Mircea Eliade

30 novembre 1987
03m 13s
Réf. 00145

Notice

Résumé :

Portrait du philosophe roumain Mircea Eliade, depuis son enfance à Bucarest jusqu'à sa brillante carrière universitaire, en passant par ses voyages aux Indes.

Type de média :
Date de diffusion :
30 novembre 1987
Source :

Éclairage

Mircea Eliade est né à Bucarest (Roumanie) en 1907, et mort à Chicago (Etats-Unis) en 1986. Elève studieux et érudit, parlant plusieurs langues, il publie son premier roman Comment j'ai découvert la pierre philosophale  dès l'âge de 14 ans.

Mircea Eliade fait des études de philosophie à l'université de Bucarest ; c'est là qu'il se lie avec un penseur d'extrême-droite, Nicolae C. Ionescu et qu'il devient ami avec Emil Cioran et Eugène Ionesco. A partir de 1928, il séjourne trois ans à Calcutta en Inde, où il étudie le yoga, sur lequel portera sa thèse Le Yoga, immortalité et liberté. Rentré en Roumanie, il commence à publier des romans (Mitreyi. La Nuit bengali, 1933) et enseigne la philosophie indienne à l'Université de Bucarest. En 1940, Mircea Eliade exerce des fonctions politiques pour le compte de la dictature militaire de Ion Antonescu, à Londres puis au Portugal, où il rédige un opuscule à la gloire du dictateur Salazar. Après la guerre, Mircea Eliade s'installe à Paris, où il commence à travailler à son vaste Traité d'histoire des religions, qui paraît en 1949, la même année que Le Mythe de l'éternel retour. En 1956 paraît son ouvrage phare Le Sacré et le Profane, et en 1959 Mircea Eliade se voit confier la chaire d'histoire des religions à l'université de Chicago.

Membre du Grece (Groupement de Recherche et d'Etudes pour la Civilisation Européenne) dans les années 1970, proche de l'extrême-droite, Mircea Eliade reste cependant reconnu comme un grand spécialiste de l'histoire et de la philosophie des religions.

Aurélia Caton

Transcription

Journaliste
Mircea Eliade est né en Roumanie, à Bucarest, le 9 mars 1907. Tout jeune lycéen, il publie déjà de nombreux articles scientifiques et littéraires. Après une licence de philosophie, il part à 21 ans pour les Indes. Durant trois ans, Eliade étudie le sanskrit à Calcutta avec le Professeur Dasgupta. Et dans un Ashram himalayen, pratique le yoga avec Shivana Manda. De retour en Roumanie, il soutient son doctorat de philosophie et devient en 1933 l'Assistant Universitaire du grand philosophe Nae Ionesco. Les cours d'Eliade portent aussi bien sur la métaphysique d'Aristote que la philosophie indienne ou celle de Nicolas de Cusa. En 1940, Mircea Eliade quitte Bucarest pour Londres, puis Lisbonne et enfin Paris. Invité par Georges Dumézil, il va donner dès 1945 des cours à l'Ecole des Hautes Etudes. Il publiera ensuite Le Traité d'Histoire des Religions, Techniques du Yoga, Le Mythe de l'Eternel Retour. Eliade prend part aux rencontres d'Ascona, autour de Jung. Et accompagné de son épouse, Christinel, participe à de nombreux congrès qui le feront voyage de Tokyo à Uppsala et de Sydney à Mexico. Invité à l'Université de Chicago en 1957, il y devient directeur du Département d'Histoire des Religions. Docteur honoris causa d'une dizaine d'universités, membre de cinq académies, Mircea Eliade va accomplir son oeuvre par la direction de L'Encyclopédie des Religions, somme monumentale en 16 volumes rédigée par 1 500 chercheurs et universitaires. Mondialement reconnu, auteur d'une quarantaine d'ouvrages, traduit en 16 langues et d'une vingtaine de recueils de nouvelles ou de romans, Eliade renouvelle presque toutes les sciences de cette fin de siècle. De l'histoire des religions à l'anthropologie comme de l'épistémologie à la philosophie de la culture.
Mircea Eliade
La grande découverte a été, et ça c'est l'oeuvre de XXe siècle, la découverte de la cohérence de la noblesse de la logique interne de la structure métaphysique. Des cultures archaïques, des cultures soi-disant primitives. Il y a encore 50 ans, les grands savants anthropologues comme Frazer par exemple, considéraient les sociétés traditionnelles primitives comme des sociétés vraiment, sinon arriérées, infantiles. Tout ce qu'elles faisaient s'expliquait par la magie, par des superstitions.