Le premier sommet de l'Union pour la Méditerranée à Marseille
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Le premier sommet de l'Union pour la Méditerranée s'est achevé au palais du Pharo, à Marseille. Il réunissait les vingt-sept ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne et leurs seize homologues des pays de la rive sud de la Méditerranée. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, annonce que Barcelone hébergera le siège de l'Union et que la France et l'Égypte se partageront sa présidence. Son conseiller, Henri Guaino, l'un des maîtres d'œuvre de cette union, considère que la rive nord a tout à gagner à ce que le bassin méditerranéen soit un lieu de paix, de prospérité et de stabilité. On évitera ainsi les flux migratoires, l'importation du terrorisme, les catastrophes écologiques et humaines. Pour Michel Vauzelle, il s'agit d'un plus pour la région, car la création d'un Comité des régions euroméditerranéennes apportera un soutien financier européen à ses actions.
Date de diffusion :
04 nov. 2008
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Durant deux jours, les 3 et 4 novembre 2008, Marseille a accueilli le sommet chargé de mettre en œuvre l'Union pour la Méditerranée (UPM), lancée à Paris le 13 juillet précédent. Il réunissait l'ensemble des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) et leurs homologues de la rive sud de la Méditerranée. Il avait pour objectif de préciser le fonctionnement de l'UPM et, notamment, de fixer son siège. Plusieurs villes étaient en lice : Marseille avait posé sa candidature, Tunis avait la faveur de Nicolas Sarkozy, mais le choix s'est finalement porté sur Barcelone, d'où était parti en 1995 ce que l'on avait appelé « le processus de Barcelone » et dont l'UPM était un prolongement. Le siège de l'union étant situé dans un pays du Nord, l'assemblée a décidé que le secrétaire général serait originaire d'un pays du Sud (ce sera un Jordanien). La parité Nord-Sud étant de règle, il sera aidé par cinq adjoints : trois du Nord et deux du Sud. Par ailleurs, la Ligue arabe est acceptée comme membre à part entière de l'UPM.
L'initiative de cette union revient à Nicolas Sarkozy qui en avait émis l'idée, alors qu'il n'était que candidat, lors d'un meeting à Toulon le 6 mai 2007, et qui, une fois élu, l'avait reprise dans son discours de Tanger, le 23 octobre suivant. Il avait invité tous les dirigeants des pays riverains de la Méditerranée à participer « sur un pied d'égalité » à sa création lors d'une conférence à Paris en juin 2008, alors que la France devait présider l'Union européenne. En fait, c'est le 13 juillet que le sommet fondateur de l'UPM a eu lieu à l'invitation de la France et de l'Égypte, qui assureront les premières co-présidences. Sous la pression de l'Allemagne, irritée par une initiative lancée sans concertation et qui soulève des réserves dans l'Union européenne, l'union porte le nom officiel de « Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée ». Cependant, cette création est considérée comme un succès diplomatique pour la France, qui est parvenue à rassembler presque tous les États riverains de la mer Méditerranée, dont Israël et l'Autorité palestinienne, mais à l'exception de la Lybie, qui n'a qu'un statut d'observateur, puisque le colonel Khadafi, aspirant au leadership en Afrique, était résolument hostile à l'initiative. En tant que cadre favorisant la paix au Proche-Orient, l'UPM paraît partir sous de bons auspices puisque sa création a été précédée, le 12 juillet 2008, par la rencontre à l'Élysée du président syrien Bachar el-Assad et du président libanais Michel Sleimane, et de leur engagement à normaliser leurs relations.
L'UPM choisit d'ailleurs de traiter de sujets fédérateurs et consensuels :
• la dépollution de la Méditerranée, régions côtières comprises, et la création de zones marines protégées ;
• la mise en place d'autoroutes maritimes et terrestres pour améliorer les liaisons entre les ports et faciliter la circulation des personnes et des marchandises ;
• un programme de protection civile pour répondre au risque de catastrophes naturelles ou causées par l'homme ;
• un plan solaire méditerranéen ;
• une université euro-méditerranéenne ;
• une initiative méditerranéenne de développement des petites entreprises.
À l'inverse, des thèmes comme l'immigration, la nature des régimes politiques des pays concernés ou la question du Proche-Orient ont été écartés. Du moins dans un premier temps, car il ne vont pas manquer de rejaillir ensuite sur le bon fonctionnement de l'UPM. Il faut ajouter que, pour le président de la République française et sa majorité, l'UPM avait aussi pour objet d'offrir une alternative à la candidature turque à l'Union européenne, candidature à laquelle ils étaient – et restent - opposés.
De son côté, soucieux de se démarquer et de proposer un cadre plus ambitieux, Michel Vauzelle, président de l'Eurorégion Alpes-Méditerranée et président du Conseil régional de Provence Alpes-Côte d'Azur, avait lancé un appel, le 28 mars 2008, réclamant un véritable « plan Marshall » pour la Méditerranée, afin « d'assurer la paix et la sécurité dans l'espace euro-méditerranéen dont les peuples sont liés par leur communauté de destin ». Cet appel reprenait une idée lancée jadis par l'Espagne et l'Italie.
Cette idée de plan Marshall ou de communauté sur le modèle de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier, créée par Jean Monnet en 1954, et prémisse de l'Union européenne) a repris une vigueur nouvelle depuis les révolutions que le monde arabe a connues en 2011. Il est vrai que l'UPM, déjà mise à mal par l'attaque de la bande de Gaza par Israël fin 2008, risque de disparaître, son principal promoteur, la France, ayant soutenu les dictateurs qui ont été chassés du pouvoir en Égypte et en Tunisie.
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