Le périphérique de Lyon

07 décembre 1999
01m 27s
Réf. 00339

Notice

Résumé :

Les tarifs du périphérique nord de lyon, Téo, vont augmenter. Le maire de Lyon, Raymond Barre avait fait racheter la concession de Bouygues obtenue avec Michel Noir. La ville de Lyon paye pour ce rachat.

Date de diffusion :
07 décembre 1999
Source :
Antenne 2 (Collection: MIDI 2 )
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Lieux :

Éclairage

« TEO » (Trans Est-Ouest) est le nom donné au périphérique nord de Lyon. Son ouverture s'est faite en deux temps : en février 1997, un premier tronçon relie la porte du Valvert (située à la frontière entre les communes d'Ecully et de Tassin la Demi lune) à la porte de Vaise. Puis au mois d'août, le reste du tronçon est inauguré entre la porte de Vaise et la porte de Croix Luizet (Villeurbanne).

Cet aménagement répondait à plusieurs objectifs. Tout d'abord il s'agissait de prolonger le boulevard Laurent Bonnevay (ou périphérique Est) qui reliait, par le sud et l'est de l'agglomération, Saint Fons à Villeurbanne. Ainsi, une deuxième étape dans le projet de la réalisation du périphérique de l'agglomération lyonnaise était franchie : elle permettait la connexion entre l'A7, au sud de l'agglomération, l'A43 (au sud est par la porte Terray), l'A42 (au nord-est à la porte de Croix Luizet) et l'A6 (au nord-ouest à la porte du Valvert). Elle devait être complétée par un troisième tronçon : le TOP (Tronçon Ouest du Périphérique). Cependant, ce dernier, censé relier la porte de Valvert à la partie sud de l'agglomération, n'est toujours pas réalisé. Par ailleurs, le périphérique nord devait permettre de désengorger le tunnel de Fourvière et de faciliter les relations entre l'Ouest et l'Est de la région lyonnaise. Enfin, il s'insérait dans un projet de rénovation urbaine du quartier de Vaise, saturé par la circulation préexistante.

La réalisation du projet avait été lancée en 1990 : le groupe Bouygues avait alors obtenu de Michel Noir, à l'époque maire de Lyon et président de la Communauté Urbaine (COURLY, rebaptisée Grand Lyon), la concession de l'ouvrage. Celui-ci fut mené à bien dans un délai relativement rapide. Mais, dès son ouverture, le périphérique nord entraîne une grogne sévère des usagers. Ces derniers lui reprochent son coût jugé excessif, le tarif élevé du péage, et le rétrécissement des voies gratuites. De l'été 1997 à février 1998 les Lyonnais mettent en place un boycott de TEO qui s'avère efficace : 16 000 personnes l'empruntent alors quotidiennement au lieu des 70 000 attendues. Le 6 février 1998, à la suite d'un recours déposé par l'écologiste Etienne Tête, le Conseil d'État annule la délibération de la Communauté urbaine ayant autorisé la signature de la concession. Les deux tiers du périphérique sont momentanément fermés.

C'est Raymond Barre, maire de Lyon depuis 1995 et président de la Communauté Urbaine qui dut faire face à cette crise. Il s'est alors démarqué de la gestion de TEO menée par l'équipe précédente. À la suite de la création d'une régie communautaire pour l'exploitation de l'ouvrage mettant en place une nouvelle grille tarifaire (gratuité sur les deux portions extrêmes de TEO et abaissement de 16 à 10 francs le prix du péage sur la partie centrale), TEO a rouvert en mars 1998. En mai 1999, le Grand Lyon a définitivement racheté l'infrastructure au consortium mené par Bouygues. Le reportage d'Antenne 2 fait état d'une augmentation de ce tarif à la fin de l'année 1999.

Le Grand Lyon est donc aujourd'hui propriétaire de l'ouvrage. C'est la société Openly (filiale du groupe Vinci) qui, depuis le 4 janvier 2006 exploite les trois tunnels (dont celui à péage), le viaduc du Rhône, ainsi que la gare de péage du Rhône. Cette délégation de service public a été attribuée par le Grand Lyon pour une durée de 8 ans, à la suite d'un appel d'offres. En 2010, le Grand Lyon estime que chaque jour le périphérique nord est emprunté par plus de 140 000 véhicules, dont 45 000 sur la seule section payante entre les portes de Vaise et de la Pape.

Nicolas Rocher

Transcription

Présentateur
Les automobilistes lyonnais ont une autre bête noire, il s’agit du périphérique nord de la ville, le fameux TEO. Un axe dont le péage va être à nouveau augmenté.
Présentatrice 2
Décision annoncée par Raymond Barre. Le maire de Lyon continue de penser que son prédécesseur, Michel Noir avait fait une très grosse erreur en confiant la gestion de ce périphérique à un consortium conduit, notamment, par Bouygues. Un dossier épineux sur lequel revient Yann Fronty.
Intervenant 1
C’est vraiment le hold-up du siècle, là. Surtout qu’il n’y a pas d’autres passages.
Journaliste
Une phase que cet automobiliste lyonnais n’est pas le seul à avoir prononcé. Sa cible : TEO, le périphérique lyonnais. Un périphérique qui aura coûté très cher à la ville, plusieurs milliards. Car après une ouverture catastrophique il y a deux ans, marquée par une campagne de boycott des usagers.
Intervenante 2
Bonjour. C’est contre le péage. Il faut signer et vous le renvoyez bien à l’adresse en bas. S’il vous plaît.
Journaliste
La Ville de Lyon a dû financer le rachat de la concession à un consortium mené par le groupe privé Bouygues. Et aujourd’hui, la note est salée, au total 6 milliards 650 millions de francs qu’il va falloir bien sûr payer à ce consortium.
Raymond Barre
Premièrement, nous allons augmenter de 2 francs le péage.
Journaliste
Une augmentation encore très insuffisante pour rembourser l’ardoise. Le reste sera, entre autres, financé par le Conseil Général et par un emprunt qui devrait durer 30 ans. Seule bonne nouvelle, toute relative, TEO, après des débuts très difficiles, a appris à séduire le public. Aujourd’hui, plus de 40 000 véhicules empruntent chaque jour cet ouvrage.