Témoin d'un lancement d'Ariane échoué, Mitterrand solidaire et convaincu du futur de l'Europe spatiale
15 septembre 1985
01m 24s
Réf. 00190
Notice
Résumé :
Le 15 septembre 1985, le président de la République François Mitterrand s’exprime au sujet du lancement échoué de la fusée Ariane auquel il a assisté trois jours plus tôt. Si les circonstances dramatisent le propos, elles ne privent pas le chef de l’État, au contraire, de rappeler l’importance de ce programme phare de l’Europe spatiale, largement porté par la France.
Type de média :
Date de diffusion :
15 septembre 1985
Personnalité(s) :
Éclairage
L’air est grave, le ton solennel et le message solidaire. De retour à Paris après un déplacement en Guyane et en Polynésie, le président de la République François Mitterrand s’exprime au sujet de l’échec du lancement de la fusée Ariane, auquel il a assisté trois jours plus tôt, le 12 septembre 1985. Venu célébrer un succès, entouré de nombreuses personnalités, dont les ministres de la Recherche, de la Défense et des Affaires étrangères, il doit témoigner d’un échec. Mais ce dernier ne doit pas remettre en cause l’ambition spatiale française et européenne.
Après la création de l’agence spatiale française, le CNES, et l’Algérie - d’où avaient eu lieu les premiers tirs - étant devenue indépendante, Paris avait décidé en 1964 de faire de la Guyane sa base spatiale. Après la déconvenue du programme Europa, la création de l’Agence spatiale européenne en 1975 marqua un rebond de la coopération spatiale européenne, suivi du premier lancement de la fusée Ariane en 1979, et de la formation de l’entreprise Arianespace en 1980. Le Centre spatial guyanais installé à Kourou devint progressivement « Port spatial de l’Europe ». Les Européens pouvaient désormais se passer des Américains pour accéder à l’espace et y placer des satellites – les siens ou ceux originaires de pays tiers.
En 1985 toutefois, l’échec du lancement d’Ariane, le troisième en quinze tirs, sème le doute. Beaucoup de travail, de temps et d’argent sont partis en fumée. Personne à bord heureusement, mais outre les deux satellites embarqués, c’est un peu de la crédibilité de l’Europe qui a été perdue. Pour s’imposer sur le marché mondial de la mise en orbite des satellites, la plus grande fiabilité est requise. Dans les semaines qui suivent, on cherche à comprendre la cause du problème qui a fait dévier la fusée de sa trajectoire et nécessité la destruction de l’engin en vol. On renforce la sécurité des installations pour parer au sabotage. Le programme des tirs suivants est retardé davantage que le Président ne l’annonçait. Mais la volonté des Européens, à commencer par celle de François Mitterrand lui-même, restera suffisamment ferme, et les lancements probants, pour que bientôt, en 1987, la décision d’approfondir la coopération soit prise, à travers le développement de la cinquième génération d’Ariane, capable d’emporter de plus lourdes charges, notamment Hermès, la future navette européenne pour vol habités.
Après la création de l’agence spatiale française, le CNES, et l’Algérie - d’où avaient eu lieu les premiers tirs - étant devenue indépendante, Paris avait décidé en 1964 de faire de la Guyane sa base spatiale. Après la déconvenue du programme Europa, la création de l’Agence spatiale européenne en 1975 marqua un rebond de la coopération spatiale européenne, suivi du premier lancement de la fusée Ariane en 1979, et de la formation de l’entreprise Arianespace en 1980. Le Centre spatial guyanais installé à Kourou devint progressivement « Port spatial de l’Europe ». Les Européens pouvaient désormais se passer des Américains pour accéder à l’espace et y placer des satellites – les siens ou ceux originaires de pays tiers.
En 1985 toutefois, l’échec du lancement d’Ariane, le troisième en quinze tirs, sème le doute. Beaucoup de travail, de temps et d’argent sont partis en fumée. Personne à bord heureusement, mais outre les deux satellites embarqués, c’est un peu de la crédibilité de l’Europe qui a été perdue. Pour s’imposer sur le marché mondial de la mise en orbite des satellites, la plus grande fiabilité est requise. Dans les semaines qui suivent, on cherche à comprendre la cause du problème qui a fait dévier la fusée de sa trajectoire et nécessité la destruction de l’engin en vol. On renforce la sécurité des installations pour parer au sabotage. Le programme des tirs suivants est retardé davantage que le Président ne l’annonçait. Mais la volonté des Européens, à commencer par celle de François Mitterrand lui-même, restera suffisamment ferme, et les lancements probants, pour que bientôt, en 1987, la décision d’approfondir la coopération soit prise, à travers le développement de la cinquième génération d’Ariane, capable d’emporter de plus lourdes charges, notamment Hermès, la future navette européenne pour vol habités.
Léonard Laborie