Championnat de France de Labour dans la Nièvre
13 septembre 1987
06m 54s
Réf. 00302
Notice
Résumé :
Le président François Mitterrand donne le coup d'envoi du 34e championnat de France de labour, qui se tient en cette année 1987 dans la Nièvre, à Cosne-sur-Loire. Ce championnat est organisé depuis 1954 par le syndicat des jeunes agriculteurs (CNJA).
Date de diffusion :
13 septembre 1987
Source :
FR3
(Collection:
D'un soleil à l'autre
)
Personnalité(s) :
Éclairage
En prenant part à l'organisation de ce championnat de France de labour, le président de la République entend marquer sa considération pour le monde agricole, qu'il préférait aborder sur le terrain. Pendant ses quatorze années de présidence, en effet, François Mitterrand est l'un des rares présidents de la République à n'avoir jamais honoré le Salon de l'agriculture de sa présence. Sa dernière visite au célèbre salon de la Porte de Versailles, auquel il préférait la visite des exploitations lors de déplacements en province, remonte en effet à l'édition 1981, pendant la campagne présidentielle.
Ce n'est pas, pourtant, le signe d'un désintérêt de François Mitterrand pour les questions agricoles. Élu d'un département rural, la Nièvre, il est un connaisseur de l'agriculture et de la ruralité. Face à un président sortant qui fait de l'expansion de l'agriculture et de la hausse de la productivité une priorité, Mitterrand choisira, pendant la campagne présidentielle de 1981, de mettre davantage l'accent sur le sort des hommes, arguant que si l'agriculture française se porte bien, elle laisse dépérir ses agriculteurs.
Élu à la présidence de la République, il nomme Édith Cresson au ministère de l'Agriculture, première femme titulaire du poste. Considérant cette nomination comme une provocation, le président de la FNSEA, François Guillaume, livre à la ministre une bataille quotidienne qui ne lui épargne ni les injures sexistes ni les menaces physiques. Les agriculteurs français craignent particulièrement les conséquences sur la politique agricole commune (PAC) de l'entrée conjointe de l'Espagne et du Portugal dans la Communauté européenne, prévue pour 1986 et à laquelle le président Mitterrand est évidemment favorable.
Pourtant, c'est précisément au gré des négociations pour la réforme de la PAC, notamment en marquant sa préférence pour des quotas par filières plutôt que des quotas individuels, ou plus tard en faisant de la PAC un rempart aux exigences de libéralisation des Américains dans le cadre du GATT, que François Mitterrand parviendra à gagner la confiance des agriculteurs.
Ce n'est pas, pourtant, le signe d'un désintérêt de François Mitterrand pour les questions agricoles. Élu d'un département rural, la Nièvre, il est un connaisseur de l'agriculture et de la ruralité. Face à un président sortant qui fait de l'expansion de l'agriculture et de la hausse de la productivité une priorité, Mitterrand choisira, pendant la campagne présidentielle de 1981, de mettre davantage l'accent sur le sort des hommes, arguant que si l'agriculture française se porte bien, elle laisse dépérir ses agriculteurs.
Élu à la présidence de la République, il nomme Édith Cresson au ministère de l'Agriculture, première femme titulaire du poste. Considérant cette nomination comme une provocation, le président de la FNSEA, François Guillaume, livre à la ministre une bataille quotidienne qui ne lui épargne ni les injures sexistes ni les menaces physiques. Les agriculteurs français craignent particulièrement les conséquences sur la politique agricole commune (PAC) de l'entrée conjointe de l'Espagne et du Portugal dans la Communauté européenne, prévue pour 1986 et à laquelle le président Mitterrand est évidemment favorable.
Pourtant, c'est précisément au gré des négociations pour la réforme de la PAC, notamment en marquant sa préférence pour des quotas par filières plutôt que des quotas individuels, ou plus tard en faisant de la PAC un rempart aux exigences de libéralisation des Américains dans le cadre du GATT, que François Mitterrand parviendra à gagner la confiance des agriculteurs.
