Exposition Mario Merz à Bordeaux

12 mai 1987
02m 19s
Réf. 00139

Notice

Résumé :

Rencontre avec Mario Merz, représentant de l'Arte povera, à l'occasion d'une exposition qui lui est consacrée au CAPC Musée d'Art Contemporain de Bordeaux.

Type de média :
Date de diffusion :
12 mai 1987
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Représentant illustre de l'Arte Povera, le Milanais Mario Merz, né en 1925, n'a cessé tout au long de sa carrière d'explorer la sensibilité et la fragilité du vivant en réalisant des oeuvres organiques à partir de matériaux bruts.

Ce résistant antifasciste pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a suivi des études de médecine avant d'être arrêté en 1945, fait l'expérience de la matière dans sa prison, où, pour passer le temps, il ne cesse de dessiner et griffonner sur tous les supports à sa disposition. Libéré, il continue de travailler cette écriture, en quête de formes propres à traduire l'essence des êtres et des choses (la spirale). Sculpture, dessin, peinture... : il touche à tout, utilise toutes les matières, sans jugement de valeur.

Avec Boetti, Fabro ou Kounellis, Merz participe à l'exposition fondatrice du courant dit Arte Povera ("Art pauvre"), qui se tient à Gênes en 1967 et qui entend réhabiliter les matériaux "non nobles". Son Igloo de Giap, réalisé en 1968, est construit à partir d'une armature de fer et de sacs plastiques remplis de terre, des tubes de néons lumineux formant des phrases, souvent des slogans ou citations politiques révélateurs de l'engagement de l'artiste (l'oeuvre doit son nom au général vietnamien, et figure populaire de la résistance du peuple face à l'armée Française pendant la bataille de Dien Bien Phu en 1954). Cette forme semi-sphérique a sa préférence et il en déclinera plusieurs versions à partir de divers matériaux (journaux, fruits et légumes...). Mario Merz est victime d'une crise cardiaque le 14 novembre 2003.

Claire Sécail

Transcription

Bernard Bonnin
On pense déjà à l'été au CAPC, le musée d'art contemporain de Bordeaux qui vient de mettre en place son exposition estivale, et c'est un peintre italien, Mario Merz qui occupe tout l'espace, Mario Merz qui est un des précurseurs de ce qu'on appelle l'Arte povera. Regardez.
(Musique)
Philippe Dumail
Mario Merz, un italien de 62 ans, peut être le pape de l'Arte povera, cet art de la mise en oeuvre de matériaux bruts. Avant de réaliser son premier igloo à l'aube des années 70, il a énoncé un langage nouveau.
(Musique)
Mario Merz
Moi, j'aime beaucoup les matériaux un peu forts comme, naturellement, le fer mais j'aime aussi les matériaux légers et fragiles, surtout quand les matériaux, on voit dedans. Alors la fragilité, ça veut dire aussi la transparence.
(Musique)
Mario Merz
L'igloo, ça veut dire la terre. L'igloo, ça veut dire la maison. L'igloo, ça veut dire la forme. L'igloo, ça veut dire le fruit. L'igloo, ça veut dire la cohésion de l'atome. L'igloo, ça veut dire le ciel. L'igloo, ça veut dire le bien-être. L'igloo, c'est toujours... Ce n'est pas seulement un symbole, c'est vraiment une géométrie organique. Alors tout est référable à la rondeur. Même Van Gogh a dit, une fois : « Peut-être le réel, la réalité est ronde ». Ça, j'aimais beaucoup cette phrase.
(Musique)