Les 10 ans de l’incubateur PACA à Sophia Antipolis

L’incubateur PACA-Est, rayonnant sur les Alpes-Maritimes et le Var, fête son dixième anniversaire. Il a été fondé en 2001 à l’initiative de l’Université Nice Sophia Antipolis, devenue Université de la Côte d’Azur (UCA), de l’Université de Toulon et d’un autre organisme public l’Institut national de recherche en informatique et en automatique, devenu Institut national en sciences et technologies du numérique (INRIA). Les incubateurs d’entreprises liés à la valorisation des résultats de la recherche publique ont été créés en France à la suite d’un appel à projets lancé, en 1999, par le ministère de la Recherche. Contrairement aux incubateurs privés, ils sont à but non lucratifs. Cette structure d’appui a pour mission de favoriser la naissance, puis les premiers pas de jeunes entreprises innovantes, aussi désignées sous l’anglicisme start-up, créées par des doctorants, des chercheurs ou d’autres porteurs de projet. Il s’agit  souvent de sociétés développant de nouvelles technologiques, à l’instar de celle spécialisée dans la robotique évoquée dans le reportage. Mais l’exemple de la mise au point d’une recette de production industrielle de galettes hyperprotéinées, pour lutter contre la dénutrition, montre que ce n’est pas systématiquement le cas.

L’incubateur d’entreprises propose d’abord des services d’accompagnement personnalisé, tels que l’évaluation de la viabilité économique et commerciale du projet et l’aide à l’identification des marchés potentiels ; un regard extérieur et un soutien pour le montage du projet proprement dit ; une assistance juridique pour déposer des brevets ; l’accès à un réseau et plus largement à un écosystème constitué d’autres sociétés innovantes au sein duquel des échanges et de fructueuses collaborations peuvent s’engager. Un soutien financier peut aussi être apporté au cours de la période d’incubation, celle-ci ne peut toutefois excéder vingt-quatre mois. La structure propose ensuite un ensemble de formations théoriques et pratiques au métier de chef d’entreprise, qu’il s’agisse de cours de management ou d’outils pour réussir la levée de fonds initiale auprès d’investisseurs. Ce moment clé conditionne en effet souvent la pérennisation de l’entreprise et son rythme de développement futur. L’incubateur peut enfin mettre à la disposition de ces jeunes pousses des facilités d’hébergement, c’est-à-dire des locaux pour leur permettre de débuter plus sereinement leur activité et installer de manière optimale les premiers collaborateurs recrutés.

L’incubateur PACA-Est est implanté sur le plateau de Valbonne au sein de Sophia Antipolis, l’un des plus importants parcs technologiques d’Europe et le plus ancien de France. Ce dernier a été lancé en 1969 à l’initiative du polytechnicien Pierre Laffitte sous-directeur de l’école des mines de Paris avec pour objectif d’attirer dans le Sud-Est de la France des entreprises tertiaires de haute technologie et le personnel qualifié indispensable à leur développement. Or le succès d’un technopôle repose sur la fertilisation croisée entre petites et grandes entreprises, centres de recherches et établissements d’enseignement supérieur.

Le directeur de l’incubateur PACA-Est s’enorgueillit d’avoir accompagné, en une décennie, plus d’une centaine de projets de création d’entreprises, permettant in fine à 72 sociétés innovantes de voir le jour, avec à la clé près d’un demi-millier d’emplois, souvent très qualifiés. Plus de huit sociétés sur dix sont de surcroît toujours en activité, témoignant des compétences de l’incubateur PACA-Est et de ceux qui l’animent. Le nouveau défi est désormais de faire émerger davantage de sociétés de plus de vingt salariés, c’est-à-dire de favoriser la croissance des effectifs de certaines petites et moyennes entreprises (PME), afin qu’elles puissent plus aisément conquérir des marchés en France et à l’international. Le tissu industriel français manque par ailleurs d’entreprises de taille intermédiaire (ETI), c’est-à-dire employant au moins 250 salariés et réalisant un chiffre d’affaires pouvant aller jusqu’à 1,5 milliard d’euros.

Bibliographie

• Philippe Englebert, Les startups en France, Paris, Que sais-je ?, 2021.
• Bruno Ferret, Valbonne Sophia Antipolis : humaine et innovante, Toulouse, Privat, 2013.
• Pierre Laffitte, « le quartier latin des champs », Mines revue des ingénieurs, 1961.