Le centre culturel islamique de Rennes
Notice
Après deux années d'existence, le Centre Culturel Islamique de Rennes est inauguré officiellement. Ce lieu réunit une école coranique et une mosquée.
Éclairage
A la fin des années 1990, Rennes, ville de faible immigration étrangère, compte à peine 3000 maghrébins et un millier de turcs. Ces personnes vivent essentiellement dans les quartiers situés au sud de la ville. Aussi la municipalité envisage-t-elle, dès le début des années 70, de construire au Blosne, au sud de Rennes, un centre culturel islamique qui assure les fonctions de salle de réunions, salle de prière, école coranique et bibliothèque. Ce centre est présenté comme étant d'intérêt culturel (medersa) et non seulement religieux, ce qui est conforme d'ailleurs à la définition de la mosquée pour les musulmans. Défini ainsi, ce projet aurait dû moins fâcher que celui de la simple création d'un lieu de culte. Pourtant une courte mais violente opposition provenant des riverains mais aussi de certains partis politiques a retardé la construction du bâtiment, dont l'architecture et l'emplacement étaient contestés.
La création de lieux de culte musulmans en France est alors un phénomène récent, puisque pendant longtemps seule la mosquée de Paris (1926) était identifiée. Il faut attendre les années 60 pour que s'engage le processus. En 1985 le ministère de l'intérieur compte 72 mosquées sur lesquelles s'appliquent la loi de 1905. En général, la répartition des centres culturels islamiques recoupe celle de la présence des populations immigrées. Rennes, où vivent peu de maghrébins, fait donc preuve d'une volonté de promouvoir la diversité culturelle.
Vingt ans après, le centre est bien accepté mais est devenu trop petit. Fort de cet exemple, la municipalité d'Edmond Hervé a impulsé la création d'un deuxième centre à Villejean.