L'agriculture dans le marais poitevin
05 mars 1974
04m 20s
Réf. 00507
Notice
Résumé :
L'agriculture représente la principale richesse du marais Poitevin, mais elle doit bien entendu sans cesse compter sur l'eau. Pour en assurer la régulation, un service des ponts et chaussées de Niort entretient régulièrement les canaux, en s'appuyant sur les syndicats maraîchins. Ce dont profitera la navigation fluviale vecteur de développement du tourisme dans les années à venir.
Type de média :
Date de diffusion :
05 mars 1974
Source :
ORTF
(Collection:
Télé Pays de Loire
)
Lieux :
Éclairage
La Marais Poitevin est une vaste zone humide issue du colmatage d’un golfe maritime, le golfe des Pictons, à l’époque historique. Il se partage entre 3 départements (Vendée au nord, Deux-Sèvres à l’est et Charente-maritime au sud). Énorme gouttière naturelle, trois paysages se partagent les 47.000 hectares sur lesquels il s’étend. En aval, c’est la monotonie des vastes champs du marais desséché qui s’impose, jusqu’à la mer. En amont, sur tout le pourtour du marais, un paysage de transition entre le plateau calcaire et la zone humide voit les haies et les canaux s’imposer, avec leur dense réseau, face aux paysages de champs ouverts. Sur sa rive nord, les pays de Benet et Fontenay-le-Comte connaissent cette transition paysagère. Vers le sud, on entre dans un autre univers, celui du marais mouillé, dont les eaux douces doivent être régulées pour maintenir la présence de l’eau dans l’ensemble du paysage quadrillé par les canaux, les conches, les rigoles.
En 1974, la gestion de ce réseau hydraulique obéissait à un schéma relativement simple. D’une part, elle relevait d’une administration unique, dont l’autorité ignorait d’ailleurs les limites départementales. D’autre part, les besoins de l’agriculture étaient portés par un interlocuteur unique, représentant des syndicats de marais, qui regroupaient depuis le début du XIXe siècle les propriétaires fonciers. Basé à Niort, le service des Ponts et chaussées et de la Navigation assurait alors la gestion des niveaux d’eau, de manière à permettre des prélèvements agricoles, alors très modérés, sans que ne soit interrompue la possibilité de naviguer, ce qui restait vital pour les éleveurs dont les bêtes parquées sur les îles du marais, n’étaient accessibles qu’à l’aide de barques.
Cet état d’équilibre était-il à la veille de disparaître ? Le reportage cite l’irruption de nouvelles pratiques, source de complications. L’activité de maraîchage, la production d’artichauts, réclamait des terres mieux égouttées ce que refusaient les éleveurs, soucieux de pouvoir se déplacer et de disposer de prairies bien arrosées. Le développement des excursions et de la navigation de plaisance renforçait alors la tendance à garder de hauts niveaux d’eau. On était alors loin d’imaginer le développement de la culture du peuplier au sein même du marais mouillé, et celui de la maïsiculture intensive, en aval, du côté du marais desséché. Ce double prélèvement d’eau douce, ajouté aux prélèvements effectués sur le plateau calcaire, en amont du Marais Poitevin, ont depuis lors singulièrement compliqué la tâche de gestionnaires. Leurs compétences territoriales, renforcées avec les lois de décentralisation, ont divisé la gestion unique de l’hydraulique dont bénéficiait autrefois le marais. Aujourd’hui, d’autres dangers guettent cet espace sensible. La propagation de la jucie, plante invasive venue d’Amérique du sud obstrue progressivement les canaux. Enfin, le contournement du marais par l’autoroute Niort-Nantes n’offre pas de solution satisfaisante pour la liaison La Rochelle-Nantes, et les projets de tranchée autoroutière ne sont pas totalement écartés.
En 1974, la gestion de ce réseau hydraulique obéissait à un schéma relativement simple. D’une part, elle relevait d’une administration unique, dont l’autorité ignorait d’ailleurs les limites départementales. D’autre part, les besoins de l’agriculture étaient portés par un interlocuteur unique, représentant des syndicats de marais, qui regroupaient depuis le début du XIXe siècle les propriétaires fonciers. Basé à Niort, le service des Ponts et chaussées et de la Navigation assurait alors la gestion des niveaux d’eau, de manière à permettre des prélèvements agricoles, alors très modérés, sans que ne soit interrompue la possibilité de naviguer, ce qui restait vital pour les éleveurs dont les bêtes parquées sur les îles du marais, n’étaient accessibles qu’à l’aide de barques.
