Antoine Vitez prend ses fonctions de directeur à Chaillot
Notice
Antoine Vitez décrit ses ambitions pour son mandat à la direction du Théâtre National de Chaillot. Il aborde notamment le sujet de l'alternance des pièces, qu'il compte remettre en place. On assiste à des extraits d'une répétition de Britannicus.
Éclairage
Antoine Vitez a pris ses fonctions de directeur du Théâtre National de Chaillot en 1981. Il succède à André-Louis Perinetti, premier directeur du théâtre national, et avant lui Jack Lang, ainsi que Georges Wilson et Jean Vilar qui dirigèrent le TNP (Théâtre National Populaire) alors installé dans le Palais de Chaillot. En 1972, le TNP part s'installer à Villeurbanne, et en 1975, le Palais de Chaillot devient le Théâtre National de Chaillot. Le statut de Théâtre National, dont six établissements bénéficient, se distingue du statut de Centre Dramatique National à la fois juridiquement et dans son mode de financement. Le Théâtre National de Chaillot, comme les autres Théâtres Nationaux, est un EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial). À ce titre, il est entièrement subventionné par le Ministère de la Culture.
À son arrivée à Chaillot, Antoine Vitez tente de renouer avec un théâtre populaire et exigeant. Par populaire, il faut entendre un théâtre qui s'ouvre à tous les publics, sans pour autant abaisser son niveau de qualité, d'où sa formulation « un théâtre élitaire pour tous ». Le retour à un principe d'alternance des spectacles, avec une seule et même troupe, participe de ce désir de faire entendre un grand nombre de textes et de faire venir un public régulièrement. Britannicus est une de ses premières mises en scène en tant que directeur du Théâtre National de Chaillot. La même année, en 1981, il monte également Faust de Johann Wolfgang von Goethe et Tombeau pour cinq cent mille soldats de Pierre Guyotat, confirmant sa volonté de mettre en scène des textes jugés parfois difficiles. Parallèlement, il ouvre une école de jeu au sein du théâtre, l'école du Théâtre National de Chaillot, qui connaîtra un grand succès jusqu'à sa fermeture en 2006. C'est par le biais de cette école qu'il rencontre par exemple la comédienne Valérie Dréville. Du fait de son parcours assez atypique dans le milieu théâtral – il ne commence la mise en scène qu'à l'âge de 36 ans, avec Electre de Sophocle – il accorde une grande importance à la formation. Il enseigne également au Conservatoire National d'Art Dramatique (CNSAD) depuis 1968.
En 1988, il quitte le Théâtre National de Chaillot pour devenir Administrateur de la Comédie-Française, où il reste jusqu'à sa mort en 1990. Jérôme Savary prend sa succession à Chaillot, dans un style radicalement différent (voir ce document).