Election municipale à La Roche-sur-Yon

12 mars 2001
01m 35s
Réf. 00626

Notice

Résumé :
Jacques Auxiette a été élu, pour la 5e fois consécutive, dès le premier tour de l'élection municipale de La Roche-sur-Yon, avec 53,49 % des suffrages et ce, malgré les 14 % obtenus par la liste "Alternative citoyenne" de Philippe Boursier. A droite, Georges Couturier est battu et assume cet échec bien que, selon lui, la campagne fut exemplaire.
Type de média :
Date de diffusion :
12 mars 2001
Source :
FR3 (Collection: 12-14 Ouest )

Éclairage

Depuis longtemps La Roche-sur-Yon constitue, au sein du département de la Vendée orienté à droite, un pôle de résistance de la gauche. Cette singularité se manifeste tout particulièrement aux élections municipales puisque, aux législatives, la ville relève de deux circonscriptions différentes comportant de nombreux cantons ruraux.
Sous la IVe République, les maires de la Roche-sur-Yon ont appartenu soit à la SFIO soit au parti radical. Une parenthèse s’est ouverte au début de la Ve République au profit des Républicains Indépendants (RI devenu UDF) mais l’élection du PS Jacques Auxiette en 1977 l’a refermée pour trente sept années consécutives. Chacune de ses réélections a été largement acquise mais, devenu en 2004 président du conseil régional des Pays de la Loire, il abandonne son mandat au profit de son premier adjoint Pierre Regnault. Ce dernier se maintient à l’Hôtel de Ville et à la communauté d’agglomération La Roche Agglo, jusqu’au scrutin de 2014. A cette date, le reflux du PS dans l’ensemble de la France se traduit par la chute de La Roche-sur-Yon dans l’escarcelle de l'Union pour un mouvement populaire (UMP devenu LR).
Ce long ancrage à gauche de La Roche-sur-Yon doit beaucoup à la personnalité rassembleuse de Jacques Auxiette et à la bonne gestion des affaires locales par son équipe. C’est pendant ses mandats que la ville, longtemps stagnante, est stimulée par une politique ambitieuse de développement des infrastructures de transports et communication et voit sa population fortement augmenter grâce à l’implantation de nouveaux établissements industriels et commerciaux. Dans l’intercommunalité « La Roche-sur-Yon Intercommunalité », le taux de chômage y est inférieur à la moyenne nationale. Mais cette sensibilité de gauche dans un département de droite tient probablement à d’autres facteurs. En effet, il existe d’autres villes de Vendée aussi dynamiques mais qui votent largement à droite. La singularité de La Roche-sur-Yon c’est d’être une création napoléonienne, largement artificielle à l’origine, implantée comme une sorte de corps étranger dans le dessein de mieux asseoir l’autorité centrale de Paris dans un département qui fut au moment de la Révolution largement rebelle.
Jean-Clément Martin

Transcription

Présentateur
Une victoire écrasante donc et dès le premier tour pour la Droite à Laval, même scénario mais à Gauche pour Jacques Auxiette à La Roche-sur-Yon, malgré la présence d’un candidat écologiste qui a fait un peu plus de 14 % des voix, Marie-Christine Dupé et Catherine Sani.
(Bruit)
Journaliste
On s’attendait à un premier tour sportif, eh bien, pas du tout. Dès ce premier tour de scrutin, la force tranquille de Jacques Auxiette l’a emporté pour la cinquième fois consécutive. 53,49 % des voix pour le maire sortant.
Jacques Auxiette
Comme nous avions un bon bilan, que nous avions rassemblé l’ensemble de la Gauche plurielle, on pouvait penser que les électeurs allaient se comporter rationnellement, ce qui a été le cas à notre égard.
Journaliste
Finalement, le troisième candidat n’a pas pris sur votre électorat.
Jacques Auxiette
Il a sans doute pris un peu sur notre électorat aussi, je crois que c’est, il ne m’appartient pas d’analyser les choses aujourd’hui, sans doute un peu sur notre électorat. Mais je crois qu’il a pris beaucoup plus sur la Droite.
Journaliste
La liste alternative et citoyenne de Philippe Boursier, crée en effet la surprise en obtenant près de 15 % des suffrages. Du coup, la Droite qui, pour la première fois, partait unie, fait les frais de ce bon score.
Georges Couturier
Nous n’avons pas réussi à provoquer l’onde de choc que nous souhaitions et la mise en ballotage du maire actuel, de façon à aller à un deuxième tour. J’assume, naturellement, la responsabilité de cet échec. Je l’assume malgré une campagne que je continue à qualifier d’exemplaire…
Journaliste
Exemplaire, peut-être, mais insuffisante. Depuis 24 ans, le Chef-lieu de la Vendée est rose, et il le restera donc pour six ans.