Discours devant le Sénat
Notice
Le général de Gaulle préside au Palais du Luxembourg la première session du Sénat de la Communauté, qui réunit des membres des Parlements des 11 républiques de l'Afrique francophone et de la république malgache.
Éclairage
Le 21 décembre 1958, le général de Gaulle a été élu tout à la fois président de la République française et président de la Communauté qui réunit autour de la métropole les 11 républiques de l'Afrique francophone (à l'exception de la Guinée, devenue indépendante en septembre 1958) et la république malgache. Conçue comme l'équivalent français du Commonwealth britannique, la Communauté possède un Conseil exécutif, rassemblant sous la présidence du Chef de l'Etat français les chefs de gouvernement des Etats membres et les ministres chargés des affaires communes (Affaires Etrangères, Armée, Finances et Affaires économiques, Justice, Education nationale, Travaux publics, Transports, Postes, Télégraphes et Téléphones). En outre un Sénat, formé de parlementaires des Etats membres possède un rôle consultatif, ayant pour mission essentielle de se prononcer sur les projets de révision du titre XII de la constitution qui instaure la communauté.
C'est donc à l'ouverture de la première session du Sénat de la Communauté, réuni au palais du Luxembourg le 15 juillet 1959 que de Gaulle prononce ce discours. Il y exalte le vaste ensemble territorial dans lequel il voit l'aboutissement de l'œuvre colonisatrice de la France qui a créé des liens affectifs profonds entre la France et l'outre-mer. Mais il insiste aussi sur les raisons politiques et économiques qui justifient la création de la Communauté : un égal attachement à la liberté, au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, illustré par le processus démocratique du référendum, une égale aversion pour les systèmes totalitaires, la nécessité de constituer de vastes ensembles au sein desquels l'aide de la métropole en matière de recherche, de technique, d'investissement et d'éducation aurait pour contrepartie le champ d'expansion ouvert à l'activité de la France.