Les nouveaux locaux du Cnac, le Centre national des arts du cirque
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Résumé
A travers l’inauguration du nouveau Centre national des arts du Cirque (CNAC) de Châlons en Champagne, le reportage offre un regard sur la politique culturelle de l'État, l’implication des collectivités territoriales dans le développement d’un pôle artistique, et en révèle les enjeux pour la ville.
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Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
09 oct. 2015
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En 1898-1899, la ville de Châlons-sur-Marne (devenue Châlons-en-Champagne en 1997) se dote d’après les plans de l’architecte Louis Gillet d’un cirque polygonal en béton armé, dans le contexte de démocratisation des loisirs sous la IIIe République. C’est un phénomène social massif de démocratisation culturelle qui s’opère via la lecture populaire, la diffusion du livre scolaire mais aussi la multiplication des salles de spectacles, théâtre et music-hall. L’instruction publique mise en place par les lois Ferry favorise le mouvement, comme les actions culturelles municipales dans l'optique d’encadrer et moraliser par de "saines occupations" les classes populaires. Le cirque connaît alors un fort engouement chez les gens aisés qui apprécient les spectacles équestres et également dans le reste de la population qui apprécie les spectacles des troupes.
Durant la Première Guerre, le bâtiment fut réquisitionné et servit d’atelier de construction de matériel de camouflage pour l’armée française, puis retrouva sa vocation première.
Dans les années 1970, les cirques traditionnels avec ménagerie souffrent et peu de cirques d'hiver (en dur) se maintiennent. Un cirque contemporain se développe alors dans les années 1980, où les spectacles sont davantage théâtralisés et reposent sur plus de performances.
Lors de la création du ministère des Affaires culturelles en 1959, André Malraux voulut rendre accessible au plus grand nombre l’art et le patrimoine, et favorisa aussi la décentralisation culturelle tout en essayant de stimuler la création artistique. Ses successeurs n'impulsèrent pas de politique nouvelle, le budget de la culture restant faible. Mais l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981 et la nomination de Jack Lang comme ministre de la Culture permettent une rapide augmentation des crédits alloués aux arts et aux centres de formations artistiques. Le gouvernement entend alors faire de la culture une priorité, en favorisant les centres de formation, de création artistique et de préservation du patrimoine culturel régional. Un élargissement de la définition de l’art et de la culture à de nouvelles formes s’opère comme le cirque, ce dont va bénéficier la ville de Châlons.
C’est dans ce contexte que le cirque de Châlons est d’abord agrandi en 1984, puis se voit doté d’une structure, le CNAC (centre national supérieur de formation aux arts du cirque) inauguré le 13 janvier 1986 par le ministre Jack Lang. Le Centre regroupe trois organismes complémentaires : l'Ecole supérieure des arts du cirque, la Section de perfectionnement et de formation professionnelle et le Service de la documentation et de la recherche.
Progressivement, l’identité du CNAC se construit avec un recrutement d’étudiants du monde entier, venant suivre les formations diplômantes et des interventions qui lient profondément la ville et la structure, comme les fréquentes interventions des artistes du CNAC lors du festival des Furies (festival d’arts de rue) à Châlons. L’identité circassienne devient un marqueur déterminant de la ville de Châlons en Champagne, qui se dote en septembre 2012 d’une option cirque au Lycée Pierre Bayen dans le cadre de l’éducation artistique et permet de faire cohabiter étudiants et artistes dans un pôle cirque.
Ville dotée du label « ville d’art et d’histoire » depuis 2007, Châlons prend conscience de l’importance du CNAC et participe à la réhabilitation des locaux, rendue possible grâce au versement d’une aide de l’Etat conséquente : 50 % du montant des travaux, chiffrés à 9 millions d’euros.
Désormais installé dans des locaux modernes et fonctionnels, le CNAC devient une référence mondiale des arts du cirque et contribue au dynamisme économique et culturel de Châlons en Champagne.
