Exposition de Robert Combas à Sète
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Résumé
Robert Combas, peintre sétois créateur de la « figuration libre » au tout début des années 1980, expose au musée Paul Valéry de Sète pour la première fois depuis dix ans. Les toiles présentées témoignent de sa vision personnelle de la ville ; divers supports, retravaillés par l’artiste, complètent la sélection.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
06 août 2000
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Contexte historique
ParDocteur en sociologie
Plus j’habite autre part, plus je me sens Sétois
déclare Robert Combas, qui évoque aussi la relation d’amour-haine entretenue avec sa ville d’adoption, quittée pour Paris, mais vers laquelle il ne cesse de revenir. Bien que né à Lyon, il vient vivre très jeune à Sète, entre un père ouvrier communiste et une mère femme de ménage. Combas est aujourd’hui l’un des plasticiens les plus reconnus et médiatisés sur le marché mondial de l’art, en tant que créateur de la « figuration libre » en rupture avec l’art conceptuel dominant depuis les années 1960. L’expression elle-même semble bien avoir été proposée par le Niçois Ben, et le groupe ainsi désigné reste composite : mais il comprend assurément deux autres Sétois, Hervé et Richard Di Rosa. Nous sommes ainsi en présence d’un noyau local qui émerge au tout début des années 1980 et qui impose une nouvelle esthétique proche de la bande dessinée, du rock, du graffiti.
L’exposition la plus récente de Combas au musée Paul Valéry [1] sous le titre Robert Combas chante Sète et Georges Brassens
montre des toiles à l’acrylique, souvent de grand format, utilisant des couleurs pures, très vives, cernées de noir, dans lesquelles le motif est toujours parfaitement reconnaissable, qu’il s’agisse de portraits, de paysages, ou d’évocation de chansons telles Les amoureux des bancs publics . En ce sens, Combas reste un peintre classique, caractérisé par la vitalité joyeuse, l’enthousiasme et l’énergie qui le rendent immédiatement reconnaissable.
Si Combas ne sort que marginalement de la peinture [2], son contemporain Hervé Di Rosa, un pur Sétois, vagabonde davantage dans les diverses facettes des arts populaires, y compris des autres continents [3]. Et c’est lui dont la présence à Sète est la plus visible, au travers de son Musée international des arts modestes (le MIAM) qui élargit le domaine des champs artistiques. Imaginé à Paris dès la fin des années 1980, l’art modeste trouve son musée à Sète en 2000 sous la double impulsion de Di Rosa et du collectionneur montpelliérain Bernard Belluc. Quand la figuration libre se donne pour tâche de représenter l’actualité du quotidien, l’art modeste franchit un pas supplémentaire en rassemblant directement les objets de cette modernité quotidienne. Di Rosa illustre cette position en la cartographiant : les objets de l’art modeste sont au centre d’une constellation dont les planètes sont l’art brut et l’art naïf, les publicités et les gadgets, les jouets et les objets de récupération, les affiches et les graffiti, etc., toutes formes de «sous-art » et de « sous-culture » en apparence, aux antipodes de l’art contemporain élitiste, mais que Di Rosa cherche à exhausser : pour moi, l’équation la plus simple est : arts modestes = kitsch – ironie. Pourquoi y a-t-il de l’ironie et du cynisme ? Parce qu’on se sent supérieur. C’est un rapport de classe, parce qu’on a le savoir et que les autres ne l’ont pas. Dans l’art, ce n’est pas forcément l’argent, c’est le savoir qui fait la différence
[4].
Les figures majeures de Combas et des frères Di Rosa, qui ont acquis une stature internationale, ont fait école et entraîné avec elles plusieurs plasticiens locaux qui contribuent à faire de Sète une place importante de la vie artistique. Il faut citer en particulier André Cervera, ainsi que plusieurs membres de la famille Biascamano, dont Aldo qui construit une mythologie sétoise ancrée dans la tradition familiale de pêche en mer.
[1] Elle s’est tenue durant tout le dernier trimestre 2021.
[2] Il expose aussi parfois des Meubles de circonstance, complètement déjantés
qui correspondent bien à leur intitulé.
[3] Hervé Di Rosa séjourne régulièrement au Mexique, qui influence fortement certaines de ses œuvres.
[4] Entretien d’Hervé Di Rosa avec Claire Margat dans la revue Artpress.
Transcription
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