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31 mars
2010

La fermeture officielle de la décharge d'Entressen

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Notice

Résumé

La décharge dite d’Entressen, mais située sur la commune de Saint-Martin de Crau, recevait depuis un siècle les ordures ménagères de la ville de Marseille. Ce scandale écologique, à l’origine de multiples pollutions, a pris fin en 2010 et le site a été réhabilité. C’est l’occasion de rappeler l’origine et le fonctionnement de ce dispositif et d’évoquer les solutions de remplacement.

Type de média :

-

Date de diffusion :

31 mars 2010

Source :

Référence :

00427

Thèmes

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Éclairage

Contexte historique

À l’occasion de la fermeture officielle de la décharge d’ordures ménagères dite d’Entressen, le 31 mars 2010, le reportage montre quelques aspects de l’exploitation du site et de sa réhabilitation future. Cette décharge à ciel ouvert recevait depuis 1912 les ordures ménagères de la ville de Marseille, puis celles des 18 communes de la communauté urbaine MPM (Marseille-Provence-Métropole) sur un territoire extérieur à la Ville de Marseille et à MPM, à 70 km à l’ouest du grand port, dans la plaine de La Crau.

La décharge n’a jamais eu de statut juridique bien défini mais aurait dû fermer au début des années 2000 pour satisfaire aux conventions européennes sur la gestion des déchets ménagers.

Avec cette fermeture se termine un scandale écologique qui aura duré près d’un siècle. Bien que située sur la commune de Saint-Martin de Crau, commune récente créée par détachement de la commune d’Arles en 1925, la décharge de la Crau, était très proche de l’étang et du village d’Entressen, rattaché à la commune d’Istres, d’où la dénomination la plus fréquemment utilisée.

Pendant des dizaines d’années, les ordures amenées depuis Marseille (gare du Prado) par deux trains journaliers qui empruntaient la ligne SNCF Marseille-Miramas par la Côte Bleue, étaient entassées par couches successives jusqu’à 60 mètres de haut par des norias de camions et de bulldozers, une couche d’ordures récentes alternant avec une couche ancienne, décomposée. Cette technique rudimentaire et peu soucieuse de l’environnement n’avait été améliorée que dans les dernières années d’exploitation par le compactage des ordures et la construction de grillages entourant la zone afin d’éviter la dissémination des sacs plastiques. Dans les dernières années environ 1 500 tonnes journalières d’ordures étaient déversées sur le site et on estime à au moins 60 millions de m3, répartis sur 150 hectares et sur une hauteur de 40 mètres, le volume stocké depuis l’origine.

Les pollutions liés à cette décharge ont été considérables et n’ont pas totalement disparu depuis la fermeture. Le village d’Entressen, situé au plus près, subissait le plus fortement les effets négatifs de ce voisinage, odeurs, nuisances visuelles, mais aussi atteinte à son image de village (Entressen = décharge) ; mais la pollution était bien plus large. L’image la plus connue, montrée dans le reportage,  étant celle des milliers de goélands argentés qui trouvaient là une source de nourriture inépuisable, et celle des sacs plastiques dispersés par le mistral ou accrochés aux branches des arbres à des kilomètres à la ronde. Sans parler de la pollution de la nappe phréatique et des multiples canaux d’irrigation construits dans la Crau. La ville de Marseille avait même acquis 220 hectares de terrains supplémentaires au sud de la décharge afin de « contenir » les effets du vent dominant et ne plus avoir à subir les récriminations des riverains.

Il faut tenter d’expliquer la présence et le maintien de cette décharge sur une aussi longue durée à des dizaines de kilomètres du lieu de production des déchets. En 1912, Entressen (ou l’oasis d’Entressen comme des historiens locaux désignaient ce coin de verdure au milieu de la Crau à l’aspect désertique) était un rendez-vous de chasse  de personnalités marseillaises qui y possédaient des propriétés. Le maire socialiste de Marseille, Bernard Cadenat, avait obtenu l’autorisation d’ouverture de la part du maire également socialiste d’Arles (puisque Saint-Martin-de-Crau n’existait pas encore), Jean Granaud. La voie ferrée PLM desservait le site  qui avait été choisi également pour sa situation entre les deux branches du canal des Alpines qui devaient servir à évacuer les écoulements (!). Cette localisation éloignée, sur des superficies qui devaient apparaître à l’époque comme inépuisables dans ce qui était considéré comme un désert sans intérêt, était donc des plus commodes, tant que les populations ne se posaient pas de questions sur les atteintes à l’environnement et que le peuplement autour de la décharge était faible.

Mais avec la construction de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer dans les années 1970, l’urbanisation a gagné les abords de la décharge. La protection de l’environnement et singulièrement le traitement des déchets ménagers sont devenus des contraintes juridiques notamment au niveau européen. Et la France était très en retard en ce domaine. La loi de 1992 donnait dix ans aux collectivités locales pour trouver des solutions alternatives aux décharges. La ville de Marseille a réussi à prolonger l’exploitation d’Entressen treize années de plus à coups de dérogations, malgré les directives européennes et les injonctions des services de l’Etat. Une solution a laborieusement émergé, en accord avec le plan déchets du département alors dirigé par le socialiste Jean-Noël Guérini, celle d’un incinérateur situé dans l’enceinte du périmètre du Port autonome de Marseille dans la zone de Fos, et, comme on le remarquera, toujours en dehors du périmètre de la Ville de Marseille et de la communauté urbaine. Cet équipement confié, en délégation de service public après mise en concurrence, à la société Envéré, filiale du groupe espagnol Urbaser, a fait également l’objet de vives oppositions de la part de mouvements écologistes, hostiles au procédé d’incinération (dégagement de dioxine), mais aussi des populations et des élus locaux, notamment de Fos-sur-Mer, ulcérés de voir Marseille et la communauté urbaine « exporter » leurs ordures chez leurs voisins. La solution de l’incinération n’a pas tout résolu car d’une part l’incinérateur ne traite pas tous les volumes produits, une partie étant toujours mise en décharge à Gardanne et à La Fare-les-Oliviers, d’autre part l’équipement a subi en novembre 2013 un incendie qui a endommagé une partie de ses installations pour plusieurs mois, obligeant à des solutions de remplacement, toujours en décharge dans des communes proches de Marseille. Enfin une décision de justice a annulé en mars 2015 le bail concernant le terrain de l’incinérateur et de facto sa construction, créant une délicate situation juridique ainsi qu’un contentieux entre la communauté urbaine de Marseille et l’exploitant, la société Envéré.

Quant au site de la décharge, il fait l’objet depuis 2010 d’une réhabilitation, comme le montre le reportage, avec notamment la végétalisation des collines de terre déversée sur les ordures. La surveillance du site va également durer plusieurs années avec la récupération des biogaz, dont l’émission a continué plusieurs années après la fermeture de la décharge, mais aussi avec la surveillance de la nappe phréatique de Crau qui alimente en eau plusieurs villes du pourtour.

L’histoire n’est toutefois pas terminée car la décharge d’Entressen fait encore parler d’elle. En effet, à l’occasion d'un curage dans les canaux de La Crau au printemps 2014, des couches de milliers de sacs plastiques ont été mises à jour dans le fond des canaux, à proximité des marais du Vigueirat et de deux réserves naturelles. La décharge a été mise en cause par les associations d’exploitation des canaux.

Transcription

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