Coupe de France de Football. Le Président de tous les Français - qu'il était - était également celui de tous les supporters ; en 1983 il s’amusait à dire aux maires Jacques Chirac (Paris) et Jacques Chautry (Nantes):  « Moi je suis le seul tout à fait tranquille parmi vous. Parce que, moi, Nantes et Paris sont dans ma circonscription, donc je n’ai pas de préférence. »
Christophe Rosé

Transcription

Bernard Rapp
La France était en liesse hier soir, on se serait cru en plein 14 juillet, même les pétards étaient de la partie pour célébrer la victoire des Français en finale de l'Euro 84, une finale qui apportait son lot de frissons puisqu'on a cru jusqu'au dernier moment que les Français ne parviendraient pas à conserver leur but d'avance. Une pensée coupable puisqu'ils ont terminé le match sur le score de 2 à 0. Roger Zabel
(Bruit)
Roger Zabel
Ils ont gagné alors on a gagné. 22h30 hier, Paris et ses Champs sont envahis. Aucun évènement sportif n'avait donné lieu à de telles scènes de liesse jusqu'à ce 27 juin. Et quand on a gagné, tout est permis : exubérance déshabillée pour terminer par un bon bain. Chacun fête à sa manière les héros et surtout le héros des héros: Jean Tigana.
(Bruit)
Roger Zabel
Lui n'apparaît pas au palmarès des buteurs de ce championnat d'Europe, il n'a pas marqué, il a fait marquer, et surtout il a redonné une santé à cette équipe de France à bout de souffle en fin de pacours.
(Bruit)
Roger Zabel
1m72, 66 kilos, une petite cage thoracique, mais à l'intérieur un moteur gonflé et une grande joie de jouer. C'est à la fois beau et efficace. 
(Bruit)
Roger Zabel
Et puis ces ballons qui arrivent, Tigana n'a besoin de personne pour aller les chercher, loin loin loin derrière. Et lorsque pendant les arrêts de jeu Jean Tigana ouvre la voie du but à Bruno Bellone, on espère et on admire. Car à la mi-temps, on y croyait, mais à mi-mot quand même.
François Mitterrand
L'équipe de France a une telle qualité scientifique, et en même temps on sent une telle âme collective qu'un tout petit élément de plus dans la rapidité pourrait renverser le rapport de force.
Roger Zabel
Et le tout petit élément, c'est l'autre héros: Michel Platini, l'homme par qui les buts arrivent. Ils s'embrassent, Hidalgo l'embrasse, le chef du protocole l'embrasse, le président de la fédération française l'embrasse, le président de l'UEFA l'embrasse. Lui embrasse la coupe, mais qui hier soir n'a pas eu envie de l'embrasser ?