Le premier congrès international de pneumologie pédiatrique à Nice

En 1994 se tient à Nice dans les Alpes-Maritimes le premier Congrès international de pneumologie pédiatrique (CIPP) rassemblant des praticiens venus de près d’une quarantaine de pays développés ou en voie de développement. Il s’agit d’une rencontre inédite à une telle échelle entre pneumologues, pédiatres et spécialistes d’autres branches médicales intéressés par le sujet. Cette manifestation scientifique est destinée à mettre un focus sur l’aspect pédiatrique des maladies respiratoires, à partager les connaissances ou les expériences, et à échanger pour émettre des recommandations de traitement adaptées à chaque situation spécifique et à chaque pays. L’opinion publique prend parallèlement de plus en plus conscience des effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé.      

Dans la cité azuréenne, la pneumologie fait désormais partie intégrante de la pédiatrie, et le service de pneumologie pédiatrique de l’hôpital de Cimiez accueille, dès leur plus jeune âge, tous les enfants diagnostiqués comme présentant une pathologie des voies respiratoires. Leur nombre est en constante augmentation et ils sont de plus en plus précocement atteints, y compris au stade du nourrisson. Une attention particulière est portée par le corps médical au suivi des maladies tendant à devenir chroniques, comme les apnées du sommeil, la mucoviscidose, la tuberculose ou l’asthme. Un quart des enfants en bas-âge hospitalisés le sont pour des problèmes respiratoires ou allergiques. Maladie inflammatoire chronique des bronches provoquant de la toux, des sifflements, un essoufflement, voire conduisant à une sensation d’étouffement, l’asthme touche, en 1994 en France, un million d’enfants et constitue l’affection le plus répandue au sein de cette frange de la population. Il s’agit par conséquent d’un véritable problème de santé publique, d’autant plus que ses formes sévères provoquent des symptômes pouvant s’avérer extrêmement handicapants dans le cadre de la vie quotidienne. S’il n’est pas soignable, l’asthme est traitable. Le diagnostique et la prise en charge précoces ainsi que le suivi dans la durée, notamment par le contrôle régulier du débit pulmonaire, constituent donc une nécessité pour lutter contre l’asthme et éviter qu’il ne dégénère.

L’asthme est une maladie multifactorielle, c’est-à-dire qui n’a pas une cause unique mais est au contraire le fruit de la conjugaison d’un ensemble de facteurs différenciés. La composante génétique et l’hérédité jouent un rôle non négligeable dans la transmission de cette pathologie à certains enfants plutôt qu’à d’autres, en fonction des antécédents familiaux. Plusieurs facteurs environnementaux interviennent également dans la genèse de cette maladie. La pollution de l’air, en particulier dans les grandes agglomérations congestionnées par le trafic routier et soumises aux rejets industriels et autres produits toxiques, a des conséquences certaines. Les particules fines et ultrafines captent les allergènes, comme les pollens ou les graminées, et ceci est renforcé lors des pics de pollution. Au cours de ces derniers les enfants sont particulièrement exposés. Il en est de même de la présence des pesticides dans l’air, en particulier dans les campagnes. D’autres d’allergènes sont particulièrement présents à l’intérieur des habitations, à l’instar des acariens, des moisissures ou des poils de chat et de chien. Plus des deux tiers des cas d’asthme sont ainsi d’origine allergique et cette proportion s’élève à quatre-vingt-quinze pour cent chez les enfants. L’exposition quotidienne aux fumées de tabac dans le cadre intrafamilial joue également sans surprise un rôle aggravant. Les spécialistes alertent enfin sur les risques de la mise en crèche précoce, qui est souvent synonyme de contaminations respiratoires répétées pour le jeune enfant.

Le traitement de l’asthme, comme celui des autres maladies respiratoires, s’effectue de plus en plus par une prise en charge globale et interdisciplinaire de la pathologie, impliquant pneumologues, pédiatres, allergologues ou physiologistes.  

Bibliographie

• 33 propositions pour une meilleure prise en charge de l’asthme et de l’asthme sévère. Livre blanc, FFAAIR, Asthme et Allergies, 2020. https://splf.fr/wp-content/uploads/2020/11/ASTHME-LIVREBLANC-nov2020.pdf
• Florence Fournet et Gérard Salem, Atlas mondial de la santé. État des lieux et défis, Paris, Autrement, 2020.