La dernière coulée
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Résumé
L’Usine sidérurgique d’Uckange dans la vallée de la Fensch en Lorraine, est un établissement industriel fondé à la fin du XIXe siècle. Son arrêt définitif est décidé pour décembre 1991. En attendant, des voisins de l’usine et des sidérurgistes donnent leurs impressions sur la fermeture à venir d’une entreprise dont la fin de vie est assez emblématique du phénomène de désindustrialisation.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
21 nov. 1991
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Contexte historique
ParMaître de conférences en Histoire contemporaine, Crulh, Université de Lorraine
Avant son arrêt définitif en décembre 1991, l’usine sidérurgique d’Uckange produisait de la fonte utilisée dans l’industrie de la fonderie ainsi que des fontes d’affinage pour les aciéries. Elle avait été construite entre 1890 et 1900 (la Moselle étant alors annexée à l’Empire allemand) et avait pu compter jusqu’à six hauts-fourneaux. Des années 1970 jusqu’à 1985, seuls deux d’entre eux étaient utilisés : le U1 et le U4. Ce dernier, mis en sommeil au milieu des années 1980, avait été remis à feu à la fin de la décennie et exploité jusqu’en juillet 1991.
Réalisé cette même année, le reportage présente la période de fin de vie de l’usine en trois parties : le début du reportage est une interview d’un père et de son fils, sidérurgistes et voisins de l’usine, des données plus techniques sont aussi évoquées au cœur du reportage avec des vues du process sidérurgique, avant de se terminer par un entretien avec des sidérurgistes en poste de nuit. En somme, il s’agit d’un portrait d’une usine sidérurgique élaboré par l’intermédiaire de personnes qui vivent à proximité ou qui y travaillent avec quelques vues toujours spectaculaires du cœur de ce que l’on appelle la filière fonte.
Différentes formes d’attachement au monde industriel en voie de disparition sont ainsi abordées ici : la proximité avec des installations industrielles vécue comme une évidence, la technicité de la production d’un matériau, la fonte, moins basique que ce que l’on pourrait croire et les parcours des sidérurgistes qui, jeunes ou dans la force de l’âge, ont des itinéraires professionnels marqués par des reclassements consécutifs à des fermetures de sites.
Aujourd’hui, après de nombreuses péripéties administratives liées à son classement à l’inventaire du patrimoine (obtenu d’abord en 1995, annulé en 2000, puis finalement confirmé en 2006), le U4 est désormais un site patrimonialisé. Aussi, le focus de 1991 permet-il d’entrevoir certains aspects de son fonctionnement habituel du temps de son activité industrielle. En effet, après la décision prise par la société Lorfonte – filiale d’Usinor-Sacilor – de fermer l’ensemble du site de production d’Uckange à la fin de l’année 1991, des grèves et une forte action syndicale de la CFDT en liaison avec la mairie, les habitants et les sidérurgistes d’Uckange et la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) permettent de médiatiser la dernière coulée du haut-fourneau du 17 décembre. Ainsi, les personnes qui y assistent alors en direct, par l’intermédiaire de la télévision régionale, voient d’abord un moment ritualisé. De nos jours, les visiteurs du U4 totémisé admirent son architecture et bénéficient des explications intéressantes et pédagogiques des guides patrimoniaux. Dans les deux cas, il s’agit d’une expérience mémorielle.
Lorsque les usines sidérurgiques de Lorraine ou du Grand-Duché de Luxembourg étaient plus nombreuses, leur fonctionnement bruyant et fumant constituait un élément du quotidien des habitants de la région : de l’aspect paysager jusqu’à la pratique de métiers sidérurgiques. Depuis le début XXIe siècle, la disparition de sites et la forte diminution des effectifs sidérurgiques tendent à rendre les usines moins présentes dans la vie des Lorrains et des Luxembourgeois. Sur les voies ferrées franco-luxembourgeoises, les trains transportant des productions sidérurgiques sont moins nombreux qu’au temps de l’apogée industriel des Trente Glorieuses. En revanche, les embouteillages routiers, et l’affluence aux gares passagers de la ligne Nancy-Metz-Thionville-Luxembourg, sont désormais caractéristiques d’un espace transfrontalier marqué par des flux pendulaires de travailleurs œuvrant majoritairement dans le secteur tertiaire.
Transcription
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