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18 juin
1999

L'immigration italienne à Marseille

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Résumé

Pour les 2600 ans de la ville toutes les communautés seront présentes pour l'événement. Les Piémontais constituent la 1ère immigration italienne et se sont installés dans la vieille ville dans le quartier du Panier et du fort Saint-Jean au XIIIe siècle. Puis ce fut le tour des Napolitains, dont l'église Saint-Laurent est devenue le lieu de culte des pêcheurs italiens. La plus grande migration italienne s'est faite vers la fin du XIXe : 1 Marseillais sur 5 est Italien. De nombreuses autres communautés étrangères peuplent la ville.

Date de diffusion :

18 juin 1999

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Contexte historique

ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université

Publication : 10 janv. 2025

Le 18 juin 1999, alors que doit se tenir le lendemain une grande parade populaire terrestre et navale célébrant les 2 600 ans de la cité phocéenne et baptisée « la Massalia », l’historien Émile Temime revient, en compagnie d’un journaliste, sur l’histoire des différentes immigrations qui ont contribué à forger cette ville marquée d’une forte empreinte italienne. Depuis le quartier Saint-Jean et les rues du Panier, cet éminent spécialiste des études migratoires, professeur à l’Université de Provence, retrace la longue histoire de l’immigration italienne à Marseille en insistant, tout comme le reportage annexe, sur la seconde moitié du XIXe siècle et la Belle Époque durant lesquels se produit un fort appel à la main-d’œuvre italienne en lien avec l’essor économique de la ville et de son port. De 1851 à 1911, le nombre d’Italiens a été multiplié par près de sept, si bien qu’à la veille de la Grande Guerre un Marseillais sur cinq est de nationalité italienne avec une communauté avoisinant les 100 000 personnes. Le poids des Italiens au sein de la population active marseillaise est encore proportionnellement plus élevé. Bien que les pêcheurs napolitains du Vieux-Port aient marqué l’inconscient collectif, ces nouveaux venus sont, à cette époque, très majoritairement originaires des régions septentrionales de l’Italie. Piémontais, Ligures ou Toscans effectuent souvent les travaux les plus pénibles, les plus dangereux et les moins rémunérés. Forçats des docks, chargeant et déchargeant à longueur de journée les bateaux arrivant au port de la Joliette, ils constituent aussi une large part du personnel occupé à la construction et à la réparation navale. La grande majorité des ouvriers du bâtiment sont italiens, et il en de même des carriers, des cimentiers ou des tuiliers installés à l’Estaque ou à Saint-Henri. Les usines de produits chimiques, en partie reléguées dans les calanques dès le début du XIXe siècle, en occupent également de forts contingents. À la veille de la Grande Guerre, une large part du prolétariat marseillais est constituée d’Italiens ou d’Italiennes. Les femmes sont en effet loin d’être absentes. On les retrouve par exemple en nombre à la manufacture des tabacs à la Belle de Mai, dans les filatures, les huileries, les savonneries ou les raffineries de sucre. Elles occupent aussi des emplois de domestiques ou de nourrices au service de la bourgeoisie marseillaise. Accompagnés ou non de leurs parents, les enfants sont aussi parfois employés, dès leur plus jeune âge, dans certaines usines. À la Belle Époque, des scandales éclatent ainsi concernant l’emploi de ces « petits italiens » au sein des verreries marseillaises. Certains de ces Italiens et Italiennes sont aussi de petits artisans et commerçants tenant ateliers ou boutiques dans les rues de la cité phocéenne. Tenanciers de cafés, serveurs, fabricants de pâtes, laitiers, boulangers ou épiciers, ils exercent mille petits métiers au service quotidien de la population locale, et la mobilisation de certains, en 1915, fera cruellement sentir leur rôle clé dans l’économie marseillaise. 

Si la majorité de la population est pleinement consciente de cette dépendance à l’égard de la main-d’œuvre transalpine, d’aucuns dénoncent une « invasion » italienne, à l’instar du futur académicien Louis Bertrand qui publie, en 1907, un roman éponyme accumulant les stéréotypes xénophobes sur les Italiens vivant à Marseille. En juin 1881 a déjà eu lieu une chasse meurtrière à l’Italien dans les rues de la ville. Ces « vêpres marseillaises » avaient été provoquées par un incident à première vue anodin : des sifflets attribués aux Italiens sont entendus, alors que la foule est venue acclamer la flotte française de retour de Tunisie après une intervention militaire ayant permis d’établir le protectorat français au détriment de l’Italie. L’Italie étant alliée à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie, depuis la signature en 1882 de la Triple Alliance, le gouvernement français se demande à la même époque comment éloigner des frontières ces sujets ennemis en cas de guerre. La neutralité de l’Italie, puis son entrée en guerre, en 1915, aux côtés des Alliés résoudront le problème. Par la suite, les rixes sont nombreuses entre ouvriers français et ceux que l’on qualifie péjorativement de « macaronis », de « babis » (du terme provençal signifiant crapaud) ou encore de « christos » pour stigmatiser leur piété ostentatoire. Si reproche leur est fait d’une concurrence déloyale sur le marché du travail, en période de crise, des rapprochements s’opèrent lors de grèves menées en commun au nom de l’internationalisme ouvrier.

Dans l’entre-deux-guerres, la part des Italiens dans la population totale de la ville et dans la population active se maintient, même si d’autres étrangers s’installent. En visite dans la cité phocéenne en 1926, le journaliste et écrivain Albert Londres demande malicieusement à Siméon Flaissières s’il est le maire de Marseille ou celui de Naples. À ce moment se déploie à Marseille l’activité de nombreux antifascistes tandis que le régime de Mussolini développe sa propagande à partir d’une Casa d’Italia, qui accueille rue d’Alger, sous l’autorité du consul, toutes les organisations fascistes, des associations affiliées, une école, un dispensaire, une salle de spectacle et une chapelle. Après la Seconde Guerre mondiale d’autres Italiens, venus cette fois majoritairement du Sud de la Péninsule, prennent le relais. Au XXIe siècle le poids des personnes de nationalité italienne a certes singulièrement fléchi tant dans la cohorte des immigrés qu’au sein de la population totale de la ville. Mais Marseille demeure à bien des égards italienne, tant du point de vue des héritages laissés par l’immigration de masse que du point de vue de nouveaux flux de personnes plus diplômées que par le passé.    

 

Bibliographie

  • Jean Boutier, Stéphane Mourlane (dir.), Marseille l’Italienne : Histoires d’une passion séculaire, Arles, Arnaud Bizalion Éditeur, 2021.
  • Xavier Daumalin, Le patronat marseillais et la deuxième industrialisation 1880-1930, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2014.
  • Albert Londres, Marseille porte du Sud, Paris, Éditions de France, 1927.
  • Stéphane Mourlane, Céline Regnard, Empreintes italiennes : Marseille et sa région, Paris, Éditions Lieux Dits, 2013.   
  • Stéphane Mourlane, Fascisme et Italiens de Marseille : La Casa d’Italia, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2024.
  • Émile Temime (dir.), Histoire des migrations à Marseille, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, 2007. 

Transcription

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