Jacques Chirac annonce sa candidature à la présidence de la République à Avignon
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Venu inaugurer la gare TGV d'Avignon, Jacques Chirac, que l'on voit en compagnie du maire de la ville, la RPR Marie-José Roig, annonce, de façon en apparence inopinée, qu'il sera à nouveau candidat à la présidence de la République.
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11 févr. 2002
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Ce n'était qu'un demi suspense. Jacques Chirac, président de la République élu en 1995, laissait planer le doute sur une nouvelle candidature au printemps 2002 (dans le cadre d'un mandat présidentiel passé de sept à, désormais, cinq ans). L'un de ses challengers, Nicolas Sarkozy, l'avait pourtant interpellé en lui lançant rudement, après avoir critiqué les "discours creux", que tout le monde savait qu'il serait candidat, mais que "la question à laquelle vous allez devoir désormais répondre, c'est pourquoi voulez-vous refaire un nouveau mandat ?".
Jacques Chirac ne répondra pas à cette interrogation à Avignon, mais c'est là, en tout cas, qu'il fait l'annonce publique de sa candidature. L'affaire avait été préparée de longue date, comme le prouvera l'agenda de ses réunions les jours suivants, mais le secret de cette décision avait été bien gardé puisque Marie-José Roig, la maire d'Avignon, avec qui il avait dîné la veille (et avec une vingtaine de jeunes militants du RPR), opposait un démenti à Europe 1, le matin même, alors qu'on l'interrogeait à ce sujet.
Officiellement, le président de la République, arrivé la veille, dimanche 10, venait pour inaugurer la gare TGV dont Marie-José Roig avait fait un axe important de sa politique de rénovation économique. C'est après avoir rencontré des chefs d'entreprise de la ville, fermes soutiens à la municipalité Roig, et avant de prendre le TGV, que Jacques Chirac fait son annonce. En 1995, c'était par un entretien à La Voix du Nord qu'il avait lancé une campagne qui allait porter sur la "fracture sociale". Il changeait donc de symbolique sept ans après, et c'est ce choix qui fait l'intérêt du reportage. La Provence est devenue l'un des bastions de la droite, l'électorat du FN est à stabiliser, sinon à reconquérir, et dans le Vaucluse, la gauche est en net recul. D'où les commentaires de Marie-José Roig, ironisant sur les commentaires faits sur son compte lors de son duel victorieux contre la socialiste Élizabeth Guigou, alors ministre de l'Emploi et représentant une certaine élite de gauche.
Marie-José Roig, fidèle chiraquienne, s'était engagée en politique au moment de la fondation du RPR. Élue sur la liste de Jean-Pierre Roux (RPR) en 1983, elle était devenue son adjointe à la culture et avait contribué à la conquête du département par la droite. En effet, elle avait battu le maire socialiste Guy Ravier en 1995 et devenait ainsi la première femme maire d'une ville de plus de 100 000 habitants au sud de la Loire. Mais elle avait été en 1993 la première députée femme du Vaucluse (en battant Guy Ravier). Elle venait, en mars 2001, d'être réélue, au terme d'une rude bataille, maire d'Avignon contre Élizabeth Guigou qui, en 1997, l'avait devancée de 72 voix ... aux législatives. Toutes ces batailles électorales s'étaient déroulées dans le cadre de triangulaire avec, toujours, une présence FN au 2e tour. La réélection de 2001 est donc une revanche personnelle, mais aussi une leçon donnée au ministère Jospin dont fait partie Élizabeth Guigou. D'où le choix de Jacques Chirac qui sait qu'il va devoir affronter Lionel Jospin. Personne n'imagine alors ce qui va suivre, à savoir l'élimination de Jospin au 1er tour.
Lors de la présidentielle, Jacques Chirac fera à Avignon son moins mauvais score des villes vauclusiennes (21, 59 % des voix, mais Le Pen arrive en tête avec 22,02). Au 2e tour, c'est dans le Vaucluse que le leader du FN fera son meilleur résultat dans la région (29,6%). Marie-José Roig va prendre une nouvelle revanche sur Élizabeth Guigou en juin 2002 en reprenant son siège de député de la 1e circonscription. Elle deviendra, à son tour, ministre entre 2004 et 2005, d'abord de la Famille et de l'Enfance, puis déléguée à l'Intérieur et aux Collectivités locales auprès de Dominique de Villepin, ministre de l'Intérieur, ce qui confirmera sa fidélité chiraquienne. Elle sera réélue député et maire d'Avignon en 2007 et 2008.
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