Cet état d’équilibre était-il à la veille de disparaître ? Le reportage cite l’irruption de nouvelles pratiques, source de complications. L’activité de maraîchage, la production d’artichauts, réclamait des terres mieux égouttées ce que refusaient les éleveurs, soucieux de pouvoir se déplacer et de disposer de prairies bien arrosées. Le développement des excursions et de la navigation de plaisance renforçait alors la tendance à garder de hauts niveaux d’eau. On était alors loin d’imaginer le développement de la culture du peuplier au sein même du marais mouillé, et celui de la maïsiculture intensive, en aval, du côté du marais desséché. Ce double prélèvement d’eau douce, ajouté aux prélèvements effectués sur le plateau calcaire, en amont du Marais Poitevin, ont depuis lors singulièrement compliqué la tâche de gestionnaires. Leurs compétences territoriales, renforcées avec les lois de décentralisation, ont divisé la gestion unique de l’hydraulique dont bénéficiait autrefois le marais. Aujourd’hui, d’autres dangers guettent cet espace sensible. La propagation de la jucie, plante invasive venue d’Amérique du sud obstrue progressivement les canaux. Enfin, le contournement du marais par l’autoroute Niort-Nantes n’offre pas de solution satisfaisante pour la liaison La Rochelle-Nantes, et les projets de tranchée autoroutière ne sont pas totalement écartés.
Thierry Sauzeau
Transcription
(Musique)
Journaliste
Aux confins de trois départements, le Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vendée, un paysage d’eau et de terre. C’est le Marais poitevin, un marais que l’on appelle de plus en plus la Venise Verte. En-dehors des deux ou trois mois où le tourisme peut aider ce pays à vivre, c’est l’agriculture qui en reste la principale richesse. Une agriculture qui doit sans cesse compter avec l’eau, l’eau qui féconde mais aussi, qui, peut être fléau. Un service spécial basé à Niort s’occupe en permanence des canaux du marais.Intervenant 1
Ce service de la Sèvre niortaise règne, si on peut dire, sur trois départements depuis plus de 150 ans.Journaliste
Et vous appartenez à deux régions administratives ?Intervenant 1
Nous appartenons à deux régions administratives, vous voyez, trois départements, c’est un très vieux service.Journaliste
Quelle est votre mission exactement ? Vous faites baisser ou monter l’eau…Intervenant 1
Alors, notre mission consiste surtout à maintenir le mieux possible le meilleur niveau pour l’agriculture. Les problèmes de navigation, jusqu’à présent, n’ont pas souffert de cette importance de l’agriculture, donc, notre travail consiste, dans toute la mesure du possible, du 1er janvier au 31 décembre, à maintenir des cotes qui ont été admises par l’ensemble des maraîchins pour que l’agriculture se porte le mieux possible.(Bruit)
Journaliste
Ce service des Ponts et Chaussées de la navigation de Niort collabore étroitement avec des syndicats des maraichins, outre l’organisation de l’entretien des canaux, le syndic est sur place le correspondant du service de la navigation. Il lui fait part des besoins des maraichins qui veulent plus ou moins d’eau. Autrefois, lorsque n’existait que l’élevage, les besoins étaient les mêmes pour tous. Mais depuis quelques temps, avec l’avènement d’une nouvelle école de maraîchins, ils veulent aussi être des maraîchers, les problèmes se compliquent.Intervenant 2
Vous avez une partie des jeunes qui veulent, qui veulent assécher, enfin, cultiver dans le marais, faire des cultures intensives, comme je vous l’ai déjà expliqué. Et puis, alors les anciens qui veulent garder un niveau d’eau supplémentaire pour leur bétail et tout. Nous avons des maraîchers qui veulent faire des artichauts et qui, eux, ne demandent pas, le moins d’eau possible, et d’autres à côté qui ont du bétail et pour lequel il faut de l’eau pour, dans leur marais.(Musique)
Journaliste
Les deux tendances coexistent dans le marais sans qu’il y ait de conflit, mais pour l’instant, c’est encore l’élevage qui prime. Pas de conflit non plus avec le développement de la navigation de plaisance. Le Marais Poitevin devient sans heurt, sans histoire, la Venise Verte.Intervenant 1
La navigation de plaisance, aussi importante qu’elle devienne depuis quelques années, doit subir les besoins de l’économie en place. Besoins, je l’ai dit tout à l’heure, primordiaux de l’agriculture.Journaliste
Actuellement, c’est possible parce qu’elle est encore à ses débuts, mais dans quelques années, est-ce que vous ne pensez pas que la plaisance va prendre le dessus ?Intervenant 1
Je ne pense pas, ça ne me paraît pas possible. Économiquement, ça ne me paraît pas possible.Journaliste
L’agriculture d’abord ?Intervenant 1
L’agriculture d’abord. L’économie de la plaisance, en toute façon, si elle devient vraiment importante, se trouvera très bien, certainement d’ailleurs, des besoins, enfin, des besoins en eau de l’agriculture.Intervenant 2
Navigation de plaisance, je pense qu’elle est, elle sera rentable si elle est bien comprise. Et nous essayons actuellement de nettoyer tous les canaux qui sont dans notre, dans notre corporation, dans notre système pour apporter, que les gars puissent amener leurs bateaux et faire en sorte d’améliorer les terrains de camping.Journaliste
C’est une richesse pour l’avenir ?Intervenant 2
Je pense que oui.(Musique)