Europe des Cultures - Hans Silvester et les pigeons

Éclairage

Hans Silvester est né en Allemagne en 1938. A quatorze ans, il prend ses premières photographies à l'aide d'un appareil offert par ses parents.

À partir de 1955, ayant obtenu un diplôme de l'école de Fribourg, il traverse l'Europe et prend goût au reportage orienté vers la découverte de la nature et des animaux. Particulièrement séduit par la Provence, il s'y installe en 1962 et y revient périodiquement entre ses très nombreux voyages à travers toute la planète : Amérique du Sud, Amérique centrale, Etats-Unis, Japon, Portugal, Égypte, Tunisie, Hongrie, Italie, Espagne.

En 1965, il rejoint l'agence Rapho. Les chats, les chiens, les pigeons, les chevaux de Camargue sont l'objet de ses publications mais il ne se définit pas comme un photographe animalier pour autant. Il préfère se dire "photographe de la nature" et devient, à partir de 1980, un véritable militant écologiste. Il présente d'ailleurs des travaux sur les parcs naturels en Europe, la déforestation en Amazonie. En 2006, après les avoir observés pendant de longues années, il publie une somme sur les peuples de la vallée de l'Omo, en Éthiopie.

Emmanuel Zbinden

Transcription

Noël Mamère

On va parler, maintenant, de quelqu'un que vous aimez beaucoup, parce que c'est vous qui nous avez demandé de parler de lui, mais on a eu beaucoup de plaisir à le faire. Il s'agit de Hans Silvester qui est avec vous à l'agence Rapho, qui, lui, est un des plus grands artistes de la couleur. Vous, c'est le noir et blanc. Et puis, il aime les oiseaux, il aime les animaux, il aime la nature. Et Henri Bodiguel et Robert Rosier sont allés dans son petit refuge de Provence, pour parler avec lui des pigeons, des animaux et de son art. On les écoute et on les regarde surtout.

(Bruits)

Hans Silvester

Depuis que je suis enfant, j'ai toujours... j'avais une passion pour les pigeons. Alors j'avais vraiment envie d'avoir des pigeons. Je ne pouvais pas parce que je vivais dans un HLM où c'était exclu d'avoir des pigeons. Et alors, en venant en Provence, j'ai tout de suite profité de la place et de la campagne pour avoir des pigeons. Je me rends compte qu'il y a beaucoup de choses à montrer au niveau forme, au niveau mouvement, au niveau couleurs, au niveau attitude, les différentes races et tout ça. C'est vraiment passionnant.

(Bruits)

Henri Bodiguel

Est-ce qu'on peut dire de vous que vous êtes un photographe animalier ?

Hans Silvester

Un peu oui, un peu non. C'est vrai que j'ai photographié, beaucoup, les animaux, mais je ne me sens quand même pas comme un spécialiste uniquement pour les animaux. Disons je fais plutôt la nature où les animaux, ils font partie.

Henri Bodiguel

Comment est-ce que vous définissez le rôle du photographe ? Est-ce que vous avez, vous-même, une définition de ce métier ?

Hans Silvester

Et bien, une fois, je me sens un peu comme témoin. Ça, c'est sûr. Et en plus, pour moi, c'est vraiment une forme d'écriture. J'observe des choses, elles peuvent être beaux, elles peuvent être vilains, mais j'essaye de les photographier. C'est une forme de langage pour moi.

(Bruits)

Henri Bodiguel

Est-ce que vous êtes un photographe d'actualités ou un photographe d'ambiance, d'atmosphère ?

Hans Silvester

Pas du tout d'actualités. D'ambiance, c'est sûr, mais quelquefois, ça peut devenir l'actualité. J'ai photographié des problèmes de l'environnement et tout d'un coup, ils sont devenus l'actualité.