Exposition Pedro Almodovar

12 avril 2006
02m 22s
Réf. 00346

Notice

Résumé :

La Cinémathèque de Paris consacre une exposition au cinéaste espagnol Pedro Almodovar, avec des photos extraites de ses films et des photos de famille, ses premiers écrits, des interviews du réalisateur sur ses inspirations, des objets lui appartenant, des tableaux, etc.

Type de média :
Date de diffusion :
12 avril 2006
Source :
Thèmes :

Éclairage

Décors, costumes et accessoires de ses films mais aussi objets et mobilier personnels, l'exposition Almodovar qui s'est tenue à la Cinémathèque française en 2006 recrée avec la complicité du cinéaste son imaginaire cinématographique et chromatique. Dominent, chez l'auteur de La Loi du désir (1986), le rouge et le rose, les téléphones et le travestissement.

Né en 1949 en Castille, Almodovar débute au cinéma en super-8 au milieu des années 70 et se forge une réputation dans le mouvement underground de la movida madrilène. Dans l'Espagne de l'après-Franco, il aborde les sujets auparavant tabous (drogue, adultère, perversions) dès son premier long métrage Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980). C'est dans Kika, un film aux thèmes similaires de 1993, qu'apparaît le mieux son attachement au pop art : les costumes en sont dessinés par Jean-Paul Gaultier avec des décors fauves assortis. Avec Tout sur ma mère (2000), Almodovar accumule les prix et entame une collaboration avec l'actrice Penelope Cruz qu'il poursuivra dans Volver (2006), prix d'interprétation féminine collectif au Festival de Cannes.

Charlotte Garson

Transcription

David Pujadas
La dernière réalisation de Pedro Almodovar. Il ne s'agit pas d'un film mais d'une exposition à la Cinémathèque, à Paris. Des objets, des photos, des tableaux qu'il a, lui-même, prêtés pour raconter sa vie et ses sources d'inspiration. Marie-Jo Jouan, Mathieu Dreujou.
Marie-Jo Jouan
Pudique et discret, difficile à croire. Pourtant, Pedro Almodovar, 57 ans, est ainsi dans la vie. Pour la première fois, il accepte de dévoiler la fleur de son secret, une parcelle de son intimité à travers un labyrinthe flamboyant de sons, d'images et d'objets personnels. Un univers éclaboussé de pourpre.
Pedro Almodovar
[Espagnol] Le rouge, c'est la couleur de la passion, du sang, du feu. La couleur des choses intenses et baroque. Cela va parfaitement bien à mes personnages.
Marie-Jo Jouan
Comme ces femmes au bord de la crise de nerfs. Leur origine se trouve peut-être dans cette valise de pensionnaire du petit enfant de la Mancha élevé chez les frères. Sa famille est son unique repère, des photos qui jalonnent son oeuvre, une mère aimante dont il a tout dit dans ses films, un père autoritaire, deux soeurs et un petit frère devenu son producteur. A 8 ans, il écrit déjà.
Matthieu Orléan
Tous les petits carnets qu'il a sont plutôt déjà des ébauches de fiction, de récits dans lesquels il se projetait. En tant qu'adolescent, il raconte qu'il était assez fermé et qu'il avait un imaginaire débordant qui l'entraînait à raconter des histoires invraisemblables.
Marie-Jo Jouan
Comme Franco a fermé la seule école de cinéma, il travaille pendant 12 ans à la compagnie de téléphone, une source d'inspiration et ce qui lui permet d'acheter sa première caméra Super8. La provoc avant tout. L'enfant de la movida affiche son homosexualité.
Pedro Almodovar
[Espagnol]
Marie-Jo Jouan
Paradoxe : seules les femmes l'inspirent. Les actrices devenues fétiches ponctuent une filmographie devenue culte. Un retour aux sources suivi d'une rencontre sur les bancs de la Cinémathèque. Un étudiant lui demande pourquoi les Français l'aiment autant. Il répond :
Pedro Almodovar
[Espagnol] Disons que je suis la faiblesse de la France et c'est bien agréable d'être la faiblesse de quelqu'un.
Marie-Jo Jouan
C'est pour cet amour que Pedro Almodovar a consenti à livrer sa propre chambre madrilène. Sur son lit iconoclaste, le reflet de ses obsessions : l'amour charnel et la mort pour clore ce parcours intime.