Les installations sportives de Gerland

16 juin 1961
01m 33s
Réf. 00356

Notice

Résumé :

Les travaux d'aménagement des installations de Gerland sont en cours. Le stade sera fini pour la saison de football et le palais des sports est en cours d'achèvement. La piscine, quant à elle, est en activité depuis jeudi.

Date de diffusion :
16 juin 1961
Source :
Lieux :

Éclairage

Au début de l'été 1961, les Actualités Rhône-Alpes diffusent un reportage sur l'ultime étape des travaux du complexe sportif de Gerland, à Lyon, en évoquant la modernisation du stade et la construction du palais des sports et de la piscine.

La séquence insiste d'abord sur l'amélioration de l'architecture interne du stade, sans rappeler qu'il fut, avant la Première Guerre mondiale, le premier construit en France par une municipalité. Le maire de Lyon, Edouard Herriot, avait alors fait confiance à Tony Garnier, Grand prix de Rome, pour réaliser un équipement grandiose et alors unique dans le pays, mais devenu un demi-siècle plus tard moins fonctionnel, notamment pour l'accueil des matches du championnat de France de football. Longtemps à la pointe de l'innovation en matière d'installations sportives, Lyon est en effet dépassée dans les années 1950, car l'héritage des années 1920 n'a pas permis de compenser l'absence d'investissements par la suite. Or, lorsque Louis Pradel prend la succession d'Edouard Herriot en 1957, il entend bien redonner à la ville un niveau sportif et une reconnaissance plus conformes à la place économique qu'elle occupe dans le pays. Avec Tony Bertrand comme adjoint aux sports, un ancien sportif réputé localement, les réalisations ne se font pas attendre avec la construction d'un palais des sports à l'architecture monumentale complété par un bassin nautique, dans le quartier de Gerland, sur un espace dominé jusqu'ici par les bidonvilles.

Le reportage s'attarde du reste sur ce bassin qui, achevé, offre l'occasion de montrer quelques utilisateurs anonymes et des personnalités politiques venues pour son inauguration. Le commentaire insiste sur les détails techniques ; il glisse notamment que le bassin possède « six couloirs olympiques ». La précision n'est pas anodine. La municipalité lyonnaise a officiellement annoncé sa candidature à l'organisation des Jeux olympiques d'été de 1968 à l'occasion de la visite du Haut Commissaire aux Sports, Maurice Herzog, invité à venir étudier les besoins de la ville en équipements sportifs le 27 janvier 1961. Lyon, déjà candidate malheureuse à deux reprises pour les Jeux olympiques de 1920 et de 1924, n'avait plus fait connaître de telles ambitions depuis. L'annonce de Louis Pradel prend d'ailleurs de court les autorités françaises ; elle est accueillie avec scepticisme par les instances sportives nationales et internationales, avant que la communication autour des installations de Gerland ne démontre que la ville a en réalité toutes ses chances. Quelques mois après le reportage, l'équipe lyonnaise orchestre d'ailleurs de nombreuses opérations de séduction tant en direction des décideurs parisiens que des membres du Comité International Olympique (CIO) : le centre sportif de Gerland devient ainsi centre « Pierre de Coubertin » pour commémorer le centième anniversaire de la naissance du rénovateur des Jeux olympiques et le chancelier du CIO, Otto Mayer, est invité avec son épouse à l'inauguration du Palais des Sports en octobre 1962. Des messages d'autant plus nécessaires que la démonstration lyonnaise passe mal à Paris qui, à son tour, présente une candidature concurrente à l'organisation de la manifestation olympique. Le Comité Olympique Français tranche le 27 novembre 1962 en faveur de la cité des Gaules, mais le CIO anéantit les espoirs lyonnais un an plus tard en donnant les Jeux à Mexico. Malgré cet échec, les installations de Gerland contribuent à replacer la ville à l'avant-garde en la matière puisqu'elle se voit attribuer par la presse, dès 1961, le « challenge de la municipalité la plus sportive de France ».

Thierry Terret

Transcription

Journaliste
Lyon demain aussi dans les installations sportives puisque au stade municipal de Gerland on s’affaire à aménager convenablement ce stade pour que le maximum de spectateurs puisse voir, non pas s’y tenir, nous savons que la capacité est vaste mais tout le monde ne voit pas de partout. Les travaux sont en cours et ils seront achevés pour le début de la saison de football c'est-à-dire fin août. Et en face, en face ce palais des sports, eh bien, dont vous avez vu la maquette une fois, arrive vers le moment de l’achèvement. On est en train de poser la carcasse, la charpente pour la toiture. Et l’on arrive de l’autre côté à Gerland, à cette piscine, qui maintenant est terminée puisque depuis jeudi, l’on peut s’y baigner. Il est ouvert tous les jours, dimanches et fêtes jusqu’à 20 heures, ce qui n’était pas le cas avant. On peut y accueillir 840 baigneurs à la fois, répartis en 660 vestiaires ou 180 cabines et l’on y dispose de 6 couloirs. 6 couloirs qui sont maintenant olympiques puisqu’ils ont 50 mètres de long, 18 mètres de large. Ici il y a 5,10 mètres de profondeur, au petit bain il y a 80 centimètres, de quoi satisfaire petits et grands. Les vestiaires sont là, très modernes mais il y a aussi les infirmeries prévues et sur la terrasse des parasols qui vous permettront d’assister aux prouesses, aux ébats, et aux plongeons sensationnels qui ne manqueront pas d’avoir lieu dans cette très belle réalisation municipale.