Inauguration de la statue de Notre-Dame-de-la-Mer à Capbreton [Muet]

1946
01m 10s
Réf. 00043

Notice

Résumé :

Document consacré à l'inauguration en 1946 de la statue Notre-Dame-de-la-Mer à Capbreton, en présence de monseigneur Mathieu. Une foule s'était réunie à cette occasion sur les quais de la ville.

Date de diffusion :
1946

Éclairage

Capbreton, comme la plupart des ports, possède, selon la tradition, une Vierge des marins mais la cérémonie du 24 mai 1946 revêt une importance particulière car elle constitue l'épilogue d'une longue histoire.

En 1875, le chanoine Jean-Baptiste Gabarra, curé du lieu, trouve trace, dans les Archives, d'une "Confrérie de Notre Dame de Pitié, fondée au grand autel de l'église de Capbreton en l'année 1492 au mois de septembre". Il fait rapidement le rapprochement avec une statue polychrome, remisée au presbytère lors des travaux réalisés à l'église en 1864.

Miraculeusement épargnée par la mise à sac de l'édifice en 1570 par les Huguenots, demeurée intacte après l'épisode de la Terreur, elle représente Marie, joignant les mains, "qui contemple avec une indicible tristesse le corps de son Fils étendu mort sur ses genoux", selon les notes de l'abbé. Ce dernier précise par ailleurs que les spécialistes datent cette pièce remarquable du XVe siècle.

Une association est donc reconstituée et, le 21 novembre 1875, la statue est logée dans une niche du refuge du canot de sauvetage, face à la mer, au cours d'une première cérémonie qui rassemble toute la population. Elle y rappelle sa vocation tutélaire pour les pêcheurs jusqu'en 1929 où la démolition du bâtiment qui l'abrite exige à nouveau son déplacement. On ne peut que constater les outrages du temps : privée d'entretien, la Vierge a beaucoup souffert des intempéries.

Depuis le 25 janvier 1913, elle est cependant classée objet historique bien avant qu'un sculpteur parisien, Raymond de Broutelles, parent de l'écrivain Rosny, et un artiste local, Jules Gélibert, ne la restaurent. Elle est alors installée dans le porche de l'église mais doit attendre 1992 pour subir les interventions nécessaires à sa conservation. À son retour, elle trouve sa place définitive, le 13 avril 1995, pour la fête de Pâques, dans un renfoncement d'une porte dite des cagots, sous bonne protection électronique.

Mais depuis 1937, la précieuse statue n'est plus seule à veiller sur le sort des Capbretonais. Monseigneur Mathieu, camarade de guerre du maire, le docteur Junqua, fait ériger, à la plage de la Savane, une Vierge en céramique reposant sur un socle en forme de coquille. L'inauguration a lieu le 27 juin de la même année lors d'une grande cérémonie qui rassemble à nouveau toute la flottille et les paroissiens du port landais. Mais cette Vierge au coquillage est détruite pendant la guerre par les Allemands, justifiant son remplacement.

Ainsi, pour la troisième fois en moins d'un siècle, une grande fête est organisée le 24 mai 1946, dans la grande tradition des fêtes de la mer qui ont lieu chaque année sur toute la côte, pour saluer l'installation d'une troisième statue, plus sobre mais plus imposante, réalisée par un sculpteur d'Ondres, Lucien Danglade. Fixée sur un socle élevé reposant sur un blockhaus, elle symbolise aussi la victoire, au lendemain du second conflit mondial.

Une tempête la renverse durant l'hiver 1951-1952. On la déplace alors, sur les conseils d'un pêcheur, et elle est installée sur la rive nord du chenal justifiant le nouveau toponyme du quartier Notre-Dame.

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

(Silence)