Abbaye de Sorde
Notice
L'Abbaye de Sorde dans les Landes, où vit Augusta Arrieu Merlou, renferme des ruines galo-romaines et des thermes privés: caldarium, tépidarium (saunas) et frigidarium (piscine d'eau froide). Cette découverte permet aujourd'hui à Augusta de faire des visites de l'Abbaye, des ruines et des mosaïques d'époque. Reportage dans l'abbaye de Sorde.
Éclairage
Augusta Arrieu Merlou avait un nom prédestiné : du gascon arriu merlós, « ruisseau marneux », son patronyme la rattache, en effet, à ces paysages où coule le gave d'Oloron qui baigne Sorde et sa puissante abbaye.
Situé sur un point stratégique, sur la voie romaine reliant Bordeaux à Saragosse, près de l'embranchement vers Lescar, Sorde devient donc logiquement un centre important à l'époque romaine. En témoignent l'odonymie qui fournit les lieux-dits "Barat de By", altération du gascon Barat de via, "fossé longeant une voie", et un "Chemin de Charlemagne", mais aussi et surtout les substructions de l'imposante villa située sous et devant la maison des abbés. Une villa ou résidence d'une famille puissante qui offre tous les éléments de confort et une décoration raffinée dont subsistent aujourd'hui les panneaux de mosaïques de l'école d'Aquitaine, caractérisées par des rinceaux de vigne et des décors végétaux, à l'instar de celles qui furent découvertes à Sarbazan et que l'on peut admirer à l'abbaye d'Arthous, à quelques kilomètres de là (1).
Après des siècles d'abandon, le renouveau de Sorde s'opère, au Xe siècle, avec la construction, en 960, de l'abbaye qui a fourni l'un des rares cartulaires landais. La cité médiévale, située sur la via turonensis (2), évolue ensuite avec la fondation d'une "bastide" en 1290. C'est l'apogée, avant la période noire que constituent successivement les ravages des protestants du prince d'Orange en 1523, puis les destructions dues aux troupes de Montgomery en 1570 puis celles du baron de Mortemart et du baron d'Arros. En 1616, le sort s'acharne sur la petite ville qui est alors saccagée par le duc de la Force.
De quoi expliquer l'état de délabrement de ces bâtiments partiellement classés Monument historique dès 1909 (3).
(1) Balmelle (Catherine), "Les demeures aristocratiques d'Aquitaine : société et culture de l'Antiquité tardive dans le sud-ouest de la Gaule", Collection Mémoires, Bordeaux, 2001, 497 pages.
(2) Itinéraire menant vers Saint-Jacques-de-Compostelle partant de Tours.
(3) L'ancienne abbaye (site du couvent) est site naturel classé par arrêté ministériel du 22 octobre 1942. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998, au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.