Les 25 ans de l'association "Eau et rivières de Bretagne"
Notice
L'association "Eau et Rivières de Bretagne" fête ses 25 ans. Elle est de plus en plus prise au sérieux par les responsables politiques et scientifiques. Son combat initial était de protéger et faire revenir le saumon dans les rivières bretonnes, il s'est élargi à la protection de l'eau et de sa qualité. Interview de son secrétaire Jean-Claude Pierre.
Éclairage
L'« Association Pour la Protection du Saumon en Bretagne » (A.P.P.S.B.) fut créée en 1969 par des pêcheurs inquiets de voir disparaître le saumon de leurs rivières. Ce n'est que l'année suivante qu'est créé en France le Ministère de l'Environnement. La publication d'un bulletin trimestriel, l'organisation de manifestations pour sensibiliser sur la pollution de l'eau ou s'opposer à la création de sites de pisciculture, la réalisation de chantiers de nettoyage des rivières... les actions de l'association sont nombreuses et témoignent toutes de sa conscience écologique. L'association réunit chaque année de nouveaux adhérents et se fait rapidement connaître à travers le slogan « Quand le poisson meurt, l'homme est menacé ». De plus en plus consciente des enjeux de la gestion et de la protection de l'eau et des milieux naturels, son action évolue, l'association prenant en 1983 le nom de « Eau et Rivières de Bretagne ».
Après 25 ans d'activité, « Eau et Rivières de Bretagne » se reconnaît comme une « association qui dérange ». Dès les années 1970, elle a fait preuve d'une conscience aiguë du principe de développement durable, et particulièrement de l'importance majeure de la qualité de l'eau et des multiples facteurs contemporains de mise en péril. Libre de toute appartenance politique afin de garantir au mieux son action, elle dénonce en particulier le modèle productiviste breton pour les pollutions de l'eau qu'il engendre. Depuis sa création, l'association est par exemple engagée dans une longue bataille contre la pollution en nitrate. Elle tente de faire entendre son message écologiste non seulement à l'échelle des municipalités locales, mais aussi bien souvent jusqu'à Bruxelles. En plus de dénoncer les pollutions en pesticides et nitrates, l'association est par ailleurs engagée dans une action de sensibilisation et d'éducation à l'environnement. En 1994, la Bretagne entière est classée en zone vulnérable pour la pollution de l'eau en nitrate. A cette date, le combat de l'association sur les quatre départements bretons, la Loire-Atlantique et la Manche est donc voué à perdurer.
Pauline Jehannin - CERHIO – Université de Rennes 2