L'aménagement du territoire et le développement économique à Angers

13 juillet 1994
01m 46s
Réf. 00177

Notice

Résumé :

La mairie d'Angers poursuit sa politique d'aménagement du territoire et de création d'emploi. Elle propose aux entreprises des conditions avantageuses d'implantation. Exemple de l'entreprise Packard Bell qui va bénéficier de cette opération.

Date de diffusion :
13 juillet 1994
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )

Éclairage

Le monde de l'industrie informatique est en constante évolution à cause des évolutions techniques et des restructurations d'entreprise. En outre, pour la fabrication, il s'agit pour l'entreprise de produire au moindre coût. On a ici un exemple de cette logique de rentabilité au détriment des emplois et des aides directes ou indirectes fournies par les collectivités locales, ici la ville d'Angers.

L'usine Bull avait été attirée à Angers pour fabriquer des micro-ordinateurs grâce à des exonérations et des aides diverses fournies par la ville. Bull a fermé à l'été 1993. En dix ans elle a perdu 1 600 emplois. La ville d'Angers la rachète alors à hauteur de 35 millions de francs (un peu plus de 5,3 millions d'euros). Depuis juin 1993, les conditions de l'implantation d'une nouvelle entreprise sont âprement négociées. Packard Bell accepte de venir s'installer dans des conditions qui font qu'elle n'a rien à débourser pour s'installer ; la ville d'Angers a pris à sa charge les travaux de réaménagement. Packard Bell a ainsi une usine clé en main et une prime de l'Etat de 10 millions de francs (environ 1,5 millions euros).

Certes, 400 emplois sont créés mais le remboursement doit se faire sur 13 ans. Et surtout pendant six ans, la ville ne reçoit pas de taxe professionnelle, élément important pour son budget et donc pour les Angevins. Jamais la ville ne fut totalement remboursée puisque en février 2005, le groupe NEC qui fabrique entre autres la marque Packard Bell décide de délocaliser complétement sa fabrication de micro-ordinateurs Packard Bell à l'étranger (80% en République tchèque et 20% en Chine).

Jacqueline Sainclivier

Transcription

Commentateur
Il reste bien quelques traces discrètes de l'ancien propriétaire mais tout cela aura bientôt disparu, cette usine qu'occupait Bull jusqu'en 93, la ville d'Angers l'a racheté au début d'année 35 millions de francs, elle se charge de l'aménager à ses frais pour la mettre à disposition dans quelques semaines de Packard Bell, spécialiste du micro-ordinateur grand public. Les visites de chantier se multiplient, on y parle technique, on y parle surtout gros sous. Les Américains voulaient des locaux tout de suite pour débuter la production avant septembre. Ils voulaient un prix compétitif, les voilà servis et à quelles conditions ? Mais pour nous, la condition déterminante, ça été de pouvoir obtenir ce bâtiment en crédit bail, clé en mains.
Michel Fromont
C'est que nous n'avons aucun engagement financier préalable au démarrage de l'usine et qu'ensuite, nous étalons les paiements sur 13 ans.
Journaliste
Est-ce qu'il y a une tentation d'aller là où on vous propose les meilleures conditions ?
Michel Fromont
Je crois que c'est plus qu'une tentation, c'est du business, du management, je crois qu'il est normal que on choisisse les conditions les plus favorables.
Commentateur
Et ce n'est pas tout, prime de 10 millions de francs versée par l'Etat, exonération de taxes professionnelles pour 6 ans. La ville en tout cas joue là un rôle de promoteur immobilier, elle l'a déjà fait en construisant notamment ces locaux pour accueillir de jeunes entreprises. Beaucoup d'effort, beaucoup d'argent et 2 800 emplois créés en 3 ans.
Philippe
Moi je dis que le jeu en vaut la chandelle. Je ne dirais pas qu'un emploi n'a pas de prix, un emploi ça a un prix mais le fait de pouvoir petit à petit, parce qu'il faut être très humble dans ce type d'action, corriger, écorner le taux de chômage, ça mérite tout de même que nous nous investissions.
Commentateur
Avec Packard Bell en tous cas, ce sont 400 emplois créés pour les Angevins, là où Bull en 10 ans en a perdu 1600.