François Mitterrand à l'école de l'informatique
22 novembre 1983
02m 07s
Réf. 00147
Notice
Résumé :
François Mitterrand clôt un colloque organisé par le ministère de l'Éducation nationale les 21 et 22 novembre 1983 sur les rapports entre informatique et enseignement. S'il n'annonce pas encore le plan "Informatique pour tous" (janvier 1985), il fait part de sa conviction que la formation à l'informatique est capitale pour l'avenir de la France.
Type de média :
Date de diffusion :
22 novembre 1983
Personnalité(s) :
Éclairage
« Oui, tout commence à l’école », conclut François Mitterrand dans ce fameux discours, prononcé au terme d’un colloque consacré aux relations entre informatique et enseignement, organisé par le ministère de l’Éducation nationale les 21 et 22 novembre 1983 à Paris, à l’École Polytechnique. Donnant un large extrait de cette intervention, le journal d’Antenne 2 reflète bien l’importance de l’informatique dans le discours et l’action du Président en ces premières années du septennat.
À ceux qui s’inquiètent de son impact sur la liberté des citoyens, sur le chômage, sur la souveraineté de l’État, François Mitterrand répond sans cesse que l’informatique est une fatalité, mais, plus encore, une raison d’espérer. Elle peut être un outil de transformation sociale et économique, à condition que les Français se l’approprient, pour en être les maîtres et non les esclaves. Avant même que l’économiste Robert Solow ne formule son fameux paradoxe à propos des ordinateurs visibles partout, sauf dans les statistiques de productivité, le Président s’inquiète en outre du possible sous-emploi des machines. Pour toutes ces raisons, la formation est capitale et donc « oui, tout commence à l’école ».
Persuadé comme les membres de l’association Enseignement Public et Informatique, partenaire du colloque, que l’informatique constitue non seulement un nouvel objet de savoir, mais une nouvelle manière d’apprendre, François Mitterrand a repris et amplifié les programmes de formation des enseignants et d’équipement des établissements, interrompus les années précédentes pour raison budgétaire. Initiative plus originale, mais forcément marginale : des étudiants des grandes écoles s’engagent, avec l’appui du centre mondial Informatique et Ressource humaine fondé en 1981 par Jean-Jacques Servan-Schreiber, à former à l’informatique des chômeurs ou des appelés du contingent. Le gouvernement appuie par ailleurs la filière électronique et tente de relancer une production nationale d’ordinateurs.
Mais l’effort le plus important reste à venir. Début 1985, un grand plan « Informatique pour tous » se donnera pour objectif la formation massive des enseignants et l’équipement rapide de l’ensemble des écoles, collèges et lycées de France, avec 120 000 ordinateurs produits par des industriels français, accessibles à tous les citoyens en dehors des heures de classe.
À ceux qui s’inquiètent de son impact sur la liberté des citoyens, sur le chômage, sur la souveraineté de l’État, François Mitterrand répond sans cesse que l’informatique est une fatalité, mais, plus encore, une raison d’espérer. Elle peut être un outil de transformation sociale et économique, à condition que les Français se l’approprient, pour en être les maîtres et non les esclaves. Avant même que l’économiste Robert Solow ne formule son fameux paradoxe à propos des ordinateurs visibles partout, sauf dans les statistiques de productivité, le Président s’inquiète en outre du possible sous-emploi des machines. Pour toutes ces raisons, la formation est capitale et donc « oui, tout commence à l’école ».
Persuadé comme les membres de l’association Enseignement Public et Informatique, partenaire du colloque, que l’informatique constitue non seulement un nouvel objet de savoir, mais une nouvelle manière d’apprendre, François Mitterrand a repris et amplifié les programmes de formation des enseignants et d’équipement des établissements, interrompus les années précédentes pour raison budgétaire. Initiative plus originale, mais forcément marginale : des étudiants des grandes écoles s’engagent, avec l’appui du centre mondial Informatique et Ressource humaine fondé en 1981 par Jean-Jacques Servan-Schreiber, à former à l’informatique des chômeurs ou des appelés du contingent. Le gouvernement appuie par ailleurs la filière électronique et tente de relancer une production nationale d’ordinateurs.
Mais l’effort le plus important reste à venir. Début 1985, un grand plan « Informatique pour tous » se donnera pour objectif la formation massive des enseignants et l’équipement rapide de l’ensemble des écoles, collèges et lycées de France, avec 120 000 ordinateurs produits par des industriels français, accessibles à tous les citoyens en dehors des heures de classe.
Léonard Laborie
Transcription
Christine Ockrent
La grande aventure de demain commence à l’école. Il s’agit de l’informatique qui représente pour notre société le défi et la chance d’une transformation culturelle et économique indispensable. Sur ce thème s’est tenu depuis hier à Paris un colloque qui a fait le point des rapports entre l’informatique et l’enseignement. Le chef de l’État s’y est rendu aujourd’hui, Bernard Pradinaud.Inconnu
Que dis-tu ?Ordinateur
Bienvenue.Inconnu
À qui ?Ordinateur
Monsieur le Président.Bernard Pradinaud
L’un des objectifs de Monsieur Mitterrand, il le répète souvent, est d’améliorer la formation, donc de moderniser l’enseignement. L’informatique doit être cet outil de modernisation et occuper une grande place dans notre stratégie industrielle. Il faut combler notre retard sur les Américains et les Japonais, dit le chef de l’État, qui ajoute : L’informatique à l’école est la clé de notre avenir, c’est la naissance d’une nouvelle culture, il faut gagner ce pari.(Bruit)