Manifestation d'étudiants contre le projet de réforme de l'enseignement

28 mai 1986
02m 10s
Réf. 00166

Notice

Résumé :

Au printemps 1986, un groupe d'étude et de réflexion sur l'université publie un rapport aboutissant à une proposition de loi. Les étudiants se mobilisent immédiatement contre cette réforme de l'enseignement et manifestent, notamment à Brest.

Date de diffusion :
28 mai 1986
Source :
FR3 (Collection: Rennes soir )
Lieux :

Éclairage

En 1986, le mouvement étudiant s'agite contre le projet de réforme de l'enseignement supérieur dit "projet de loi Devaquet" qui est accusé de libéralisme, bien qu'il apparaisse actuellement plutôt modéré : il réaffirme le caractère national des diplômes, plafonne les droits d'inscription, permet les réorientations en cours de cycle.

Le 13 novembre, la mobilisation étudiante se forme à l'université de Paris-Villetaneuse et gagne en quelques jours de nombreuses universités de Paris et en région. Dans chaque université, des AG se réunissent, des coordinations le plus souvent apolitiques se forment et échappent à l'UNEF-ID, qui a retrouvé les coudées franches avec le changement de majorité de mars 1986. Les manifestations se multiplient et au rythme des slogans "Devaquet au piquet", les étudiants demandent le retrait du projet. Les défilés sont impressionnants : le 4 décembre, 500 000 étudiants marchent dans Paris. Les affrontements avec les CRS ou avec les commandos de l'UNI sont parfois durs à Paris, à Nantes et à Rennes. Il faut la mort tragique d'un étudiant, Malek Oussékine, le 6 décembre 1986 pour faire reculer le gouvernement. Le projet Devaquet est retiré le 9 décembre. Le 10 décembre la coordination nationale est dissoute après une dernière manifestation en l'honneur de l'étudiant décédé.

Pendant 8 ans, les gouvernements successifs se montreront prudents devant toute volonté de réforme de l'enseignement supérieur. C'est le Contrat d'Insertion Professionnel d'Edouard Balladur qui mettra à nouveau les étudiants dans la rue en 1994.

Martine Cocaud

Transcription

(Silence)
Organisateur
A Paris, le mininum qui était demandé, c'était 400 000. Je pense qu'on sera beaucoup plus, au moins 600 000. Il faut savoir qu'à l'heure actuelle, il n'y a que 1 million de gens, étudiants et l'on constate que le mouvement lycéen s'est raccroché aux étudiants et ça, c'est très très bien.