L’hôtel de département du Gers

Les lois de décentralisation votées au début du premier septennat de François Mitterrand ont entraîné la construction ou la réhabilitation de bâtiments spécifiques. Ils sont à la fois le siège des services administratifs qui se développent autour des compétences transférées par l’État (routes, collèges, social, etc.), mais également le lieu du pouvoir exécutif exercé par les conseillers généraux.

Le bâtiment du conseil général du Gers est situé dans le domaine de La Hourre, un site chargé d’histoire de la ville basse d’Auch. Depuis l’Ancien Régime, c’est la propriété privée de la famille David, qui donna plusieurs maires à la ville d’Auch, et y installa une ferme-école, inaugurée en 1889. Le département l’achète en 1931 pour y faire construire, par l’architecte Jean Szelechowski, un orphelinat inauguré officiellement par le ministre Camille Chautemps en octobre 1936. Le domaine est agrandi et géré par le Foyer Ludovic-Lapeyrère, établissement public administratif départemental jusqu’en 1982. Entre 1983 et 1985, le bâtiment est réhabilité par l’agence Bruggeman Delmas d’Auch avec, en particulier, une monumentalisation de l’entrée qui permet également de gérer les flux verticaux (fluides, accessibilité) et surtout la création d’un hémicycle réalisé en pierres de Lectoure.

Jean-Pierre Joseph, président du conseil général du Gers entre 1982 et 1992, installe solennellement les élus dans le nouvel hémicycle lors de la séance du 16 décembre 1985, soit deux ans après l’ouverture du chantier. La magnificence des lieux n’exclut pas une certaine sobriété et une grande fonctionnalité. Dans le projet architectural, la conception de l’hémicycle bénéficie d’un soin particulier et se réfère à l’idée initiale de faire du bâtiment un véritable parlement de Gascogne.

Le conseil général se dotera ensuite de trois nouveaux bâtiments : celui des Colonnes (Bruggeman Delmas, Auch, 1995) ; celui des Archives départementales (Séquences, Toulouse, 2001-2005) ; celui dit de Haute Qualité Environnementale (Franck Mevel-Philippe Chambon, 2004). Il réhabilitera également, dans une logique fonctionnelle, l’ancien carmel, le foyer Ludovic-Lapeyrère et la Chartreuse.

• Christiane Camou, Georges Courtès, Gérard Labedan et Yves Montané, Quand le Département du Gers devient majeur (1976-1986). De la préfecture au domaine de La Hourre, Auch, Amicale des conseillers généraux du Gers, 2018.
• Arch. dép. du Gers, 251 WP / 41-45 : travaux d’aménagement de l’Hôtel du Département du Gers (1983-1989).