Tal Coat

31 juillet 1973
02m 57s
Réf. 00417

Notice

Résumé :

L'artiste Pierre Tal Coat s'inspire de la nature, qu'il reproduit. Son œuvre abstraite trouve une place importante à la fondation Maeght. Aimé Maeght, sensible à cette œuvre, décrit son travail qui met les détails en avant.

Type de média :
Date de diffusion :
31 juillet 1973

Éclairage

Pierre Tal Coat est né en 1905 dans le Finistère et décédé en 1985 en Normandie. Peintre, dessinateur et graveur, il quitte la Bretagne en 1924 pour Paris, puis Aix-en-Provence. Il y rencontre André Masson. Cette période des années 40 est décisive dans son œuvre qui devient moins figurative et imprégnée de sensations captées dans la nature. Sur les pas de Cézanne, il cherche lui aussi à donner la vérité dans sa peinture, à rendre réelle sa sensation du lieu dans l'espace pictural. Le peintre n'est plus l'observateur face à la nature mais en relation sensible et profonde avec elle, tout en restant imprégné, nourri du paysage breton, de l'âme celte de ses origines. Face au paysage, il recherche la figure. Il la travaille au crayon, en gravure et alors la feuille blanche devient lumière. Quand il peint, c'est dans la matière qu'il la cherche et c'est le temps qui permet son apparition. Tal Coat travaille plusieurs tableaux en même temps, en laisse un pour en reprendre un autre des années plus tard parfois. L'exécution peut être rapide, la toile sera retravaillée à la recherche d'un équilibre.

Françoise Cocaud

Transcription

Journaliste
Chez Tal Coat, le dessin est complètement effacé.
Aimé Maeght
Oh, pas du tout, pas du tout. Moi, je lis un champ de blé, je lis un vol d'oiseau, je les ai vus faire devant moi. Et c'est peut-être pour ça que j'en ai la clé.
Journaliste
Je viens de voir les dernières moi, ce n'est pas le sentiment tout de même que j'avais la dernière fois.
Aimé Maeght
Ah si ! Si, tout a une, tout est parti d'un dessin et ...
Journaliste
Ah oui, je suis d'accord
Aimé Maeght
...mais d'un dessin, dessin exprimant quelque chose de, une meule de paille, une, un sillon, un arbre dans le vent, un caillou. Evidemment, il prend un élément si, au Château noir par exemple... Mais, comment ? Cézanne a fait des paysages! Lui, qu'est ce qu'il a fait ? Bon, il a pris un rocher et puis il a vu une, une fente dans un rocher, une érosion, et il a, il a reproduit donc, il a dessiné cette érosion. Il n'avait pas besoin de dessiner le caillou pour le situer. Il a pris l'essentiel du dessin du message.
Journaliste
Oui.
(Silence)
Journaliste
Je voudrais savoir ce que vous voyez en ce moment ?
Pierre Tal Coat
Ce que je vois précisément... j'essaie de voir. J'essaie de voir et bien sûr je vois de façon globale mais enfin, je vais essayer de dessiner.
(Bruits)
Journaliste
C'est quoi de l'arbre ça ?
Pierre Tal Coat
C'est une formation dans l'écorce là-bas.
Journaliste
Qu'est-ce que vous pouvez retenir éventuellement de ça, de ce dessin par exemple, c'est le mouvement là, là ?
Pierre Tal Coat
Ah oui, c'est plus le mouvement que, enfin c'est presque, c'est le dialogue sans, mais en tout cas, toujours c'est, j'essaie d'éviter la fermeture par des contours, enfin une projection intellectuelle, le contour devant est déterminé par des choses, vous voyez, par, et puis aussi bien entendu il y a ça qui n'est pas indifférent, n'est-ce pas ? Alors, on ne peut pas, si on fait tout, on ne fait rien, on remplira la page et enfin, pour ce qui est de mon problème, la question n'est pas de savoir si c'est un bon ou un mauvais dessin.