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Le quartier du Blosne à Rennes

27 juin 1994
02m 04s
Réf. 00395

Notice

Résumé :

Dans le quartier du Blosne à Rennes, l'office HLM a installé des locaux collectifs. Ces espaces sont des lieux de rencontre. Les habitants, organisés en collectif, se sont appropriés ces lieux, où ils proposent des activités pour animer le quartier.

Type de média :
Vidéo - Journal télévisé
Date de diffusion :
27 juin 1994
Source :
A2 (Collection: Midi 2 )
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

A partir des années 1960, les ZUP (zones à urbaniser en priorité) font leur apparition dans le paysage urbain français. Elles sont créées afin de répondre à une demande croissante de logements par la création de quartiers nouveaux comprenant des logements et des équipements nécessaires à la vie moderne (commerces, écoles, laveries, lieux de rencontre, etc).

A Rennes, la ZUP du Blosne, couramment appelée ZUP Sud en raison de sa position géographique, a été créée par un arrêté ministériel daté du 7 octobre 1959. Conçue par l'architecte urbaniste Michel Marty, elle s'étend sur une surface de 500 hectares. Construite entre 1965 et 1985, la ZUP du Blosne possède une physionomie particulière. Avant les années 1950, les cités ne sont en effet que très rarement pourvues d'espaces collectifs. Au Blosne, au contraire, les logements, regroupés en îlots, sont construits sous forme de tours ou de barres ouvertes sur l'extérieur. Ces espaces, souvent aménagés en aire de jeux pour les enfants comme nous pouvons le voir dans ce reportage, forment des lieux de rencontre et de sociabilité entre les différents habitants du quartier. De même, les tours abritent au rez-de-chaussée des espaces collectifs mis à la disposition des habitants. Au Blosne, certaines femmes se retrouvent à la laverie pour discuter autour d'un café tout en effectuant leurs tâches ménagères. Des passages souterrains et des voies de circulation secondaires permettent aux habitants de se déplacer d'îlot en îlot. Cet aménagement spécifique tente d'instaurer une harmonie entre espace privé et espace public collectif rappelant les projets des Cités radieuses construites par Le Corbusier à Marseille (1952), Rezé (1955) ou Briey (1960).

Au cours des années 1980, certains de ces espaces collectifs sont devenus de véritables espaces socioculturels dont l'animation est parfois prise en charge directement par les habitants du quartier. Dans la ZUP Sud de Rennes, certains habitants se sont mobilisés afin de mettre en place par exemple un atelier de danse. Un système de soutien scolaire pour les enfants en difficulté du quartier a également été crée grâce à une coopération entre retraités et étudiants.

Jennifer Gassine

Transcription

Journaliste
L'îlot d'espoir, une dizaine dans ce quartier. Sur l'un d'eux, ce local qui attire tant de monde, une laverie collective. 6 francs pour laver son linge, 4 francs pour le sécher, des prix modérés à la portée des usagers et femmes seules, RMIstes. Hier, le lavoir favorisait les échanges. Aujourd'hui, la laverie, avec sa pause café, est devenue un lieu de rencontre comme les autres salles créées par la société HLM [incompris]
Valérie Tatard
Au début, moi je ne connaissais personne. Au fur et à mesure que je suis venue là, j'ai rencontré plusieurs personnes et puis maintenant, on se parle entre nous.
Journaliste
Est-ce que vous imagineriez demain un quartier sans, justement, tous ces locaux ?
Valérie Tatard
Ca ferait drôle, oui. Si tout venait à être fermé comme ça, je crois que ça serait mort dans le quartier.
Interviewé
Des aménagements réalisés à l'occasion de la rénovation du quartier.
Journaliste
L'espoir sur les espaces extérieurs. Des locaux d'insertion, il y en a douze, greffés sur les pieds d'immeuble. Ici, ils ont été créés en fonction des demandes des locataires qui participent à leur animation.
Habitante
Alors accorde les adjectifs maintenant. Lis-moi ça.
Journaliste
C'est le cas avec l'aide aux devoirs. Plusieurs fois par semaine, les retraités animés par Gisèle Carrot, et des étudiants, font répéter les jeunes en retard scolaire. Les responsabilités que certains locataires peuvent assumer conduisent même les HLM à leur confier des activités à longueur d'année. Ainsi, Florence Sierra, déléguée d'un collectif d'habitant.
Florence Sierra
Je crois que c'est une demande. Petit à petit, des gens de se rencontrer, puis c'était aussi par l'intermédiaire des enfants, les enfants se côtoient à l'école, à la sortie de l'école, on se parle entre nous.
Journaliste
Les parents se rapprochent ?
Florence Sierra
Les parents se rapprochent, mais l'organisme HLM est là pour nous soutenir, nous aider. Je crois que réaliser des choses comme ça, il faut une structure, il faut une force, quoi, c'est les deux.
Journaliste
Les HLM aujourd'hui, ce n'est plus seulement le logement mais l'insertion des habitants. Ils y parviennent d'autant mieux qu'ils se prennent eux-mêmes en main.