Voyage du président Mendès France en Tunisie

05 août 1954
52s
Réf. 00206

Notice

Résumé :

Le 31 juillet 1954, Pierre Mendès France effectue une visite éclair à Tunis en tant que président du Conseil, dans le cadre de l'annonce de l'autonomie interne de l'Etat tunisien.

Date de diffusion :
05 août 1954
Date d'événement :
31 juillet 1954
Lieux :

Éclairage

Durant l'été 1954, Pierre Mendès France, président du Conseil, juge que dans le cadre d'une politique de décolonisation raisonnée, il faut accélérer le processus de co-souveraineté voulu par les Tunisiens. Respectant son adage, "Gouverner c'est choisir", le 31 juillet 1954, lors d'une véritable opération "coup de poing", il se rend à Tunis pour y annoncer "l'autonomie interne de l'État tunisien" par le transfert de "l'exercice interne de la souveraineté", la France gardant la gestion des Affaires étrangères et de l'Intérieur.

Le "discours de Carthage", acte décisif dans l'histoire de la décolonisation, surprend l'opinion, la classe politique et les Tunisiens eux-mêmes. Le 10 août, l'Assemblée suit Mendès France en votant massivement en faveur de l'autonomie. Cet événement ouvre sur une période de négociations au terme desquelles la Tunisie obtient son indépendance, le 20 mars 1956.

Dans le reportage des Actualités françaises, le commentaire s'attache moins à informer sur la portée décolonisatrice des choix opérés par le président du Conseil qu'à souligner qu'"il va de soi" que "la France tutélaire" conserve "la haute main" sur certaines prérogatives de l'exécutif tunisien (sécurité intérieure et politique étrangère).

Philippe Tétart

Transcription

Commentateur
L'acuité du problème tunisien a conduit le président Mendès France, accompagné de M. Christian Fouchet et du maréchal Juin, à faire à Tunis un voyage éclair pour définir devant son altesse le Bey la politique qu'entend suivre la France en Tunisie. C'est l'autonomie interne que le chef du gouvernement a apportée au souverain. La Tunisie, dans ce cadre nouveau auquel elle aspirait hier, pourra donc se régir intérieurement selon un système politique de gouvernement et d'assemblée. Il va de soi que les intérêts et la présence françaises seront sauvegardés et que le France tutélaire conservera la haute main sur la sécurité publique et les rapports avec l'étranger. C'est une page nouvelle dans l'histoire tunisienne que le président Mendès France vient de tourner.