Découverte de vestiges hellénistiques au Centre-Bourse
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Résumé
Les travaux de modernisation entrepris par la ville de Marseille et la société immobilière de la Bourse viennent de révéler de nombreux vestiges archéologiques datant du VIe siècle avant Jésus-Christ.
Date de diffusion :
28 oct. 1967
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Contexte historique
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La découverte des vestiges sur les terrains du centre Bourse en 1967 constitue un évènement majeur de l'histoire du patrimoine marseillais. Dès la fin du XIXe siècle, des travaux d'aménagement de la rue Colbert avaient mis à jour les premières traces de ces vestiges. En 1913, comme l'évoque Maurice Euzennat dans le document, de nouveaux travaux révèlent un important fragment mural, classé monument historique en 1916. Attribué à la période romaine, il est alors surnommé "mur de Crinas", du nom du médecin marseillais qui, au temps de Néron, aurait permis la mise en valeur de ce mur. Mais Eugène Duprat, professeur d'histoire au Lycée, propagea l'idée qu'il s'agissait d'un mur du XVIIe siècle, ce qui minimisa la découverte. Le projet d'aménagement du quartier de la Bourse dans les années 1960 prévoyait la construction d'un parking sous-terrain sur le site. Le chantier s'ouvre en février 1967 et, très vite, on découvre l'ampleur et la continuité de ces murs sur cinquante mètres. D'où une campagne de presse et un véritable débat d'opinion qui aboutit à l'arrêt du chantier. Le ministère de la Culture fait effectuer une expertise et autorise la première fouille de sauvetage française en milieu urbain. La municipalité Defferre, après avoir hésité compte tenu du retard qu'engendrait cette découverte dans l'avancée des travaux, se ralliera à la sauvegarde in situ des fouilles et organisera un "Jardin des vestiges", accompagné de l'ouverture d'un musée.
Les fouilles (1967-1976) sont dirigées par Maurice Euzennat et François Salviat. Les vestiges datent de la période hellénistique et particulièrement des IIIe et IIe siècles av. J.-C., période de développement de la ville. Dans le Jardin des vestiges, les murailles de la ville, construites en pierre du Cap Couronne, protègent les voies antiques et la corne du port. Un puits d'époque archaïque (antérieur au VIe siècle) montre que le site était naturellement approvisionné en eau douce. Les navires se ravitaillaient grâce à un grand bassin de stockage. Au nord du site, des tombes et des enclos funéraires ont été mis à jour, ainsi que des urnes à incinération datant du IVe siècle avant Jésus-Christ. Le riche Musée d'histoire de la ville, installé sous le centre Bourse, contient les objets découverts lors de ces fouilles et retrace l'histoire de la ville jusqu'à nos jours.
Bibliographie :
Bertrand Régis, Le patrimoine de Marseille : une ville et ses monuments, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, 2001.
Antoine Hermary (dir.), Antoinette Hesnard et Henri Tréziny, Marseille grecque 600-49 av. J-C : la cité phocéenne, Paris, Ed. Errance, 1999.
Transcription
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Présentateur
Reconnues d'utilité publique, les fouilles du chantier de la Bourse à Marseille vont être poursuivies, amplifiées, et ce, pendant une année.Tel est l'arrêté pris par Monsieur André Malraux, ministre des affaires culturelles, et publié au Journal Officiel.Ces découvertes archéologiques sont très importantes, c'est ce que nous précisait le professeur Senna, directeur des antiquités Provence Corse.
Professeur Senna
On connaît depuis assez longtemps l'existence de vestiges archéologiques à l'emplacement de ce terrain dit de la Bourse, à Marseille.En effet, on a retrouvé en 1913 un fragment de mur que l'on a appelé alors « Mur de [Crinasse] », et qui était considéré jusqu'à présent comme un rempart romain de la ville.Il a été publié comme tel d'ailleurs tout récemment, par mon prédécesseur, Monsieur Fernand Benoît.Nous étions loin toutefois de nous douter de l'importance des vestiges archéologiques qui se trouvaient dans ce terrain.Et les travaux entrepris par la société immobilière de la Bourse et la ville de Marseille, ont révélé non seulement des fragments de ce mur déjà connu, qui ont été remis au jour,Mais également, sur un développement beaucoup plus considérable, les vestiges de l'ancien rempart grec de Marseille.C'est une découverte archéologique d'une importance tout à fait exceptionnelle, peut-être l'une des plus importantes que l'on ait faites depuis une dizaine d'années au moins en France.
Présentateur
Afin que les Marseillais puissent se rendre compte de l'importance de ces découvertes, le public eut libre accès au chantier.Et des visites commentées furent organisées.Mais la question première était de savoir qui serait responsable des conséquences financières de la découverte des vestiges, plusieurs milliards étant investis dans l'opération Bourse.Et si les fouilles seraient conservées et en quel lieu.Monsieur Gaston Defferre, député maire de Marseille, fait le point.
Gaston Defferre
Actuellement, après l'arrêté signé par Monsieur Malraux, la lettre qu'il m'a écrite, la responsabilité financière de l'Etat est bien confirmée. Pour les Marseillais, c'est une chose très importante.Il reste ensuite de savoir ce que l'on fera de ces vestiges. Eh ! bien, voyez-vous, aucun de ceux qui ont écrit ou délibéré ces derniers mois n'est capable de le dire.Car il ne s'agit pas de trésor artistique, comme le Parthénon d'Athènes ou le Forum de Rome, mais de vestiges archéologiques.Et il faut pour ça des spécialistes.Les spécialistes vont avoir le temps d'examiner les choses de près, ils vont pouvoir explorer le chantier,et ils nous diront à ce moment-là si ces vestiges représentent une grande valeur et s'ils doivent être conservés, comme on dit maintenant à Marseille, pour ceux qui n'ont pas appris le latin, « in situ ».La municipalité aura à se prononcer, la lettre de Monsieur Malraux qui a été publiée ce matin est très claire à ce sujet.La municipalité sera consultée, j'espère, personnellement, si l'on croit tout à la fois conserver les vestiges et poursuivre le programme de modernisation du centre de Marseille,car il ne faut pas oublier que si le passé est une chose importante, l'avenir compte aussi beaucoup, et que le devoir de la municipalité, tout en conservant les vestiges du passé, c'est de moderniser le centre de Marseille pour en faire la première métropole régionale.
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