La faïencerie de Quimper
Notice
Quimper a su conserver un savoir-faire artisanal : la faïencerie. Un retour sur les pièces de céramiques issues de la collection du musée de l'entreprise Henriot est l'occasion d'un bref historique de cette technique. Cela permet aussi de découvrir l'origine et le succès du style "breton". Nous assistons ensuite à la méthode de fabrication de cette faïencerie de Quimper. Les installations se sont modernisées mais de nombreuses étapes restent manuelles.
Éclairage
La faïence a une longue histoire dans la région de Quimper puisqu'en 1690, une faïencerie s'installe à Locmaria-Quimper. Fabriquant dans un premier temps des statuettes de saints, elle va évoluer au gré de l'industrialisation du travail de la terre cuite. Elle s'oriente dès le début du XIXe siècle vers la production utilitaire et définit un style marqué d'abord par le décor floral posé à la touche, puis, à partir des années 1880, par les scènes paysannes dont la fameuse figure du « petit Breton » qui ornera tant de bols « à oreilles ».
Au début du XXe siècle, Quimper compte trois grandes manufactures dont celle d'Henriot qui marque ses œuvres de l'anagramme HR.
C'est dans l'entre deux-guerres que le style s'affirme quand les deux fabriques rescapées de la guerre, HB (Hubaudière-Bousquet) et Henriot, font appel à des artistes régionaux : Creston, Malivel, François Caujan, Quillivic et plus particulièrement Mathurin Méheut pour Henriot, qui réalise en 1952 le décor de la façade de la faïencerie.
A la fin des années 60, pour faire face à la concurrence, les deux entreprises fusionneront sous le nom de « Faïenceries de Quimper ». Accalmie et appellation temporaire puisqu'en 1983, la société en difficulté sera rachetée par des investisseurs et reprendra le nom de H-B Henriot. La reprise sera difficile mais finalement, malgré de nombreux déboires et changements de direction, la société demeure, en 2011, l'unique faïencerie de Quimper. Le musée de La Faïence témoigne de ce passé : il présente aux visiteurs plus de 2000 modèles et une belle bibliothèque.
Le film atteste de la persistance du travail manuel, à la fin des années 60, dans le façonnage et la décoration alors que la concurrence des « bols à oreilles » industriels menace l'entreprise.
Martine Cocaud – CERHIO – UHB Rennes 2
Bibliographie
Le stum Ph, Théallet P, Verlingue E , Encyclopédies des céramiques de Quimper, 4 tomes, 2003-2007.
Lucas Antoine, La céramique artistique de Quimper, Editions Ouest-France, 2006.