Rosemonde Pujol
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Rosemonde Pujol, 92 ans, est une ancienne résistante, journaliste et essayiste. Cette féministe engagée milite désormais pour lancer une fête nationale, depuis Valence-sur-Baïse, afin de commémorer la loi du 13 juillet 1965 qui a permis aux femmes de travailler sans le consentement de leur mari et d’ouvrir un compte bancaire librement.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
14 juil. 2009
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Contexte historique
ParProfesseure de lettres, histoire et géographie en lycée professionnel
Publication : 14 sept. 2021
Rosemonde Pujol, résistante, journaliste et essayiste, livre son dernier combat un mois avant son décès le 22 août 2009. Militante féministe, elle a notamment publié, en 2007, Un petit bout de bonheur : petit manuel de clitologie, un essai sur les tabous qui entourent le clitoris et le plaisir féminin, ou encore Le Vingtième Sexe, ses mémoires, en 2008. Titulaire de la médaille de la Résistance avec rosette et grade d’officier, de la médaille d’argent de l’Académie de médecine, elle était également chevalier de la Légion d’honneur et des Arts et des Lettres.
Son dernier combat, c’est celui de créer, depuis Valence-sur-Baïse, petite commune gersoise d’un millier d’habitants, la commémoration nationale de la loi du 13 juillet 1965. Cette loi donne aux femmes le droit de travailler sans le consentement de leur mari et d’ouvrir un compte en banque librement. Elle s’inscrit dans la lente conquête des droits émancipateurs que les femmes conquièrent au XXe siècle.
En effet, jusque dans les années soixante, les Françaises sont soumises aux textes du Code civil de 1804 (dit « Code Napoléon »), qui définit l’incapacité civile et politique des femmes et organise la domination des hommes (maris ou pères) sur les femmes et les enfants. Les femmes sont considérées comme mineures devant la loi.
Après six refus du Sénat, l’ordonnance signée par le général de Gaulle le 21 avril 1944 permet aux femmes d’être électrices et éligibles. Au début de la Cinquième République, les femmes conquièrent de nouveaux droits sous l’impulsion de la libération des mœurs et des mouvements féministes. C’est d’abord le régime matrimonial qui est rééquilibré : avec la loi du 13 juillet 1965, en plus de la possibilité d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari, les femmes peuvent exercer une profession librement ou disposer de leurs biens propres. Après les évènements de Mai 68 et l’arrivée au pouvoir de Valéry Giscard d’Estaing, le dispositif législatif s’étoffe, avec la loi de 1975 qui institue le divorce par consentement mutuel et celle de 1980 qui condamne le viol entre époux. Sur le plan du droit des femmes à disposer librement de leur corps, si la loi Neuwirth de 1967 avait autorisé la contraception, celle portée en 1975 par Simone Veil légalise l’interruption volontaire de grossesse sous certaines conditions.
L’émancipation des femmes passe enfin par leur entrée dans le monde du travail. Mieux formées et plus qualifiées, elles ont investi tous les secteurs de l’économie, leur garantissant une autonomie financière.
Pourtant, malgré l’évolution des mentalités et les textes de loi qui affirment l’égalité entre les femmes et les hommes, des inégalités persistent dans le monde du travail, en politique, dans le domaine éducatif. Les violences faites aux femmes, les stéréotypes persistants et le retour du sexisme rappellent que la marche pour l’émancipation des femmes continue.
Éclairage média
ParProfesseure de lettres, histoire et géographie en lycée professionnel
Alors que la France commémore la prise de la Bastille, le journal télévisé régional fait le choix de couvrir une actualité et une initiative locale originale. Le reportage met à l’honneur Rosemonde Pujol, figure attachante de Valence-sur-Baïse. À noter que le reportage est diffusé un mois avant son décès. Il donne l’image d’une femme engagée et dynamique qui, malgré ses 92 ans, n’a rien perdu de sa verve et de sa ténacité. Si le registre est familier, Rosemonde Pujol est une femme de combat qui analyse avec justesse et fougue les freins persistants à l’émancipation des femmes : les stéréotypes ont la vie dure et les lois ont parfois précédé les changements de mentalité. Les souvenirs évoqués illustrent la place des femmes dans la société française de la première moitié du XXe siècle : les femmes sont présentées par les hommes comme incapables de se saisir du droit de vote car dépourvues de conscience politique.
Après l’évocation de la loi capitale de 1965, le reportage se poursuit dans les locaux de l’hôtel de ville de Valence-sur-Baïse, et – tout un symbole – dans la salle des mariages. Si le projet d’une fête nationale autour de la loi de 1965 peut sembler naïf, la réflexion sur les lieux de combats et de décision est à creuser : toutes les initiatives nationales naissent-elles nécessairement à Paris ? Qui en sont les acteurs ? C’est aussi la démocratie participative qui est interrogée dans le discours de Rosemonde Pujol. À noter le plan symbolique sur une mère et sa petite fille, toutes deux très attentives : le combat pour l’émancipation se poursuit à Valence-sur-Baïse, et Rosemonde Pujol a trouvé ses héritières.
Transcription
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