Naissance de l’Opéra du Rhin
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Résumé
Depuis 1972, l’Opéra du Rhin regroupe trois scènes régionales et l’institution fête donc ses quarante ans d’existence en 2012 : opéra de Strasbourg, théâtres de Mulhouse et de Colmar. Chœur, ballet et orchestres se répartissent sur chaque site et montent des spectacles communs.
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Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
22 avr. 2012
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Contexte historique
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A Strasbourg, dès le début du XVIIIe siècle, la Place Broglie accueille un espace dédié aux spectacles. Détruit en 1870, le bâtiment sera reconstruit dès 1873. A Mulhouse, la première salle de spectacle est construite en 1807 dans une ancienne grange. Ce théâtre précède la construction d’un bâtiment dédié, situé rue de la Sinne et inauguré en 1868. En 1993, La Filature, complexe bâti sur un ancien site de fabrique de coton, abrite l’orchestre symphonique de Mulhouse ainsi que le ballet du Rhin. Le théâtre municipal de Colmar est le premier théâtre municipal en Alsace et ouvre ses portes le 8 mars 1849. La salle circulaire est conçue dans la tradition des théâtres « à l’italienne ».
L'Opéra national du Rhin (OnR) est un regroupement original des structures des trois villes gérées par le même syndicat intercommunal, ainsi qu'une institution lyrique et chorégraphique de réputation internationale, issue de la fusion en 1972, des ressources de Strasbourg, Mulhouse et Colmar. C’est le comédien, metteur en scène et adjoint à la culture Germain Muller qui l’initie. Depuis 1997, cette institution a le statut d'Opéra national en région. Strasbourg accueille les chœurs mais abrite aussi des ateliers décors, costumes (bottier, perruques…) rue de la Fédération, ainsi que les services administratifs. Mulhouse héberge le Ballet de l'Opéra national du Rhin et ses 33 danseurs, devenu Centre Chorégraphique National en 1985, et Colmar abrite l'Opéra Studio, qui gère la formation de jeunes chanteurs. L’opéra connait ainsi un rayonnement régional mais aussi national, voire international.
L'Orchestre philharmonique de Strasbourg et l'Orchestre symphonique de Mulhouse sont les deux orchestres de cette institution. Ils se partagent les œuvres à l’affiche avec un taux de remplissage de 90 %. L'Opéra national du Rhin assure chaque saison plus de 200 spectacles et accueille plus de 100 000 spectateurs. 27% de ses spectateurs ont moins de 26 ans et 21% viennent de l'étranger (le public allemand frontalier y est bien représenté). L’institution témoigne donc d’une politique active de décentralisation mais aussi de démocratisation qui traverse les politiques culturelles françaises de l’après-guerre.
Le théâtre en est le pionnier, dès 1947, avec la création du centre dramatique de l’est, un des premiers efforts de décentralisation culturelle. Avec le ministère des Affaires Culturelles d’André Malraux, dès 1959, ce double objectif de démocratisation et de décentralisation est particulièrement mis en oeuvre. Les Maisons de la Culture en sont un bon exemple, institutions régionales destinées à rapprocher la culture de la population sur l’ensemble du territoire. La Charte culturelle de 1976 constitue également un jalon central. Elle représente le premier effort de définition d’une politique culturelle régionale. Signée à Ribeauvillé par le Secrétariat d’Etat à la Culture, l’Etablissement Public Régional Alsace, le Conseil Général du Bas-Rhin et le Conseil Général du Haut-Rhin, elle renvoie en effet à la fois à une politique de la collectivité régionale et à une politique de l’ensemble de la région. Cette charte permet de coordonner les politiques des différentes collectivités : l’Etat, les établissements régionaux, les départements, les villes… Ce cadre juridique a également permis la coopération culturelle en matière de répartition des subventions notamment. Il a également favorisé la création d’un important organisme régional, à savoir l’Agence culturelle et technique d’Alsace. Dès 1964, Bretagne et Alsace sont ainsi inscrites à l’inventaire général.
