Le Théâtre National de l'Odéon est adjoint à la Comédie-Française
Notice
En 1971, la salle du Théâtre National de l'Odéon est adjointe à la Comédie-Française, alors sous l'administration de Pierre Dux. Pour l'inauguration de la salle, Jean-Paul Roussillon met en scène Amorphe d'Ottenburg de Jean-Claude Grumberg, tandis que dans la salle Richelieu, Jean Anouilh fait son entrée au répertoire avec Becket ou l'honneur de Dieu.
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Éclairage
L'histoire de la Comédie-Française et du Théâtre de l'Odéon commence en 1782, où la salle de l'Odéon fut construite pour les Comédiens-Français. Depuis, l'histoire entre ces deux établissements est faite de ruptures et de rapprochements. Pendant la première partie du XXe siècle, l'Odéon est indépendant et sera dirigé successivement par de grands metteurs en scène comme André Antoine et Firmin Gémier. À la fin de la Seconde Guerre mondiale – pendant laquelle la salle de l'Odéon a été réquisitionnée par les Allemands – un décret, accorde l'exploitation de l'Odéon à la Comédie-Française, alors renommée Salle Luxembourg pour la distinguer de la Salle Richelieu. Cette décision provoque le départ d'un groupe de sociétaires de la Comédie-Française. La salle de l'Odéon est retirée au Français en 1959. Puis, en 1971, alors que Pierre Dux (1908-1990) est Administrateur Général, la salle du Théâtre National de l'Odéon est de nouveau adjointe à la Comédie-Française jusqu'en 1983. De 1986 à 1988, elle sera une dernière fois rattaché à la Comédie-Française, avant d'être définitivement déclarée indépendante en 1990.
En 1971, lorsque la Comédie-Française récupère le Théâtre de l'Odéon, ce dernier est promu Théâtre National, devenant ainsi juridiquement égal à la Comédie-Française. Créer une deuxième salle en plus de la salle Richelieu permet au Français d'élargir sa programmation ; toutes les pièces représentées dans la salle Richelieu entrent au répertoire de la Comédie-Française, empêchant de fait de représenter des pièces plus contemporaines, dont l'auteur n'aurait pas encore acquis la reconnaissance nécessaire pour entrer au répertoire. Pierre Dux affiche l'ambition de consacrer la salle de l'Odéon à la création contemporaine et à la recherche théâtrale, tandis que la salle Richelieu poursuit sa mission dévolue à un théâtre de tradition.
Ce n'est qu'en 1993 que la problématique d'une deuxième salle est résolue, avec la rénovation du Théâtre du Vieux-Colombier (300 places), qui devient la deuxième salle attitrée de la Comédie-Française. Un peu plus tard, en 1996, c'est une troisième salle, plus petite (136 places) qui ouvre ses portes dans le carrousel du Louvre, beaucoup plus proche de la salle Richelieu : le Studio-Théâtre.