Lorient, ville reconstruite
Notice
Née de l'installation de la Compagnie des Indes, Lorient a ensuite lié son histoire à l'activité militaire. Détruite durant la guerre, la ville a été reconstruite en urgence. Malgré ce passé tourmenté, les Lorientais aiment leur ville.
Éclairage
Le 8 mai 1945, la guerre est officiellement terminée en Europe. Le bilan de ce deuxième conflit mondial est lourd tant au niveau humain, économique, psychologique que matériel. En France, de nombreuses villes ont été détruites par les Alliés lors de la Libération. La nécessité de reconstruire, afin de reloger les Français qui n'ont plus de toit, se fait alors rapidement sentir.
Lorient fait partie de ces nombreuses villes détruites. Port stratégique, elle est choisie en 1941 par les Allemands pour abriter les sous-marins U-Boote dans un des plus vastes édifices militaires érigés par le pouvoir nazi en dehors de l'Allemagne. Lors des opérations militaires menées par les Alliés pour libérer le territoire français de l'Occupation, 4000 tonnes de bombes s'abattent sur Lorient entre le 15 janvier et le 17 février 1943. La ville est détruite à plus de 80%. En août 1944, après le débarquement de Normandie, la Bretagne est en partie libérée. Mais les combats perdurent autour de la "poche de Lorient", accroissant ainsi les dégâts matériels. Les Allemands ne déposeront les armes que le 10 mai 1945.
Dès l'été 1943, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme décide que la reconstruction ne se fera pas à l'identique. Georges Tourry, polytechnicien et architecte, est chargé de faire de Lorient une ville d'avenir. Néanmoins, les négociations permanentes avec les habitants de la ville conduiront les architectes à opter pour un plan respectant le tracé d'avant-guerre. Après de longues opérations de déminage, de déblaiement et de réfection des installations de gaz, d'eau et d'électricité, la première pierre est posée en mars 1949. Après quinze ans de travaux, la physionomie de Lorient apparaît très contrastée et présente des styles très différents. A l'image de d'autres villes détruites comme Brest ou Le Havre, l'architecture lorientaise est dominée par les grands immeubles en béton, typiques des villes reconstruites après la Seconde Guerre mondiale.