Les différences de prix en saison estivale
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Résumé
Professionnels du tourisme, restaurateurs et commerçants du littoral dressent un bilan mitigé du mois écoulé : le budget des clients est en nette baisse et le tourisme résidentiel se raréfie, les familles veulent des vacances à moindre coût. Heureusement, le tourisme de proximité, en hausse, compense le manque à gagner.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
22 juil. 1996
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Contexte historique
Paringénieur d’études, ART-Dev / Céreq
Le reportage, réalisé fin juillet 1996, permet de dresser un bilan intermédiaire du tourisme héraultais. Les juilletistes sont bien là. Ils sont nombreux à se prélasser sur la plage mais leur porte-monnaie est malheureusement de plus en plus vide
. Rien d’étonnant à cela, la conjoncture est très mauvaise. Le chômage n’arrête pas de croître (12,6% en juin 1996) et le chômage de longue durée explose. Le ministre de l'Economie et des Finances, Dominique Strauss-Kahn, est par ailleurs très pessimiste. Il n’attend pas une amélioration de la situation du chômage avant la fin de 1998.
La directrice de l’Office de tourisme de Palavas ne peut, dès lors, que constater le repli des dépenses touristiques dans cette station familiale. La clientèle fuit les terrasses. Le prix de la restauration traditionnelle dissuade de nombreux touristes. Certes, le camping résiste mieux que l’hôtellerie ou la location de meublés mais c’est au prix d’un raccourcissement de la durée moyenne des séjours et d’un rebond du tourisme de proximité. On entend par là le tourisme de courte durée, le temps d’un week-end le plus souvent, dû à des ménages habitant dans un rayon de 100 kilomètres [1]. Les seuls à vraiment tirer leur épingle du jeu sont les marchands ambulants. Leur chiffre d’affaires augmente fortement, de l’ordre de 30 à 40% si l’on en croit les commerçants interviewés.
Ce reportage illustre les effets d’une mauvaise conjoncture sur le tourisme. Face à un tel contexte, les ménages qui partent en vacances l’été [2], d’une part, réduisent d'autres postes de dépenses pour sauvegarder autant que possible leur budget vacances et, d’autre part, à l'intérieur de ce budget, font des arbitrages au détriment de dépenses touristiques jugées accessoires (moins de restaurant, moins de sorties payantes, la recherche systématique des meilleurs tarifs). Autre constat récurrent : les Français partant habituellement à l'étranger ont tendance à se contenter du territoire national dès que les conditions économiques, de sécurité ou politiques, se dégradent au niveau international. L'espace français devient alors un espace de repli, comme on a pu le vérifier lors de la crise sanitaire en 2020 et 2021.
Au-delà de la conjoncture, il faut souligner que les distorsions entre catégories sociales demeurent fortes en France, dans le rythme comme dans le mode de vacances. Le revenu est incontestablement le premier déterminant du départ en vacances. C’est également le revenu (ramené à la taille du ménage) qui influence de manière déterminante la destination, la durée du séjour et, plus largement, la composition du panier touristique. Notons pour terminer qu’indépendamment de leur revenu, les ménages français demeurent tous très attentifs aux prix proposés. Or, la comparaison systématique des prix est facilitée par Internet et le e-commerce dont le tourisme est un secteur important. Cela constitue une évolution majeure par rapport à l’année du reportage, 1996, ou le Net était encore balbutiant.
[1] Que la conjoncture soit bonne ou mauvaise, au moins une nuitée française sur cinq réalisée en Occitanie provient de la région. Dans 70% des cas, ces ménages résidant en Occitanie occupent un hébergement non marchand lors de leur séjour touristique (maison secondaire, logement chez la famille ou des amis).
[2] Moins d’un Français sur deux part au moins une semaine l’été. Sur toute l’année, environ un Français sur quatre ne réalise aucun voyage touristique. Ces chiffres varient peu d’une année sur l’autre.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Denis Clerc
Un premier bilan sur le tourisme dans la région.C’est en ce moment que la saison se joue pour tous les commerçants du littoral.Deux sentiments d’ensemble dominent, un, les juilletistes sont bel et bien arrivés en Languedoc-Roussillon et deux, malheureusement pour l’économie locale, leur porte-monnaie est de plus en plus vide.Nicole Gibelin et Gilles Le Gloff ont enquêté de Palavas à Aigues-Mortes, réactions.
Nicole Gibelin
Les touristes sont là, toujours aussi nombreux mais pour des vacances à moindre coût.S’ils flânent toujours sur nos plages, on les retrouve en priorité à l’office de tourisme.
Patricia Evrat
Ils nous demandent différentes activités, mais payantes à un coût quand même assez intéressant pour la famille puisque nous sommes aussi une station familiale.
Nicole Gibelin
Les campings ne désemplissent pas mais les entrées et les sorties se font plus fréquentes. Fait nouveau, il semblerait que le tourisme de proximité se multiplie.Celui qui réside dans un rayon de 100 kilomètres vient grossir les fins de semaine.Par contre le tourisme résidentiel, lui se raréfie.
Pierre Bagilet
C’est peut-être les loyers qui sont trop chers ou il y a pas assez d’animation dans La Grande-Motte.Il y a un petit problème quelque part.
Yves Amic
Les vacanciers ne savent pas si en rentrant ils vont retrouver leur travail, ils vont retrouver leur emploi.Donc ils sont un peu moins euphoriques tous les ans.
Nicole Gibelin
Résultat, la clientèle fuit les terrasses.Le prix de la restauration traditionnelle lui fait peur.Elle continue bien à consulter les cartes mais ne s’arrête pas, par contre elle se rassemble autour de menus attractifs.
Client 1
Au restaurant on dépense assez peu, on consomme léger donc on n’a pas un budget restaurant qui est exceptionnel quoi.
Touriste 1
On y va une fois tous les quatre jours mais on prend toujours le menu le moins cher et on mange très bien.
Touriste 2
On a un budget serré alors on va dans un supermarché puis on achète au jour le jour pour manger.
Nicole Gibelin
Les seuls ravis sont les marchands ambulants, eux, n’ont aucune raison de se plaindre, ils récupèrent une partie de cette clientèle.
Marchand ambulant 1
Personnellement, moi je suis en augmentation.
Marchand ambulant 2
À peu près 40% en gros mais sur le marché, en ville, maintenant je ne sais pas, je ne peux pas vous dire ce qui se passe en ville.Mais sur le marché 30 à 40% d’augmentation.
Nicole Gibelin
La grande nouveauté de cette année vient donc du tourisme de proximité.Il compense le manque à gagner des restaurateurs et celui du commerce en général.En prenant des vacances sur place et le week-end, il se comporte comme un touriste qui n’aurait pas peur du lendemain.
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