"Canal ha", la télé locale d'Hagetmau
Notice
Canal ha, la télévision locale d'Hagetmau réalise un journal d'information hebdomadaire qui touche environ 1000 foyers par satellite. L'occasion de découvrir les coulisses du journal ainsi que la façon de travailler des journalistes de Canal ha.
Éclairage
Au cœur de la Chalosse, Hagetmau est une commune riche de son histoire comme du dynamisme de ceux qui cherchent à la valoriser. De fait, on y prend soin de l'héritage tout en se préoccupant du présent, du quotidien.
C'est bien là, en effet, que saint Girons connaît le martyre au début du Ve siècle, et que Charlemagne, revenant d'Espagne en 778, fonde une abbaye pour y abriter ses reliques. C'est là que se développe ensuite, autour d'un château des Gramont, une petite ville qui subit les dégâts des troupes de Montgomery, en 1569 : l'abbaye est détruite, à l'exception de la crypte de saint Girons, datée du XIe siècle, dont les chapiteaux décorés constituent l'un des fleurons de l'art roman dans les Landes (1). La cité s'active ensuite pendant quatre siècles autour de différents pôles (extraction de l'huile de lin, tissage, tanneries, marchés) mais c'est surtout à partir des années 1920 que se développe l'industrie du meuble, symbolisée aujourd'hui par la chaise installée au beau milieu d'un rond-point de la zone industrielle.
Quatorze ans après le passage, à Hagetmau, de FR 3 Radio Aquitaine qui avait enregistré, pendant une semaine, une émission intitulée Écoutez Hagetmau parler ! (2), le monde des médias investit pour longtemps les lieux avec la création d'une antenne de télévision locale. Initiative originale, qui a prouvé son utilité puisque, depuis 1994, Canal HA ! assume toujours son rôle de télévision de proximité (3).
Le reportage de Patrick Pannier, de France 3 Aquitaine, daté de décembre 1997, le rend bien : les temps sont propices à ce genre d'initiative. La fin du XXe siècle approche et déjà les techniques du XXIe permettent le déploiement d'antennes locales (4). La France découvre l'utilisation massive du téléphone portable et le « web », dont on parle avec un certain respect, empreint de fierté, commence à ouvrir des horizons illimités. Signe des temps, c'est bien le 1er février de cette même année que France Télécom cesse la radiotélégraphie Morse sur la fréquence marine de 500 kHz ; c'est en 1997 aussi que s'opère la commercialisation du DVD, vidéodisque numérique appelé à remplacer le format VHS (4) des magnétoscopes analogiques.
Le petit bourg se retrouve donc au cœur de la « sphère monde » et utilise le réseau universel, les « bouquets satellites », pour renvoyer sa propre image. En cette année de la création du Mouv', la chaîne jeune du groupe Radio France, ce sont bien des jeunes qui assurent, à Hagetmau, la diffusion de l'information locale. Pour cette génération qui va connaître les bouleversements de la mondialisation, c'est en effet encore « la petite patrie » qui prime ; pour l'essentiel, le quotidien, l'urgence aussi. On admet que « l'universel, c'est le local moins les murs » (5), mais c'est quand-même à l'intérieur des murs que se joue ici la partie si l'on veut créer une interface entre « chaque Hagetmautien » et son voisin ; si l'on veut donner la parole à tous.
Ha ! s'entend donc comme une exclamation, un défi, avant d'être compris comme les deux premières lettres de Hagetmau, la cité du « hêtre », hai en gascon (du latin fagus)...
(1) Ils se divisent en trois groupes : des décors de feuillage (type corinthien), un bestiaire et des personnages.
L'ensemble de la crypte est surmonté d'une voûte à croisée d'ogives constituant un lieu harmonieux et apaisant pour le pèlerin cheminant sur la voie de Vézelay vers la Galice.
(2) Voir sur le site Empreintes landaises le document intitulé « Hagetmau », un documentaire d'octobre 1980.
(3) https://www.google.fr/#q=canal+HA
(4) Video Home System, les anciennes « cassettes video ».