Citroën, les syndicats
Notice
Depuis l'arrivée à la présidence de PSA de Jean Martin Folz, en 1998, les syndicats de toute mouvance peuvent s'exprimer librement au sein de l'entreprise Citroën. Les libertés syndicales sont ainsi respectées.
Éclairage
Quand Citroën décide de décentraliser son usine à la Janais, un des facteurs pris en considération par la direction de l'entreprise est la quasi absence d'histoire de lutte syndicale dans la région qui traditionnellement vote à droite. L'esprit paysan fait espérer aux dirigeants de faibles éventualités d'organisations ouvrières. Par ailleurs, les ouvriers issus de l'activité agricole, souvent propriétaires de leur logement à la campagne, continuent d'y habiter, de telle sorte que les regroupements d'ouvriers en ville peuvent être évités. La dispersion des ouvriers étant une des meilleures façons d'éviter les réunions, l'organisation des ouvriers, d'autant que la direction ne permet la diffusion du message syndical qu'à l'extérieur de l'usine. L'éloignement de Paris a aussi été un obstacle au développement de la lutte syndicale. Les actions syndicales de La Janais ont fatalement été isolées de celles menées dans les industries de la capitale.
La loi de 1946, oblige les entreprises de plus de dix salariés à avoir des délégués du personnel. A Rennes, à l'usine de la Barre-Thomas, des élections ont eu lieu en 1954. Mais quelques mois après les élections il ne restait plus un seul délégué du personnel. Il faudra attendre 10 ans pour que de nouvelles élections soient organisées. Pendant des années les militants communistes de l'usine se sont battus, dans le plus grand anonymat, pour ces élections du personnel. Par exemple, le journal L'Union Ouvrière était distribué aux portes de l'usine par des militants qui ne travaillaient pas à Citroën. Les élections des délégués de 1965 ressemblait a une nouvelle offensive des syndicats. Et en février 1966 a lieu un premier débrayage pour protester contre l'augmentation des cadences.
Mais, très vite, la direction contre-attaque par de la propagande (en 1966, elle diffuse un tract où il est écrit : "C'est Citroën qui vous fait vivre, pas les syndicats"), des pressions, puis des sanctions (des avertissements et des jours de mise à pied). Elle a aussi soutenu la présentation d'une nouvelle liste aux élections de 1966. Elle a pour nom "les Candidats Libres" et pour mot d'ordre : pas de politique, pas d'ordres venus de Paris. Ce mot d'ordre fait écho aux accusations portées par la direction contre les syndicats C.G.T. et C.F.D.T. L'intrusion des Candidats Libres dans le comité d'entreprise a favorisé les représailles à l'encontre des syndicalistes. Le 27 décembre 1967, par exemple, ils n'ont pas joué le jeu de la solidarité syndicale et ont voté le licenciement de Yannick Frémin.
Dans les années 1980, la politique anti-syndicale de Citroën continue. Le cas de Alain Lahotte est significatif.
Un changement s'opère seulement au cours des années 1990. Le 1er octobre 1997, Jean-Martin Folz devient PDG du groupe PSA. Sa politique sociale et environnementale est en rupture avec l'ère Calvet, le précédent PDG. Rapidement, avec Folz, les syndicats sont élevés au rang de partenaires sociaux.