Ville marquée par l’aménagement du territoire avec la fermeture de sa caserne militaire en 2014 et la perte de son statut de capitale régionale lors du redécoupage régional en 2015, Châlons est en quête d’identité. Et à l’image des FRAC (Fonds régional d’art contemporain) créés par Jack Lang en 1982, dont les missions sont de soutenir et diffuser la création, et sensibiliser le public, des partenariats sont noués sur le territoire régional entre le CNAC et de nombreux acteurs comme les collectivités ou les écoles, et contribuent à la construction d’une image de la ville tournée vers les arts et à son rayonnement. La labellisation d’un pôle national du cirque (PALC) le 16 décembre 2019 par le ministère de la Culture en est la continuité.
Éclairage média
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Consacré au CNAC (centre national supérieur de formation aux arts du cirque) de Châlons en Champagne et à sa réhabilitation, le reportage est présenté par le journaliste Philippe Gasiorek le 9 octobre 2015 au journal télévisé du soir de France 3 Champagne-Ardenne. La réalisation du reportage en lui-même est assurée par les journalistes Vincent Thollet et Philippe Cocquempot.
Le choix du sujet s’inscrit dans la démarche des journaux télévisés de France 3 et de ses déclinaisons régionales qui font écho aux événements ayant eu lieu sur le territoire régional. Ici, l’inauguration des nouveaux locaux invite le téléspectateur à mesurer l’importance du CNAC pour la ville de Châlons en Champagne et l’excellence de la formation proposée dans ce pôle artistique aux ambitions mondiales.
La construction du reportage se fait à travers le prisme du local, de l’art et du patrimoine ainsi que de l’insertion des jeunes. Autant de sujets auxquels les téléspectateurs sont sensibles lorsqu’il s’agit de leur espace proche.
Le présentateur lance le sujet en indiquant le montant de l'aide de l'Etat, chiffrée à 4,5 millions d’euros, dans la réhabilitation du CNAC. Le reportage débute par un exercice périlleux de funambule sur un fil, qui symbolise le fil de l’inauguration mais aussi celui du pari audacieux de faire de Châlons un pôle circassien à renommée internationale. Le reportage met en exergue les caractéristiques des nouveaux locaux : 14 mètres de hauteur et 1 600m2 au sol accueillent les élèves de la filière option arts du cirque du Lycée Pierre Bayen de Châlons et des étudiants, et propose des plans de l’intérieur du bâtiment qui renforcent la sensation d’espace. L’interview d’une étudiante étrangère nommée Anahi de las Cuevas met en avant la modernité des installations et infrastructures, hors du commun au niveau européen.
Suit une autre séquence sur la libération d’espace (chapiteaux et cirque d’hiver) qui permet selon le directeur du CNAC Gérard Fasoli de favoriser les relations entre apprentis et artistes. Cette ambition est renforcée par les plans de circassiens s'exerçant dans différentes disciplines.
Dans un autre segment est évoqué l’aspect économique, d’abord en indiquant le financement de l'État (4.5 millions d’euros) qui contribue à hauteur de 50% à la réalisation du projet. Les collectivités régionales, départementales et municipales financent le reste. Ceci montre le décalage entre un discours politique volontariste en matière culturelle et des moyens limités. En effet, le projet, sous la direction du ministère de la Culture, débuta dès 2006 avec l’acquisition des terrains... pour s’achever 9 ans plus tard.
Le député maire (les Républicains) de Châlons Benoist Apparu évoque l’excellence de ce pôle, "le plus moderne d’Europe". Il souligne que la difficulté pour sa ville sera d’attirer des artistes en résidence pour qu’ils y créent leurs spectacles. L’éloignement des métropoles et un budget de fonctionnement de 4 millions d’euros en 2015 limitent les possibilités de financement, malgré l’implication des collectivités territoriales.
Le reportage se termine sur l'image d'ouverture, celle de la funambule. En guise de conclusion, le journaliste précise l’enjeu de ce nouveau site « A 30 ans, le CNAC tourne une page, risquée mais stimulante »… Cette dernière image du fil invite le téléspectateur à comprendre le dynamisme et l’audace d’une telle entreprise, mais aussi l’aspect périlleux du projet.
Transcription
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