Vincent Duchaussoy
Transcription
Présentateur
Et tout à l'heure, François Mitterrand retrouvera un de ses amis, Pierre Bérégovoy, ce sera à l'heure du déjeuner, Pierre Bérégovoy, député-maire de Nevers. 22 concurrents issus de 10 000 candidats ayant pris part aux épreuves de sélection se disputent donc les deux coupes. Nous avons vu dans le petit reportage de Jean-Marc Huguenin qu'il y avait la finale du concours de championnat de labour à plat, et puis la finale du concours de championnat de labour en planche. Alors la durée de l'épreuve ne peut excéder 2 heures 30 pour le labour en planche, et 2 heures 15 pour le labour à plat. Les critères de jugement étant la régularité, l'uniformité, la conformité ou encore la propreté. Henri Jouve, je crois que le départ va être donné, on va voir la fusée s'élancer, partir. Quelle est la signification de ce concours ? Est-ce que pour vous c'est le summum de la précision, de la technologie, ou bien pour vous, CNJA, puisque vous êtes secrétaire général du CNJA, c'est au contraire une façon de rassembler les agriculteurs, de chercher l'unité, l'harmonie du CNJA ?Henri Jouve
Et bien écoutez, je crois qu'il faut voir dans cette 34e finale un symbole. Le symbole de la récompense du travail bien fait. C'est vrai qu'il y a eu un nombre impressionnant de finales cantonales, départementales, régionales, et s'affrontent aujourd'hui les 22 meilleurs concurrents. C'est également pour notre structure, pour le Centre national des jeunes agriculteurs, l'occasion de prouver sa capacité à organiser une manifestation importante, et également à faire valoir nos idées...Présentateur
Nous allons écouter Michel Teyssedou, qui accueille le Président, déclare au président de la République.Michel Teyssedou
(...) à ceux des dirigeants d'Elf-Aquitaine et ceux du CNJA que je représente ici, bien sûr, vous les honorez et vous nous honorez. C'est pourquoi, Monsieur le Président, en leur nom, je veux vous remercier très sincèrement et très vivement d'avoir bien voulu accepter de donner le départ de cette 34e finale. Ah, marche pas ?François Mitterrand
On peut le faire marcher, là ?Michel Teyssedou
C'est bon là ? Ah, je recommence. Monsieur le Président, vous venez de saluer les 22 meilleurs laboureurs de France. Ce soir bien sûr, ils seront deux, dans chaque catégorie, à être le Champion de France de cette catégorie. Mais votre présence ici, Monsieur le Président, honore bien sûr ces laboureurs, d'abord eux-même, mais aussi les dirigeants de la société Elf-Aquitaine et les dirigeants du CNJA, et toute l'organisation des jeunes agriculteurs. Monsieur le Président, en ayant accepté de donner le départ de cette 34e compétition, ce 34e Championnat de France de labour, sachez que vous, par votre présence, témoignez de l'intérêt que vous portez à l'ensemble de la jeunesse agricole et rurale de ce pays. Alors au nom de tous les jeunes agriculteurs de ce pays, soyez-en très vivement et très sincèrement remercié.(Bruit)
François Mitterrand
Monsieur le Président, il y a quelque temps, j'étais chez vous, dans le Cantal, bien que vous soyez, vous aussi, d'un peu partout, puisque vous présidez l'activité des jeunes agriculteurs de France. Et voici que vous êtes, comment dirais-je, un peu chez nous, car je reviens toujours dans la Nièvre avec un grand plaisir. J'y retrouve mes amis, et bien au-delà de mes amis personnels, ce peuple nivernais dont je connais les qualités. J'ai donc tenu à répondre à votre invitation. Ce Championnat de France, ces Championnats de France, ont une signification symbolique qui dépasse la belle justification d'hommes au travail, et qui montrent leur qualité. Cette force symbolique tient au métier du paysan, de l'agriculteur. Et est-il un plus fort symbole que celui du laboureur ? Sans doute est-il beaucoup d'autres spécialités, beaucoup d'autres métiers dans l'agriculture, l'agriculture est très diverse, et l'on pourrait sur chacun de ces métiers, je pense en particulier aux éleveurs, aux éleveurs nivernais, le laboureur reste encore aujourd'hui, et je l'espère, pour longtemps, celui qui marque le geste à travers toute l'histoire de l'humanité, ou du moins depuis que l'humanité a commencé de maîtriser ces techniques et de maîtriser son destin, le laboureur, c'est celui que nous venons célébrer aujourd'hui pour dire tous nos voeux à l'agriculture française. Ce n'est pas le moment, ni de faire des discours, il faut commencer le concours, ni de se lancer dans des considérations générales. Mais nous en parlerons, puisque nous aurons la durée du repas, et que d'autre part, nous allons visiter l'exposition si vaste et si bien organisée que nous apercevons d'ici. Alors, messieurs les champions, vous qui allez concourir, qui avez déjà passé tous les éliminatoires, qui êtes là pour la finale, à qui faire des voeux ? Aucun d'entre eux en particulier, je crois que la formule consacrée c'est : "Que le meilleur gagne". Mais même celui qui ne sera pas consacré le meilleur sera l'un des tous meilleurs de France. Je vous assure que c'est une noble fonction, et je la souhaite à beaucoup d'autres, dans tous les milieux, et dans toutes les professions. Bon courage ! Et bon travail ! Et merci pour votre accueil, et bonne chance à l'agriculture française !(Bruit)