Concert de soutien de Bernard Lavilliers à Uckange
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Menacés par la fermeture de leur usine, les ouvriers sidérurgistes de Lorfonte à Uckange reçoivent le soutien de Bernard Lavilliers, chanteur et ancien tourneur sur métaux, venu leur donner un concert.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
17 oct. 1991
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Contexte historique
ParJournaliste honoraire
Le 17 novembre 1991, le chanteur Bernard Lavilliers vient en Moselle afin de donner un concert de soutien aux ouvriers sur le site de l’usine sidérurgique d’Uckange menacée de fermeture ainsi qu’il l’explique en ouverture du sujet de France 3 Lorraine qui lui est consacré. Fils d’ouvrier, apprenti-tourneur lui-même à l’usine dans sa jeunesse en Haute-Loire, Lavilliers s’engage dès 1968 auprès des ouvriers en lutte alors que débute sa carrière naissante de chanteur. Encore inconnu du grand public, il se produit à Metz dans les années 1970 au Caveau des Trinitaires et se découvre un vrai coup de cœur pour la vallée sidérurgique de la Fensch, où il séjournera même un long temps. On doit à cette période de sa vie l’une des plus belles chansons de son répertoire : Fensch Vallée (1978). Elle deviendra, au plus fort de la crise de la sidérurgie, un véritable hymne pour les ouvriers d’une sidérurgie lorraine sur le déclin.
Moi, je viens de l’acier, à Saint-Etienne
, déclare-t-il lors d’une interview sur le site d’Uckange à son arrivée. Quand on chante Fensch Vallée, alors on vient. En plus, ici ce sont des amis de longue date. Quand il n’y aura plus qu’une vallée avec des casinos, des Schtroumpfs, je n’aurai plus envie de venir, ce ne sera plus la Fensch Vallée. Cette chanson, je vais la chanter en direct là où je l’ai écrite, ça me semble symbolique…
Cette cause restera la sienne bien des années plus tard. C’est ainsi qu’on le reverra, en 2012, aux côtés du syndicaliste Édouard Martin afin de défendre à Florange les métallos d’ArcelorMittal, auxquels il dédiera une autre de ses chansons : Les mains d’or.
Fondée en 1890 durant l’Annexion allemande, démolie en 1991, l’usine sidérurgique d’Uckange possédait de nombreux atouts. Elle était la première usine de fonte par haut-fourneau de France, la première en Europe aussi, la troisième au monde. Elle disposait également d’approvisionnement en minerai de fer à proximité grâce aux mines de Charles-Ferdinand à Hettange-Grande et Ida à Sainte-Marie-aux-Chênes ainsi que d’infrastructures de communication avec l’autoroute A31, le rail et la Moselle canalisée à proximité.
Mais si elle concentrait en 1965 toute la fonte de moulage de France, elle ne pourra résister au déclin puis à la fermeture en 1991, malgré des tentatives de modernisation.
Et comme tant de sites sidérurgiques à l’arrêt, extrêmement coûteux à entretenir, elle a bien failli – à l’instar du complexe sidérurgique de Longwy – disparaître entièrement du paysage industriel de la Lorraine du Nord. Pourtant grâce à l’association Mecilor – comprenant notamment d’anciens ouvriers de l’usine ainsi que des élus locaux – le haut-fourneau U4 va être sauvé in extremis grâce à un classement à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par le ministère de la Culture en 2001. Seuls deux complexes sidérurgiques ont pu être conservés de manière conséquente dans notre « Grande Région » : une partie du site luxembourgeois d’Esch-Belval ainsi que l’intégralité du site sarrois de Völklingen, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Cette question des friches industrielles s’est posée de manière importante en Lorraine à parti des années 1970, en lien avec le déclin simultané des trois mono-industries que sont le textile, les charbonnages et la sidérurgie. La culture a représenté l’une des réponses possibles en matière de conservation du patrimoine. C’est particulièrement vrai en Moselle avec le Parc du haut-fourneau U4 d’Uckange devenu un lieu de mémoire industrielle, une plateforme de loisirs riche de nombreuses manifestations et spectacles tout au long de l’année, ainsi qu’un parc paysager, le Jardin des Traces, intégré au réseau Jardins sans Limites du Conseil départemental de la Moselle. Demeure aussi dans toutes les têtes, et pour longtemps, la superbe déclaration d’amour de Lavilliers à cette Fensch Vallée, qu’il a su si bien chanter, défendre, aimer :
Tu ne connais pas, mais t'imagines
C'est vraiment magnifique une usine
C'est plein de couleurs et plein de cris
C'est plein d'étincelles, surtout la nuit…
Transcription
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