Témoignage d'une jeune femme atteinte d'une maladie pulmonaire face au COVID-19
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Certaines pathologies sont des facteurs aggravants lors de la contraction du coronavirus, pouvant transformer la maladie en forme grave. La Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est une maladie pulmonaire très lourde qui détruit les poumons. Les malades atteints de cette pathologie sont particulièrement inquiets face à l’épidémie, comme en témoigne une jeune femme atteinte au stade 4 du BPCO qui évoque son quotidien et ses peurs.
Date de diffusion :
15 avr. 2020
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Contexte historique
ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
Publication : 2022
En avril 2020, alors que continue de sévir en France l’épidémie de COVID-19, un reportage télévisé est consacré à une jeune femme de 33 ans ayant atteint le stade le plus avancé de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), maladie pulmonaire chronique peu connue du grand public. Elle est pourtant relativement courante, puisque l’on estime que 3,5 millions de personnes sont a minima concernées en France. Ce chiffre est en fait largement sous-estimé, puisque plus de la moitié des cas existants ne seraient pas diagnostiqués. La BPCO est devenue la seconde maladie respiratoire la plus répandue en France après l’asthme, et touche généralement des individus âgés de 45 ans et plus, avec toutefois une nette tendance au rajeunissement des patents atteints.
La pathologie se manifeste par l’apparition progressive de symptômes respiratoires persistants, tels qu’une toux accompagnée d’expectoration et d’essoufflement voire de fatigue chronique. Elle se caractérise par une inflammation, puis une obstruction lente et progressive mais irréversible des poumons et des bronches.
La BPCO appartient aux maladies multifactorielles, mais sa principale cause est le tabagisme, y compris l’exposition passive prolongée à la fumée du tabac. Le fait que la maladie touche désormais un million de femmes est d’ailleurs à mettre en relation avec le fort développement du tabagisme féminin depuis quelques décennies. Plus d’une femme sur cinq fume aujourd’hui quotidiennement en France. Or ces dernières s’avèrent biologiquement plus vulnérables aux effets toxiques du tabac. À nombre égal de cigarettes fumées les femmes ont en effet tendance à développer plus précocement la BPCO, et sous une forme plus aiguë, avec notamment une dégradation plus prononcée de la fonction respiratoire et par conséquent une qualité de vie quotidienne beaucoup plus altérée. Elles sont par ailleurs encore plus tardivement dépistées que les hommes. Si environ huit cas de BPCO sur dix sont imputables aux méfaits du tabac, les expositions professionnelles constituent le second facteur de risque, alors que la pollution de l’air et celle à l’intérieur des habitations jouent également un rôle. Il en est de même des infections respiratoires subies au cours de l’enfance, comme l’asthme, et de la composante génétique et héréditaire.
La BPCO ne se guérit pas et s’aggrave avec l’âge, d’où l’importance d’un diagnostique et d’un traitement précoces pour ralentir l’évolution de la maladie et diminuer les symptômes. Lorsque le cas de BFCO est confirmé, le patient se voit immédiatement proposer un programme de sevrage tabagique destiné à ralentir le déclin de la fonction respiratoire. Des médicaments permettant de dilater les bronches, et ainsi faciliter le passage de l’oxygène, sont parallèlement prescrits. Le médecin recommande également de continuer à pratiquer ou reprendre une activité physique régulière, et de se faire vacciner contre la grippe, le coronavirus et toute autre infection pulmonaire. Il s’agit en effet d’un facteur aggravant de nature à provoquer une surmortalité au sein des patients atteints d’une forme sévère de BFCO, comme la personne interrogée dans le reportage, qui ne dispose plus que d’un cinquième de sa capacité pulmonaire. À ce stade, l’insuffisance respiratoire doit être compensée par l’oxygénation de longue durée (OLD). Cette oxygénothérapie fait certes disparaître la sensation d’essoufflement, mais elle s’avère très contraignante pour le malade, qui doit être relié à une machine au moins quinze heures par jour. Des moyens moins encombrants sont toutefois récemment apparus pour délivrer de l’oxygène lorsque la personne a besoin de quitter, pour quelques heures, son domicile. Chaque année 100 000 hospitalisations et environ 17 000 décès directs sont imputables en France à la BPCO. Selon des projections de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) cette pathologie pourrait être, à l’horizon 2030, la troisième cause de mortalité à l’échelle mondiale.
Bibliographie
- Florence Fournet et Gérard Salem, Atlas mondial de la santé. État des lieux et défis, Paris, Autrement, 2020.
Transcription
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