L’élection de Philippe Martin comme président du Conseil général du Gers
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Résumé
En mars 1998, lors des élections cantonales, la présidence du Conseil général du Gers est passée de droite à gauche avec l’élection de Philippe Martin, ancien préfet du Gers, à une voix d’écart. Le reportage alterne entre images factuelles sur commentaires, interviews d’Yves Rispat, président sortant, et Raymond Vall, conseiller général PRG, et images de la prise de parole de Jean-François Tolsau, conseiller général RPR, lors du Conseil général pour le vote des vice-présidents. Yves Rispat avance la nécessité d’une cohabitation pour faire avancer le département tandis que Raymond Vall parle des négociations qui ont eu lieu pour favoriser cette élection.
Date de diffusion :
27 mars 1998
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Contexte historique
ParDirecteur des archives départementales du Gers
En 1998, Philippe Martin n’est pas un total inconnu dans le Gers, même s’il est né à La Garenne-Colombes en 1953 et a fait l’essentiel de sa carrière en région parisienne, à Suresnes d’abord, au secrétariat général de la mairie, puis dans les cabinets ministériels après la victoire de la Gauche à l’élection présidentielle de 1981, comme chef de cabinet de Roger Quilliot (1981-1983), de Paul Quilès (1983-1985) puis de Michel Charasse (1988-1992). Ces fonctions lui ont en effet valu d’être nommé préfet du Gers en 1992, avant de quitter le département pour les Landes en 1994.
L’accession de Jacques Chirac à la présidence de la République marque en 1995 la fin de la carrière préfectorale de Philippe Martin mais, en avril 1997, le chef de l’État décide de dissoudre l’Assemblée nationale. Les élections législatives qui suivent aboutissent à la victoire d’une coalition de gauche plurielle et à une nouvelle période de cohabitation en France, après celles de 1986 et de 1993. La nomination de Lionel Jospin comme Premier ministre entraîne un rebond de la gauche aux élections régionales et cantonales de 1998. Dans le Gers, la situation est serrée. Le hasard du calendrier des états-majors politiques conduit Nicolas Sarkozy et Jack Lang à venir à Auch soutenir leur camp respectif avant le second tour qui a lieu le 22 mars.
En permettant à la gauche d’accentuer sa progression, les électeurs expriment clairement leur rejet des alliances droite - Front national qui avaient contribué à prendre certaines présidences de région quelques jours plus tôt. Cette poussée est très sensible en Midi-Pyrénées, où la droite perd le département du Gers d’un siège, seize contre quinze. Au-delà du changement de majorité, deux communistes, Gérard Marcet et Gérard Fauqué, et un radical de gauche, Raymond Vall, font leur entrée au conseil général. C’est aussi le premier mandat électif du socialiste Philippe Martin qui fait basculer le canton de Valence-sur-Baïse avec seulement 24 voix d’avance sur son adversaire de droite, Guy Philip.
Dès le soir de son élection, Philippe Martin déclare combien il est dur de briser l’image d’un homme extérieur au département. Ma personnalité posait problème. Elle tombera au fil des années
. À 44 ans, Philippe Martin obtient l’investiture du Parti socialiste pour la présidence du Conseil général. Le sortant, Yves Rispat, est le seul à se présenter face à lui lors de la séance du vendredi 27 mars. Une ultime négociation, arbitrée au plus haut niveau national de l’état-major socialiste, avait en effet permis de faire respecter les accords entre le Parti socialiste et le Parti radical de gauche. Ces derniers prévoyaient de positionner le maire de Fleurance, Raymond Vall, au poste de premier vice-président responsable de la commission de l’Économie et du Tourisme. Sans surprise, ses premières annonces vont vers l’action sociale, les associations, les agriculteurs, l’aide aux entreprises et, naturellement, les fonctionnaires départementaux.
Cette journée d’investiture marque un tournant politique important dans l’histoire du département du Gers. Elle place en effet à la tête de l’institution départementale un homme qui y demeure pendant près d’un quart de siècle, jusqu’en janvier 2022, avec une brève interruption entre 2013 et 2014 lorsqu’il fut appelé comme ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie dans le second gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Incontestablement, Philippe Martin est la figure politique centrale dans le Gers du début du XXIe siècle.
Bibliographie
- Arch. dép. du Gers, La Dépêche du Midi, 303 Jx 656.
Transcription
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