Dès 1969, trois régions sont pionnières et expérimentent les toutes premières Directions régionales des Affaires Culturelles : L’Alsace, Rhône-Alpes et le Pays de la Loire. En 1972 est donc créée l’institution originale qu’est l’Opéra du Rhin, seul à bénéficier de ce statut d’opéra régional à cette date. En juin 1975, l’Etat signe une charte culturelle avec Strasbourg (seules Grenoble et Bordeaux bénéficient du même statut).
Éclairage média
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Le reportage se centre sur le caractère original et innovant, à sa création en 1972, de l’institution Opéra National du Rhin, qui fête donc en 2012, date de diffusion de ce reportage sur l’antenne de France 3 Alsace, ses quarante ans d’existence.
Pour ouvrir le reportage des images d’archives montrent l’architecture des trois lieux tandis qu’un chœur d’opéra chante une œuvre. Puis les images de professionnels au travail témoignent de la vitalité de l’orchestre, du chœur et du ballet, tournées en noir et blanc. Elles insistent aussi sur l’âge de l’institution. Si l’idée était à la fois de pérenniser l’art lyrique dans la région et de le développer différemment, le pari semble gagné. 40 ans plus tard les chiffres sont éloquents : l’institution a accueilli plus de 3,5 millions de spectateurs et plus de 1000 levers de rideau ont eu lieu, comme en témoignent les nombreuses images de productions qui défilent en cours de reportage. Le sujet débute en effet, sur l’hypothèse d’un art lyrique menacé dans la région. L’opéra est certes un art musical qui laisse une large place aux chanteurs et musiciens mais c’est aussi toute une filière technique et artisanale qui y déploie également son savoir-faire : costumiers, décorateurs, peintres, techniciens, régisseurs…La vitalité de la structure anime tout un territoire grâce à sa répartition sur trois sites différents, chacun prenant sa part pour un tiers. Ce qui permet également un rayonnement à l’international. L’Opéra du Rhin, deuxième institution musicale du territoire national concurrence les plus prestigieuses maisons, comme Paris ou Lyon. En effet, seuls cinq opéras ont le statut d’opéra national en France.
Quatre intervenants de la scène culturelle et politique locale, témoignent au cours du reportage de leur connaissance spécifique de l’institution. Leur intervention s’organise selon la structure du reportage : la pratique musicale et artistique et le rôle de l’institution dans la pérennisation et le développement de l’art lyrique dans la région avec Louis Oster, président du Cercle Wagner pour le rayonnement de l'art lyrique en Alsace. Puis Marc Clemeur, directeur général de l'Opéra, insiste sur l’esprit d’ouverture de l’institution, pendant qu'en arrière-plan de l’entretien sont diffusées des images de productions (cette fois en couleur) et l’arrivée du public place Broglie, un soir de représentation. Enfin, l’entretien se termine par un plan large sur la salle à l’italienne du site strasbourgeois et l’évocation d’une cible spécifique qui témoigne de la volonté de démocratisation vers le jeune public : des jeunes sont filmés pratiquant la musique en toile de fond des propos du témoin. Alain Kaiser, photographe de l'Opéra, quant à lui, insiste sur le rôle de la lumière et les défis de technologies toujours plus avancées au service de mises en scène qui gagnent en spectaculaire. Ses clichés constituent une sorte de mémoire de l’évolution du lieu des spectacles et du rôle de plus en plus central de la lumière. Enfin, Robert Herrmann, premier adjoint au maire de Strasbourg, s’exprime sur les aspects juridiques et financiers, qui sont autant de défis à relever dans les cinq ans. La fin du reportage se centre sur les limites de la structure créée en 1972. La Filature est filmée en contrepoint des restrictions signalées par le journaliste : deux orchestres, n’est-ce pas trop ? Quant aux bâtiments, ils vieillissent et des travaux de mise aux normes très onéreux sont donc à envisager.
Cette vitalité cache également des défis à relever pour l’avenir. Même la structure juridique du syndicat intercommunal doit gagner en souplesse et devenir un établissement public de coopération culturelle, tant il est vrai que les problématiques de financement sont une préoccupation pour de nombreuses maisons à travers toute l’Europe.
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